Remco Evenepoel : « Un grand accomplissement »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Remco Evenepoel a répondu présent ce dimanche lors du Championnat du Monde à Wollongong (Australie). Parti dans un groupe d’une vingtaine d’unités dans le Mont Pleasant à cinq tours de l’arrivée, le Belge a porté une première estocade juste avant l’entame de l’avant-dernier tour, lorsque seul Alexey Lutsenko l’a accompagné. Dans cette rotation, l’habituel pensionnaire de la formation Quick-Step Alpha Vinyl a décroché le Kazakh dans cette même ascension du Mont Pleasant. Le double Champion du Monde Juniors 2018 n’a plus été revu. Il ramène un nouveau maillot arc-en-ciel dans sa collection (voir classement). En conférence de presse, Remco Evenepoel fait part de sa joie. Le récent lauréat du Tour d’Espagne, qui met un terme à sa saison à l’issue de ce Mondial, revient également sur son année faste où il a également remporté, entre autres, Liège-Bastogne-Liège et la Clasica San Sebastian. 

DirectVelo : Tu étais attendu et tu deviens Champion du Monde !
Remco Evenepoel : C’est un sentiment incroyable, je n’en reviens pas. C’est un grand accomplissement dans ma vie et dans ma carrière. C’est fou. La saison a été si longue... Elle a commencé début février (avec une victoire d'étape dès son premier jour de course sur le Tour de Valence, NDLR) pour se finir maintenant et j’ai obtenu de grandes victoires. C’est vraiment incroyable ce que j’ai accompli. L’année ne pouvait pas être meilleure. J’ai gagné un Monument, le maillot arc-en-ciel et un Grand Tour. Je pense que ce sera vraiment difficile de rééditer ça et de faire mieux. Quand je suis devenu professionnel, j’avais deux ou trois gros objectifs : gagner Liège-Bastogne-Liège, un Grand Tour et le Mondial. Et j’ai tout fait en une année. Je n’ai pas les mots. Je suis fier.

« NOUS AVONS COURU COMME PRÉVU »

Tu as pris les devants à cinq tours de l’arrivée. Était-ce ton plan initial ?
Nous avons couru comme prévu. Nous n’avons jamais été à l’arrière. C’était un scénario parfait d'avoir Pieter (Serry) devant. Quand l’équipe de France a lancé la course, il fallait être là. Nous nous sommes retrouvés à quatre devant (avec Quinten Hermans, Stan Dewulf puis Pieter Serry qui a été repris, NDLR). C’était idéal. Ça s’est passé comme on l’avait l’évoqué hier et aujourd’hui. Je peux être fier de ma course et celle de mon équipe qui a été particulièrement forte. 

Puis, tu t’es extirpé avec Alexey Lutsenko à 34 kilomètres de l’arrivée. Étais-tu confiant quant à tes chances de réussite à ce moment-là ?
Quand je me suis retrouvé avec Lutsenko, je savais que j’avais une bonne chance d’obtenir la victoire. Je voulais continuer de pédaler fort. Après un demi-tour seul, le dernier tour a été super dur. Quand j’ai franchi la montée, j’étais plus confiant. Aux cinq kilomètres, la voiture est venue à ma hauteur et mon directeur sportif m’a dit que j’avais 1’30" d'avance. J’ai commencé à y croire davantage. C’est ensuite allé très vite. Ce n’est que dans le dernier kilomètre que j’ai réalisé que j’allais être Champion du Monde car on ne sait jamais ce qu'il peut se passer sur un Championnat du Monde. 

Tu succèdes à Julian Alaphilippe, ton habituel coéquipier chez Quick-Step Alpha Vinyl. Il t’a félicité à l’arrivée. Que t’a-t-il dit ?
Il m’a dit qu’il était super fier de ma saison. On avait déjà parlé à la Vuelta où malheureusement, il a dû quitter la course après sa blessure à l’épaule. Il m’avait dit de bien me préparer ce dernier mois et d'essayer de profiter le plus possible de ma dernière course où j’ai porté un casque rouge spécial. Mais mes coéquipiers belges sont plus importants pour moi. Je vais célébrer avec eux, ils ont montré qu’ils étaient les plus forts.

« LE MOIS PROCHAIN SERA CONSACRÉ À LA FÊTE »

Tu as su résister à la pression…
J’arrive à mieux la gérer, ce problème est même parti sinon je n’aurais pas eu le maillot. C’est aussi pourquoi j’ai performé à un haut niveau ces trois derniers mois. Après ma grosse chute (au Tour de Lombardie 2020, NDLR), lors de ma convalescence, je me suis rendu compte qu’on ne pouvait pas être seul, ni gagner seul. Il faut tout un environnement autour avec une équipe forte et une famille pour m’aider.  

Hormis ce facteur évoqué à l'instant, qu’est-ce qui a changé chez toi cette saison ?
Tirreno-Adriatico a été un point crucial dans ma saison et pour mes plans d’entraînement. Jusqu’à ce moment-là, je roulais aux sensations. Je ne pouvais pas vraiment rouler avec un poids optimal. Je savais que j’étais en préparation pour Liège. Le plus gros changement a été après Liège pour me focaliser sur la Vuelta. Désormais, je connais mon corps à 100%, je sens quand je suis fatigué et que je dois me reposer, et quand je suis plus frais pour plus m’entraîner. C’est juste un équilibre entre l’entraînement et la récupération. Le plus important est la santé et la patience. 

Tu vas pouvoir maintenant savourer à fond ton titre !
En revenant chez moi, on me trouvera à chaque fête (rires). Le mois prochain sera consacré à la fête. Je n’ai pas eu assez de temps pour profiter après ma victoire à la Vuelta. Je suis parti dès le lendemain pour l’Australie. La période n’a pas été simple à gérer avec le décalage horaire et le long voyage. J’avais de bonnes jambes dimanche dernier lors du chrono mais en dehors du vélo, j’étais très fatigué. J’ai bien pu récupérer les jours suivants. J’ai fait de longs entraînements avec les gars. J’étais de retour dans le groupe, je commençais à me ressentir bien. Le but était d’être à 100 % aujourd’hui et ça a été le cas.

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