Nicolas David : « Ce n’est plus comme avant »

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Nicolas David est toujours dans l’allure. Malgré un travail qui lui prend beaucoup de temps en parallèle de sa pratique du cyclisme, et malgré les années qui passent, le coureur de bientôt 34 ans continue de se régaler et de jouer les premiers rôles sur les courses du calendrier breton. DirectVelo a fait le point avec le sociétaire de Bretagne Sud Cyclisme après sa 2e place, dimanche dernier, sur les Boucles Guégonnaises.

DirectVelo : Que t’inspire cette 2e place à Guégon derrière Clément Alleno ?
Nicolas David : C’est une place d’honneur. Mais pour un mec comme moi, qui va bientôt avoir 34 ans, c’est quand même pas mal, comme ça en début de saison, face à toutes les grosses équipes. Cela dit, j’ai cru que j’allais passer à cinquante mètres de la ligne et du coup, forcément, il y a toujours ce sentiment de déception… Ce n’est pas passé loin (voir classement). J’ai fait un bon sprint, quand même, mais il était plus fort.

As-tu été surpris par le scénario de la course avec cette arrivée au sprint ?
La météo était propice à une course très rapide. Ça a vraiment castagné dans les bosses. Je n’ai pas réussi à accompagner les costauds. J’étais juste derrière mais il me manquait un petit truc. Puis c’est reparti, ça a joué au chat et à la souris et la course a été encore relancée plusieurs fois. À l’expérience, j’ai pu m’accrocher. Et finalement, c’est rentré. Je me suis battu pour rester bien placé dans le final. En haut de la dernière bosse, tout le monde était pratiquement à fond et c’est le genre de scénario que j’aime bien car il ne restait que deux/trois bornes et dans ces cas-là, les sprinteurs n’ont pas vraiment l’occasion de se refaire. Dans des sprints comme celui-là, à la moelle, je me débrouille bien. Mieux que sur des sprints massifs quand il n’y a pas eu de course auparavant… Je ne pensais quand même pas faire un aussi bon sprint. Ça aurait pu le faire. Je suis battu par un jeune qui marche, c’est bien pour lui.

« ON NE PEUT PAS TOUT AVOIR »

Tu te montres particulièrement régulier depuis le début de la saison !
Pourtant je ne suis jamais un coureur de début de saison. Mais j’ai bien démarré à la Flèche Bigoudène et j’étais pas mal aux Plages vendéennes. J’ai ensuite fait 8e à l’Étoile de Tressignaux en finissant très fatigué, notamment à cause des conditions météo, et j’étais rincé pour Manche-Atlantique… J’ai fait 16e au Circuit du Morbihan : en soi, ce n’est pas super mais j’ai senti que ça revenait bien et j’ai enchaîné avec un Top 10 sur la Flèche de Locminé (9e). J’ai senti que je montais en puissance. Il me fallait des jours de course pour me mettre dedans.

Après le VC Pays de Lorient, tu évolues une nouvelle fois au sein d’une formation qui est hors DN…
Oui mais ça ne change pas grand-chose. Le seul changement, c’est pour les manches de Coupe de France. Mais quand on voit notre calendrier… On est pris à l’Essor breton, à la SportBreizh et on fait toutes les Élites du coin. De toute façon, en travaillant à côté, je ne ferais pas grand-chose d’autre si le calendrier était plus riche. Je travaille aux fruits et légumes en grande surface et je commence très tôt le matin, à 6h. Le calendrier de l’équipe me convient. On ne peut pas tout avoir de toute façon, il faut faire des choix.

« UN RYTHME QUE JE NE TIENDRAI PAS JUSQU'À 40 ANS »

Malgré un emploi du temps bien rempli, tu restes compétitif !
J’ai été bon, j’ai fait une bonne carrière chez les amateurs. Alors quand je n’arrive pas à être bon ou à peser sur la course, même si je travaille et que le niveau est très relevé, ça me frustre. J’ai besoin de l’adrénaline d’être dans le match. Je ne suis pas là pour suivre dans les roues, au milieu du peloton. C’est toujours plaisant d’être devant et de jouer la gagne, même si j’ai beaucoup de choses à gérer avec le travail, la famille… En plus, je bosse six jours sur sept et parfois, je bosse dix heures et demi dans la journée. C’est un rythme que je ne tiendrai pas jusqu’à 40 ans en faisant encore du vélo en parallèle… Ce n’est plus comme avant. Mais je suis encore là et je vais essayer de gagner une course ou deux. Et peut-être que je serai encore là l’année prochaine. Je me plais aussi dans le rôle de capitaine de route. Les jeunes de l’équipe sentent bien, sur ce genre de courses, qu’il y a encore du boulot mais j’essaie de les briefer et de les aider.

Que vas-tu viser dans les semaines à venir ?
Toutes les courses qui viendront. L’Essor breton, j’y joue souvent la gagne sur une étape. Ce serait bien de remettre ça. Mais je prends toutes les courses comme elles viennent. Quand je suis fatigué à cause du travail, je fais le dos rond en attendant que ça revienne. En me disant qu’il faut persister.

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