« Un coup derrière la tête » pour l’équipe de France

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Sale journée pour l’équipe de France Espoirs. Très ambitieuse au départ de la première étape de montagne du Tour de l’Avenir, elle a souffert ce vendredi entre Thonon-les-Bains et Saint-François-Longchamp. “C'est l'apprentissage du haut niveau. Ce sont des gamins qui sortent de Juniors, on en attend toujours beaucoup trop, je pense”, estime Pierre-Yves Chatelon au micro de DirectVelo.

« IL AVAIT L’AIR BIEN »

Cette longue étape de 175 kilomètres avait bien mal commencé pour Lenny Martinez, victime d’une chute vers le 35e kilomètre. Sur le coup, il a même imaginé que sa course allait tourner court. “Je n'arrivais pas à me relever, rapporte le Nivernais. Je ne savais même plus pédaler, mais c'est revenu petit à petit”. Dans un premier temps, il a eu bien du mal à se caler dans les roues de ses coéquipiers. “J'ai essayé de le remonter, de le remotiver et de lui dire que ça irait de mieux en mieux, confie Alex Baudin. Il avait l'air bien, il nous disait que c'était passé”.

La France a tout de même maintenu le plan prévu au briefing, à savoir accélérer le rythme dès le pied de la montée finale vers Saint-François-Longchamp, par la difficile ascension de Montgellafrey. Avec l’idée que Lenny Martinez puisse faire rapidement des différences. “On a eu un manque de communication, au pied on n’a pas réussi à prendre la roue d'Ewen (Costiou) et de Romain (Grégoire)”, reconnaît Alex Baudin. “Ils m'ont dit qu’ils roulaient pour limiter les attaques mais j'étais déjà à bloc. Je suis remonté pour leur dire d'aller moins vite, ils essayaient de faire un faux rythme mais je n’étais tellement pas bien que ça ne servait à rien, j'étais à fond”, avoue Lenny Martinez.

Romain Grégoire a un temps suivi les meilleurs avant de craquer à son tour. C’est finalement Alex Baudin, toujours placé au général au départ de l'étape à l’inverse du vainqueur d’Oyonnax, qui a tenté de limiter la casse. “Lenny m'a dit d'y aller. J'ai fait la montée à fond pour un peu sauver le classement général”. Le Savoyard finit aux portes du Top 10 (voir classement). “Faire 11e de l’étape, ce n'est pas une satisfaction”.

« ON NE PEUT PAS DOMINER SUR TOUTES LES COURSES MONTAGNEUSES »

Comment expliquer la défaillance de Lenny Martinez, jusque-là auteur d’une première saison Espoirs sans couac ? “Il y a eu la chute mais je pense qu'elle n'a pas eu beaucoup de conséquences sur sa performance”, déclare Pierre-Yves Chatelon. “Je ne sais pas si c'est dû à la chute. J'étais vraiment bien les autres jours mais pas aujourd'hui, souffle le grimpeur de la Conti Groupama-FDJ. On ne peut pas dominer sur toutes les courses montagneuses. Parfois, on a des coups de moins bien et pour moi, c'était là. C'est dur mais je n'avais tout simplement pas les jambes, je ne peux rien y faire”.

Soutenu une bonne partie de la montée par Joris Delbove, Lenny Martinez termine à la 17e place de ce premier des trois rendez-vous montagneux, à 4’39’’ de Cian Uijtdebroeks. Que peut-il espérer désormais ? “D'ici dimanche, tout peut encore changer. Peut-être que je pourrai viser une victoire d'étape. Je vais voir au jour le jour et j'espère que demain, ça ira mieux”.

Alex Baudin croit encore aux chances de son leader de se distinguer d’ici dimanche. “Ce n'est pas fini. Lenny n'est pas arrivé très loin donc on va essayer de le rebooster pour ce dernier week-end, promet-il. C’est un grimpeur d'exception, s'il se sent mieux ces deux prochains jours il peut faire très mal et remonter”. Mais il faudra déjà encaisser la déception collective. “Je suis quand même vraiment déçu, on a pris un coup derrière la tête”, souffle Alex Baudin. Pierre-Yves Chatelon n’oublie pas de saluer l’homme du jour. “Uijtdebroeks fait quand même un sacré numéro. Pour nous, c'est une déception, mais ça reste un apprentissage. Lenny a encore beaucoup à apprendre”.


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