Alex Baudin : « Quand la tête va bien… »

Crédit photo DR

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Difficile d’espérer meilleur début. Pour sa première course avec l’équipe Swiss Racing Academy, Alex Baudin a remporté l’étape-reine du Trophée du printemps d’Istrie, épreuve de Classe 2 disputée sur quatre jours en Croatie. Une course où la Continentale suisse est repartie avec trois succès d’étapes (voir classements). Le Savoyard de bientôt 21 ans, 2e du général, revient sur sa course pour DirectVelo.

DirectVelo : Dans quel état d’esprit avais-tu pris le départ jeudi dernier ?
Alex Baudin : C’était ma première course avec l’équipe. J’étais là en rodage. Nous avions fait un stage en Espagne, il y avait eu une bonne cohésion mais c’est toujours différent en course. De mon côté, j’avais fait deux courses Élites, Puyloubier et le Bédat. Ça s'était plutôt bien passé pour des premières courses même si j’ai fait une fringale au Bédat. Quand ça arrive en début de saison, ça permet de se rappeler qu’il faut penser à s’alimenter en course (sourire). En Croatie, c’était l’occasion de mettre en route ensemble, de se tester…

Tu débutes avec une 2e place sur le prologue...
J’étais assez surpris de ma place. C’était un parcours pour les sprinteurs, un truc de bourrin. Il y avait 1500 mètres à faire, sur un aérodrome. On descendait puis il fallait remonter. Je suis parti au milieu environ, j’ai pris le deuxième temps et ça n’a pas bougé jusqu’à l’arrivée. Après le prologue, je n’étais pas déçu de manquer la victoire. Nous avons fait aussi 3e (Robin Froidevaux), 4e (Petr Kelemen)… Nous étions tous dans le Top 16, ça nous a mis dans une bonne dynamique.

UN NIVEAU HÉTÉROGÈNE

Le lendemain, ton coéquipier Sean Flynn s’impose puis c’est à ton tour de lever les bras, le samedi, sur la deuxième étape…
C’était l’étape-reine, avec une arrivée au sommet après une bosse de huit minutes. La montée était atypique, avec des pavés à la fin. Nous avions pris le temps de la reconnaître. Avant, il y avait une bosse de quinze minutes. Les montées me convenaient bien. C’était un objectif.

Comment as-tu géré cette montée finale ?
Je me sentais bien. Je me suis concentré sur mon effort pendant toute l’étape. Il n’y a pas eu une énorme sélection dans l’autre bosse. Des coureurs lâchés sont rentrés, et on se retrouve à environ 70 dans le peloton au pied de la montée finale. Ça frottait beaucoup avant le pied. Je savais qu’il fallait faire son effort à la fin, sur les pavés. J’ai attendu le dernier moment pour lâcher les chevaux. Je reprends sur les pavés l’Equatorien (Harold Lopez, d’Astana Qazaqstan Development Team, NDLR) qui était sorti.

Que représente ce succès ?
Ça fait super plaisir de gagner si tôt. Je ne m’y attendais pas. Je m’étais quand même fixé l’objectif de marcher tôt. Je voulais me mettre en confiance. Avant, je me disais que la saison était longue mais me donner des objectifs tôt dans la saison, c’est un peu ce qu’il me manquait. Dès le lendemain, sur la dernière étape, j’étais super bien. Quand la tête va bien, tout va bien sur le vélo. Ce n’était pas la plus grande Classe 2 de la saison mais le niveau était correct. C’était assez hétérogène. Il y avait beaucoup d'équipes de l’Est, et ça faisait un peloton un peu bizarre. Ça pétait vite dans les bosses et on se retrouvait à 20-30.

PAS DE REGRETS POUR LE GÉNÉRAL

Tu finis 2e du général. Est-ce une déception de ne pas avoir gagné le général ?
Je n’ai pas de regrets. Le vainqueur du général (Matthew Riccitello, de Hagens Berman-Axeon, NDLR) a pris de l’avance sur la première étape. Le peloton n’avait pas réagi assez vite et a été piégé. Le dernier jour, j’ai tenté mais l’étape n’était pas assez dure (il finit à 15’’ au général, NDLR).

C’est une belle façon de commencer dans ta nouvelle équipe…
Comme je l’avais dit, ça me sort de ma zone de confort (lire ici). C’est un super début de saison. La mayonnaise a déjà bien pris. On se découvre. Il y a eu des petits problèmes de communication mais c’est normal, c’était la première course ensemble. On ne se connaît pas trop encore. Et il valait mieux faire ces erreurs ici qu’au Baby Giro. Mais on a vu que le prologue s’était bien passé puis on a gagné les trois étapes en ligne (Robin Froidevaux a remporté la troisième étape, NDLR). La victoire a appelé la victoire.

Quelle est la suite pour toi ?
Je vais faire samedi la Classic Loire-Atlantique (1.1). J’attends de voir le niveau. Il sera élevé mais c’est plus abordable que des courses du début de saison, comme l’Etoile de Bessèges ou le Tour des Alpes-Maritimes et du Var. J’ai été un peu malade depuis mon retour de Croatie, je me repose un peu en ce début de semaine. Si ça va, j’espère être acteur de la course. En avril, je ferai le Circuit des Ardennes et Liège-Bastogne-Liège Espoirs, qui sera un gros objectif. Les Ardennes, ce sera une course de préparation mais j’espère être bien là-bas. Je ne peux pas tout miser sur Liège qui reste une course d’un jour. Ce sont deux belles épreuves. J’ai hâte.

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