Lennert Teugels : « J'atteins tout doucement mon plafond »

Crédit photo Sophie Richez

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Belgian Cycling a dévoilé sa sélection pour le Championnat du Monde de Esport qui se déroule le samedi 26 février avec un absent de marque : Lennert Teugels (voir ici). Le numéro 1 mondial au classement Zwift a refusé l'invitation car il va participer du 20 au 27 février au Tour du Rwanda (2.1) avec son équipe Tarteletto-Isorex. "C'est dommage mais la course en Afrique a la priorité", explique-t-il à DirectVelo. Le sportif de 28 ans ne voulait pas manquer l'occasion de retourner sur le sol africain après sa première expérience cette saison. C'est l'endroit idéal pour démarrer sa saison. "C'était une aventure exceptionnelle. Je me réjouis d'y retourner. De plus, c'est mieux de rouler là-bas que d'être jeté dans la fosse aux lions sur les courses belges contre des WorldTeams avec trois mois de stage et quatre courses de préparation dans les jambes. La différence de niveau est trop grande". En 2021, il avait ramené deux maillots distinctifs de son expérience rwandaise, celui des rushs et des monts, mais il va changer sa façon de rouler en 2022. "J'aimerais viser davantage de résultats plutôt que d'aller dans les échappées." Mais pas de quoi le faire rêver d'un passage à l'échelon supérieur. "C'est sûr que j'aimerais aller en ProTeam, mais je ne me fais plus guère d'illusions. Je pense que j'atteins tout doucement mon plafond. Je n'ai plus une grosse marge de progression."

MONSIEUR RÉGULARITÉ

Par contre, cette recherche de résultats en 2022 doit  permettre d'envisager un podium au Challenge Verge-DirectVelo Belgique pour l'homme aux trois Top 10 sur les quatre dernières saisons (en 2020, il avait terminé 55e du Challenge d'une saison où il n'a disputé que 17 courses). "C'est vrai que je suis très régulier. Je m'entraine beaucoup. Je pourrais peut-être travailler avec des pics de forme, mais c'est plus fort que moi. Je suis souvent bon sans être exceptionnel. Par contre, c'est vrai, je passe rarement à côté de mes courses. J'ai peut-être un creux d'une ou deux semaines mais ça passe vite". Il ne reste maintenant qu'à trouver un vélo avec lequel s'entrainer. "Pour le moment, nous n'avons pas encore eu nos montures pour la saison prochaine. Il y a un peu de retard. C'est la crise. Nous ne sommes pas la seule équipe concernée. Je m'entraine soit sur le vélo de ma copine Laura Vainionpaa (S-Bikes Doltcini), mon home trainer ou mon VTT. Normalement, la semaine prochaine, ça devrait rentrer dans l'ordre".

«JE PRÉFÈRE REMPORTER LA PREMIER LEAGUE »

Si la route a évidemment la priorité par rapport au Esport, le citoyen d'Alost consacre quand même de plus en plus de temps à cette discipline. Il est numéro un mondial au classement Zwift et il fait partie de l'équipe Belgian Zwift Riders active en Premier League. "On peut comparer cette équipe à un club en Belgique. Il y a des courses individuelles où chacun peut y participer comme bon lui semble comme une épreuve régionale sur la route, mais nous participons également à la Premier League qui est le haut niveau du Esport. Stephan Tytgadt va nous chercher des sponsors. En vivre n'est pas possible mais les gains en Premier League ne sont pas négligeables. Le vainqueur final pouvait repartir avec 15.000 euros." Sa place de numéro un mondial n'est que l'illustration de son investissement personnel dans cette discipline. "Tant que je peux rester à cette place, c'est chouette mais ce n'est pas un objectif. C'est la même chose que si vous demandez à Wout van Aert s'il veut rester numéro un mondial au classement UCI. Il vous dira qu'il préfèrera gagner le Tour des Flandres, moi, je préfère remporter la Premier League. D'ailleurs, le classement Zwift fonctionne différemment de celui de l'UCI. Au niveau UCI, tu empoches des points en fonction de la catégorie des courses. En Esport, chaque course peut être importante car tu reçois des points en fonction des adversaires que tu bats. Au plus, il y a des stars au départ, au plus, tu as la possibilité d'engranger des points."

En tout cas, il est ravi d'avoir trouvé cette discipline comme complément de la route. "C'est un bel ajout à la période sans compétitions à cause du coronavirus. En été, je réduis un peu mes activités. Pour le reste, c'est un mix parfait pour conclure l'entraînement d'endurance à l'extérieur par de l'intensif en Esport."

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