Mathilde Gros a terminé ses Championnats du Monde avec la 4e place en finale du keirin. "J'ai tout donné. Je me suis fait déborder et je me suis retrouvée derrière. Je ne pouvais pas terminer la course sans tenter quelque chose, je me suis rapprochée des filles. Malheureusement je me suis écartée un peu trop dans le dernier virage. Mais il y a de très bonnes choses. C'est une petite déception mais il y avait plus fort que moi", déclare-t-elle à DirectVelo.

Cette finale perdue après avoir tout tenté est un bon exemple de l'évolution de la nouvelle Championne du Monde de vitesse pour son entraîneur Grégory Baugé. "Il y a deux mois encore, dans cette configuration de course, ça n'aurait pas été possible de faire 4e. Elle continue de travailler".

Autre point important en vue des Jeux olympiques, Mathilde Gros a réussi à se reconcentrer après son sacre de vendredi soir. "J'ai réussi à me focaliser sur le keirin. Quand on monte aussi haut en émotion, c'est dur de se remettre dedans avec le stress et la pression. L'important était de se remettre dedans. Les Jeux, ça va être très long, sur plusieurs jours. Il faudra se mettre en mode on/off. J'ai pu prendre de l'expérience, courir différemment. C'est top pour la suite".

« IL Y A UN AN, JE NE DONNAIS PAS CHER DE MA PEAU EN VITESSE »

Au moment de dresser son bilan de cette semaine, difficile de ne pas donner un coup d'œil dans le rétro. "On se disait avec Greg, il y a un an jour pour jour je ne donnais pas trop cher de ma peau sur la vitesse, c'était compliqué. Là, me dire que je suis Championne du Monde, je n'y crois pas trop". Grégory Baugé ajoute : "elle est passée par des moments difficiles et c'est ce qui lui a permis de rebondir".

Sa médaille d'or fait partie des sept médailles gagnées à Saint-Quentin-en-Yvelines par l'équipe de France, "dont cinq dans les disciplines olympiques mais il ne faut pas dévaloriser les deux autres médailles notamment celle de Melvin Landerneau (au kilomètre, NDLR) car ce sont des épreuves qui permettent de construire un collectif solide", analyse Florian Rousseau, responsable du programme olympique. "C'est une très bonne semaine, pour toute l'équipe aussi. Je pense aux garçons sprinteurs qui n'ont pas ramené de médailles (en discipline olympique, NDLR) mais qui se sont donné à bloc. Nous avons tout donné pour le public, c'est un très bon bilan", juge de son côté Mathilde Gros. "Ce n'est pas parce que le bilan est plus ou moins positif qu'on va s'endormir, on n'est pas encore prêt pour les JO, les filles comme les gars pour qui on espérait mieux", ajoute Grégory Baugé.

En attendant 2024, la nouvelle Championne du Monde de vitesse va pouvoir profiter de son maillot irisé. "J'aurai la chance et le plaisir de mettre ce beau maillot sur la Track Champions League à Palma de Majorque". Le 21 octobre, Mathilde Gros sera impossible à manquer dans sa nouvelle tunique.