AS Bike Racing : « Passer le cran supérieur »

Crédit photo Yefrifotos - AS Bike Racing

Crédit photo Yefrifotos - AS Bike Racing

Comme l’an passé, l’AS Bike Racing a fait le déplacement aux États-Unis. Hélène Clauzel et David Menut, qui ont fini sur le podium ce vendredi sur la Trek CX Cup, vont lancer leur saison, ce dimanche, en Coupe du Monde lors de la manche inaugurale de Waterloo. Même si elle a perdu la Championne de France Line Burquier, la structure alsacienne qui a effectué un gros recrutement est très ambitieuse pour cette saison. Comme l’explique à DirectVelo le manager Guillaume Annoye.

DirectVelo : David Menut, Olivia Onesti et Corentin Lequet figurent désormais dans l’effectif de l’AS Bike Racing. Tu as été actif pendant l’intersaison…
Guillaume Annoye : Nous avons eu beaucoup de sollicitations. On a reçu 15-20 coureurs. C’est valorisant pour notre travail. Quand on recrute, l’idée c'est de dire, “ok il y a des individualités mais j’ai besoin d’une équipe”. On n’a pas 9 coureurs, on a une équipe. C’est le discours qui a été tenu au groupe dès le premier rassemblement. Il faut qu’il y ait une cohésion, on vit ensemble une bonne partie de l'hiver. On passe des heures dans les voitures. On ne regarde donc pas que les résultats. On a monté un groupe avec des profils différents dans chaque catégorie.

Il y a l’arrivée de David Menut qui marque le retour de l’équipe chez les Élites…
J’avais dit que je reviendrais en Élite si un coureur était capable de nous apporter des podiums et de rentrer dans le Top 15-20 mondial. Il y a eu une opportunité avec David. On a parlé énormément. Son état d’esprit colle exactement à la manière dont je vois le sport. Il n’a pas fallu longtemps. Dès février, c’était réglé. Il a une expérience énorme. Au premier déplacement, on a tout de suite vu la différence. Il apporte son analyse, sa manière d’être et sa sérénité. On avait besoin de son expérience pour grandir. En parlant d’avenir, on a deux Espoirs dans l’effectif, Nathan Bommenel et Corentin Lequet qui, lui, arrive. Il a fini 4e au Championnat du Monde Juniors l'hiver dernier. Il reste quand même sur une saison énorme.

Chez les Féminines, elles sont encore quatre dans l’effectif UCI…
Les Féminines ont permis à notre équipe de grandir vite. Il y a de la stabilité dans le groupe. Perrine (Clauzel) est là depuis le premier jour, Hélène est aussi avec nous dans le VTT. Ensuite, il y a la jeunesse. Lauriane (Duraffourg) a passé une saison très compliquée. Elle n’a pas pu montrer tout son potentiel. L’avenir, c’est est aussi Olivia Onesti. C’est un profil totalement différent, un petit gabarit avec beaucoup de puissance et un palmarès assez intéressant. Elle est aussi une routière, elle a fait cette année le Tour d’Italie. Dans chaque catégorie, on a essayé de prendre une routière ou un routier. 

LINE BURQUIER, « UNE GRANDE FIERTÉ »

En revanche, il y a eu le départ de Line Burquier…
On aurait souhaité la garder mais à un moment donné, il y a plus gros que nous. Line avait des objectifs en VTT. On a créé la structure UCI de VTT mais on est en phase d’apprentissage. On ne pouvait pas accompagner Line comme elle l’est chez Canyon. On a une grande fierté de la voir continuer d’évoluer. Je lui souhaite le meilleur, elle nous a apporté deux titres nationaux et notre premier podium en Coupe du Monde. On s’est quittés sportivement mais pas humainement. Quand elle est devenue Championne du Monde Espoirs cet été, j’ai versé ma petite larme depuis le bord du circuit. J’ai énormément d’affection pour elle. Si elle vient sur un cyclo-cross et qu’elle a besoin de quelque chose, on sera là. C’est l’état d’esprit de l’équipe. Le côté humain est hyper important. Et on ne sait pas de quoi demain est fait…

Les frères Burnet, Pierrick et Julian, sont aussi partis…
On ne peut pas garder tout le monde. C’est le mauvais rôle. De tout ce qu’il y a à faire, c’est le plus pénible de dire stop à quelqu’un. Ce sont des choix. J’ai des partenaires qui sont là. On a de gros moyens qui sont mis en place. Je ne peux pas prendre 20 coureurs. On est déjà 9, c’est beaucoup. Nous pensons toujours à la formation des jeunes. On a recruté Amandine Muller et Jarod Egea Garcia pour préparer l’avenir. Ils sont dans l’équipe mais ils ont un statut à part, ils sont là pour apprendre. Ils s’entraînent avec nous et on les laisse avec leur club.

Qu’est-ce que serait une saison réussie ?
On a un effectif conséquent et avec de gros atouts. Le but est d’avoir un maximum de coureurs en équipe de France. La prochaine étape est un podium au Championnat d’Europe, peu importe la catégorie. C’est peut-être tôt, mais c’est ce que j’aimerais atteindre. Cette année, si on arrive à faire un Top 5 au Championnat d’Europe et conserver le maillot bleu-blanc-rouge… Désolé pour Line (sourire). C’est le seul petit côté frustrant, c’est que je n’ai pas pu continuer quelque chose avec elle. On a eu ce maillot en janvier mais on ne l’a plus en course. Au Championnat du Monde, on veut être dans le Top 10 et se rapprocher du Top 5, peu importe le coureur. Je veux au moins refaire la même chose que l’année dernière pour résumer. C’est un travail de longue haleine. On a de nouveaux partenaires avec des contrats sur trois ans et le même budget qui est conséquent.  

UN LOGEMENT EN BELGIQUE 

Tu parles d’année charnière. Pourquoi ?
C’est un travail sur du long terme. J’ai des objectifs, je sais où je veux aller. On grandit. On n’est plus considéré comme une petite équipe. On est pros, on a créé des emplois. Beaucoup de choses ont changé. Cette année va nous faire passer le cran supérieur. Un jour, on souhaite jouer avec les meilleurs. On commence à le faire. On veut continuer à évoluer dans la hiérarchie mondiale avec nos forces et notre vision du sport. Ce qui me touche et fait plaisir, ce sont les retours. L’équipe fait rêver les jeunes. Il y a vraiment de l'intérêt. On reçoit des messages et énormément de soutien. En Belgique, on est reconnu, on nous respecte. Ils nous parlent, connaissent notre équipe.

Des coureurs de l’équipe vont d’ailleurs vivre en Belgique cet hiver…
On se rend compte qu’on pêche sur la récupération, on veut donc économiser les coureurs. On a choisi de prendre un logement permanent en Belgique. On sera basé à Overijse. C’était aussi une demande des coureurs. Ça a aussi un avantage économique et écologique même si le staff rentrera après les courses. C’est la grosse nouveauté. Par ailleurs, on a désormais un directeur sportif qui ne fait que ça. Nicolas Dumoulin a une grosse expérience dans tout ce qui est préparation physique. Il est chez nous depuis le 1er septembre.

Il y aura aussi des nouveautés au niveau du programme…
Le groupe va se couper en deux parties. L’année dernière, ce n’était pas du tout prévu qu’on fasse toutes les Coupes du Monde. Cette année, on est repartis aux États-Unis avec Hélène et David. Ils disputeront quasiment la totalité du circuit Coupe du Monde. Ils sont là pour ça, ils le savent. L’autre partie privilégiera la Coupe de France, on l’avait délaissée l’an passé. L’idée est que les Espoirs et les Juniors apprennent par la Coupe de France. Perrine Clauzel fera la totalité de la Coupe de France. Il faut aussi respecter le calendrier français. 

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