Flamanville : « Se maintenir à ce niveau-là »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Flamanville a réussi son pari. Pour la première fois, le circuit manchois accueillait ce dimanche la Coupe du Monde de cyclo-cross après avoir été manche de la Coupe de France ou théâtre du Championnat de France 2020. Même si certains grands noms n’ont pas fait le déplacement et que le nombre d’engagés était peu important, Michaël Lemardelé et son équipe ont réussi leur organisation. De quoi donner des envies pour la suite comme il l’explique à DirectVelo.

DirectVelo : Quel sentiment domine après cette première en Coupe du Monde ?
Michaël Lemardelé : C’était une belle fête. On a montré que Flamanville était devenu un cyclo-cross incontournable au niveau international. Tout s’est bien passé car on a une bonne équipe de bénévoles, un bon comité d’organisation qui commence à être bien rôdé, même s’il y a toujours des ajustements à faire, bien sûr. En plus, il a fait beau… C’était une belle journée !

« LE COVID A PU NOUS SERVIR »

Qu’est-ce ça change d'organiser une Coupe du Monde ?  
Les retombées médiatiques sont plus importantes. Les attentes des collectivités et des partenaires privés sont plus importantes également. Nous avions des équipes étrangères qui étaient là pour un « résultat » alors il fallait répondre présent. C’était l’objectif pour continuer à se maintenir à ce niveau-là.

Il a fallu faire avec le Covid…
Le Covid ajoute des complications alors que c’est déjà compliqué en temps normal quand on organise, car il y a plein de choses à gérer. Mais je pense qu’on a bien su relever le défi et je pense même que le Covid a pu nous servir. Nous avons dû par exemple faire des repas assis car c’était interdit de manger debout. Il y avait aussi du filtrage à mettre en place. Je pars du principe que toutes les expériences sont bonnes à prendre, positives ou négatives. C’est aussi comme ça qu’on prend de l’expérience.

… et faire avec l’absence de plusieurs grands noms chez les hommes et les féminines.
Quand tu as Van der Poel, van Aert ou Pidcock, tu gagnes en notoriété. Mais quand je vois ici des coureurs comme Iserbyt, Aerts, Vanthourenhout et bien d’autres… Ils ne sont pas mis en lumière à cause des grands noms. J’ai aussi envie de dire qu’on a un cran à passer pour les avoir. Ça se fera peut-être dans le futur. Je n’ai pas été en contact avec les coureurs et les équipes.

Quelle est la suite pour Flamanville ?
On va débriefer avec les collectivités et partenaires privés. On va parler de l’avenir. Je pense depuis longtemps qu' il faut pérenniser notre évènement à ce niveau-là. Notre place est à l’international. Sous quelle forme, je ne sais pas. Je pense que la Coupe du Monde reviendra à Flamanville même si je ne sais pas encore quand. Ça peut être tous les ans, comme tous les deux-trois ans. Est-ce qu’on est en capacité de faire des épreuves de ce niveau-là tous les ans ? Je ne le sais pas encore. Ce n’est pas ce soir qu’il faut tirer des plans sur la comète.

« PÉRENNISER UNE ÉPREUVE, CE N’EST PAS QU’UNE DATE »

Avec une autre place dans le calendrier ?
On peut changer la date. Je ne suis pas fermé du tout, bien au contraire. Mais ce sont des détails à l’heure d’aujourd’hui. On n’en est pas là. Pérenniser une épreuve, ce n’est pas qu’une date. C’est le travail, les hommes et les finances qu’il faut pérenniser.

Qui avait choisi cette date-là ?
C’est d’un commun accord. Historiquement, la date de la Coupe du Monde autour du 15 janvier revient à la France. Ça ne m’a pas choqué quand nous avons eu ce week-end-là. Ce n’est pas une mauvaise date pour moi. Nous avons moins de coureurs au départ que sur les autres manches mais ce qui me dérange un peu plus, ce sont les jeunes catégories. Des nations n’ont pas joué le jeu. Je veux bien entendre tout un tas d’excuses, qui sont certainement justifiées. Certaines fédérations doivent comprendre que nos épreuves existent grâce à des bénévoles. Si on n’est pas là, les coureurs n’existent pas. La vraie clé de voûte, ce sont les organisations. Il faut y penser même si je respecte leur choix car il peut être financier ou sportif.

Depuis quelques semaines, la FFC ne semble pas exclure de réattribuer le Championnat du Monde de 2025… Flamanville pourrait-il être candidat ?
Ce n’est pas à moi de le dire. Il a été attribué à Liévin. Je sais qu’il y avait eu des difficultés à Liévin mais je tire mon chapeau à John Gadret. Il a organisé un Championnat de France en moins de deux mois, sans la moindre expérience. Bravo à lui. Je n’aurais pas été capable de le faire. Quand je vois le travail que c'est… C’est juste énorme ce qu’il a pu faire.

Après Besançon, sur une Coupe du Monde new-look cette saison, Flamanville a montré qu'il était possible d’organiser en France aussi bien qu’en Belgique…
Je vais souvent en Belgique, je connais bien leurs courses. On a des plus belles épreuves en France, mais culturellement la Belgique est dans ce sport-là. Il faut qu’on arrête de se flageller en disant qu’on est moins bons que les autres, et ce même au niveau des coureurs. Je ne suis pas persuadé qu’il faille courir tous les week-ends en Belgique pour être un bon crossman. C’est plus une question d’entraînement et de moyens sportifs qu’on donne à nos coureurs français.

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