Clément Delcros : « Un maillot jaune qui a un goût particulier »

Crédit photo Christian COSSERAT / DirectVelo

Crédit photo Christian COSSERAT / DirectVelo

Clément Delcros avait préparé son affaire. Au terme d’une deuxième étape rondement menée, le sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence a pris la tête du classement général du Tour de Saône-et-Loire même s’il ne s’est pas imposé à l’arrivée à Matour (voir classements). Le coureur de 22 ans aurait voulu davantage, mais il exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo et revient sur cette journée.

DirectVelo : Cette deuxième étape a été particulièrement animée !
Clément Delcros : On avait repéré le début du parcours hier soir après le repas. On savait que ça allait être dur et qu’il y avait un coup à jouer. On s’est beaucoup méfié. On voulait absolument être de suite dans la course et dans les coups. On a une équipe très homogène, peu importe qui il y a devant.

Tu t’es retrouvé dans un groupe de 27 coureurs au bout d’une quarantaine de kilomètres….
D’abord, sept gars sont partis avec Axel (Narbonne-Zuccarelli). À un moment donné, j’ai voulu rentrer avec deux autres concurrents. C’est là où il y a vraiment eu du bordel. On était étonné qu’il n’y ait pas plus de monde. Derrière, ils se sont enterrés. Ça s’est passé de manière très étrange. Devant, on savait ce qu’on avait à faire. Il y avait des équipes en surnombre comme Bourg-en-Bresse qui avait quatre gars. Il ne fallait pas paniquer, rester concentré et éviter de se faire piéger.

« JE ME SUIS FAIT PRENDRE EN SANDWICH »

Il y a eu de nombreuses attaques dans ce petit peloton. Comment avez-vous géré la situation ?
On essayait de tout calculer avec les sprints pour les bonifications. Je savais que normalement, je prenais la tête du général. Si je dois le maillot jaune à une seule personne aujourd’hui, c’est à Axel Narbonne-Zuccarelli. Clairement, il a fait un travail monstrueux sur la dernière partie de course. Je le remercie. Sans lui, je suis sûr qu’on ne rentrait pas sur les différentes tentatives. Bourg-en-Bresse a mis du temps à faire du travail. On n’a pas trop compris. Je n’avais plus qu’à passer la bosse finale correctement. J’avais de bonnes sensations.

Au sprint, tu termines finalement au pied du podium….
Je suis un peu déçu. Je me suis fait prendre en sandwich par d’autres coureurs. Ça a joué des coudes et des épaules. Je pense qu’il y avait beaucoup mieux à faire. C’est un maillot jaune qui a un goût particulier. On aurait préféré le prendre sur autre chose qu’une 4e place. Il n’y a que les victoires qui comptent à ce niveau-là. Mais il reste encore des étapes et plein de belles choses à effectuer.

« À CŒUR DE PROUVER À L’ÉQUIPE QU’ILS POUVAIENT ME FAIRE CONFIANCE »

Sur ces deux premières étapes du Tour de Saône-et-Loire, tu as obtenu deux Top 10, ce que tu n’avais pas réussi à réaliser depuis le début de la saison. Comment l’expliques-tu ?
Le vélo, c’est parfois très compliqué. Il y a des courses où c’est la loterie. J’ai joué de malchance. Je n’avais pas trop de réussite, pourtant les jambes étaient là. J’ai bien coché le Saône-et-Loire parce que j’ai vu qu’il y avait des étapes difficiles et un chrono. Je suis content, ça me rassure. J’avais à cœur de prouver à l’équipe qu’ils pouvaient me faire confiance. J’espère que c’est chose faite. 2022 est loin d’être fini même si le début de saison a été très décevant.

Désormais, tu vas certainement vouloir garder ce paletot de leader ce week-end….
On va essayer de le conserver ou s’il change d’épaule, que ce soit un autre gars de l’équipe. On a plein de cartes. On a vu aujourd’hui que tout pouvait changer. C’est très compliqué comme on n’est pas 200. Sur un mouvement de course, tout peut être complètement bouleversé. Il faudra rester très concentré. Mais je sais qu’on a une super équipe pour attaquer sereinement l’étape de demain.

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