Thibaud Gruel : « La Conti, l’échelon parfait »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Thibaud Gruel a tranché. Licencié de l’UC Joué-lès-Tours, membre du CREF Pays de la Loire et promis à un bel avenir du côté du Vendée U puis possiblement au sein de la maison-mère, chez TotalEnergies, le résident de Neuillé-Pont-Pierre (Indre-et-Loire) va finalement filer d’ouest en est puisque c’est à Besançon qu’il a décidé de poser ses valises en 2023. Le tout récent vainqueur du Challenge Morphologics-DirectVelo Juniors, qui avait différentes options pour ses débuts dans les rangs Espoirs, a en effet pris le pari de passer directement professionnel en rejoignant la Conti Groupama-FDJ. Assurément un coup dur pour les troupes de Jean-René Bernaudeau, qui perdent également Brieuc Rolland, qui a choisi pour rappel de prendre le même chemin (lire ici). DirectVelo a contacté Thibaud Gruel, qui explique ce choix fort.

DirectVelo : Le Vendée U espérait te voir rejoindre la structure de N1 l’an prochain mais tu as finalement décidé de filer à la Conti Groupama-FDJ. Pourquoi ce choix ?
Thibaud Gruel : Il y a plusieurs facteurs qui sont entrés en compte. Le premier, c’est simplement de pouvoir passer pro dès la saison prochaine. On m’a toujours dit que si un jour j’avais l’opportunité de passer pro, il faudrait y aller. Le choix a été compliqué à faire, bien sûr, mais j’en avais très envie. Évidemment, ce qu’a réalisé la Conti Groupama-FDJ cette saison m’a beaucoup attiré. C’était l’équipe où j’avais le plus envie d’aller, tout simplement. Je vois qu’ils sont super bien organisés et structurés et qu’ils ont d’excellents résultats avec la totalité de leurs coureurs. Forcément, ça fait rêver. Dès le début de saison, j’espérais qu’ils me proposent quelque chose alors, quand la proposition est arrivée, il est devenu difficile de la refuser.

« J’AI PRÉFÉRÉ LES PRÉVENIR »

Tu étais membre de la filiale du Vendée U et du Team TotalEnergies et on imagine la déception du staff de l’équipe de te voir leur filer entre les pattes…
C’est vrai que courir au Vendée U aurait été la suite logique pour moi. J’avais bien sûr eu des contacts avancés avec le staff du Vendée U mais aussi avec des directeurs sportifs de TotalEnergies. Il était normal de discuter ensemble, on avait un lien et ils m’avaient d’ailleurs prêté du matériel, notamment. Mais je ne leur ai jamais donné de garanties quant à une éventuelle future signature. Lorsque j’ai décidé de m’engager avec la Conti Groupama-FDJ, j’ai contacté le staff du Vendée U. J’ai préféré les prévenir. Avant même de signer à la FDJ. Ils ont essayé de me convaincre mais il a bien fallu choisir.

Ta priorité était donc de passer pro au plus vite !
Oui et ce n’était pas possible de passer directement chez TotalEnergies. De toute façon, ce n’était pas la bonne solution, en effet, car je ne me voyais pas passer directement des rangs Juniors à une ProTeam. Ça aurait été un étage trop haut mais la question ne se posait pas puisque si j’étais resté là-bas, ça aurait été pour rejoindre le Vendée U. Le calendrier de la Conti Groupama-FDJ est le parfait compromis. Je serai pro mais j’aurai un calendrier adapté et varié, notamment avec pas mal d’épreuves de Classe 2. Ça me plait beaucoup. La Conti, ce sera l’échelon parfait.

Les récents exemples de coureurs qui performent très vite à haut niveau en sortant des rangs Juniors ont sans doute aussi fini de te convaincre ?
Il n’y a pas tant de coureurs que ça qui marchent fort à ce niveau dès leur première saison chez les Espoirs, mais c’est vrai qu’il y en a. On voit que c’est possible si on travaille dur et que l’on fait les choses correctement.

« J'ÉTAIS SIMPLEMENT PLUS ATTIRÉ PAR CET AUTRE PROJET »

Tu évoquais précédemment, et à juste titre, l’énorme saison 2022 de la Conti Groupama-FDJ. Mais le Vendée U a également réalisé un très grand cru annuel !
C’est vrai. Ils ont fait une saison exceptionnelle, ils ont écrasé toutes les courses ou presque ! Mais ce n’est pas exactement au même niveau que la FDJ, même si le Vendée U a aussi eu de bons résultats en Classe 2. J’étais simplement plus attiré par cet autre projet.

Tu vas donc faire tes valises pour Besançon !
Oui, j’irai au mois de mars, pour le début de la saison. J’ai déjà hâte d’y être. Je sais que j’aurai tout à disposition là-bas. J’ai déjà l’habitude de ne pas toujours être à la maison car j’étais en sport-études ces dernières années et je ne rentrais pas tous les week-ends à la maison. Depuis septembre, j’ai attaqué un BTS en Management Commercial sur deux ans, en distanciel. Je vais tâcher de réussir dans les deux domaines.

En attendant, il est donc temps de couper, dans la peau du vainqueur du Challenge Morphologics-DirectVelo. Que t’inspire cette distinction de meilleur Junior français de la saison ?
C’est une fierté. J’ai réussi à être régulier toute la saison. Mais je voulais essayer de gagner beaucoup de courses, et plus souvent au niveau UCI. C’est le seul regret que j’ai. Malgré tout, j’ai quand même fait une belle saison, avec plein de podiums. J’ai souvent été devant et c’est un vrai point positif. J’ai aussi l’impression d’en avoir appris un peu plus sur moi-même et sur le type de coureur que je pourrais devenir à terme. J’ai encore le temps de me perfectionner mais je me sens de plus en plus comme un puncheur. J’ai l’impression d’être taillé pour des circuits comme ceux du Mondial ou de la Philippe Gilbert, disputée tout récemment. Dans La Redoute, j’étais dans mon élément. On verra bien si ça se confirme l’an prochain. J’ai hâte de me tester sur des courses comme Liège-Bastogne-Liège.  

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