Steven Henry : « On aura besoin de tout le monde »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

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Les jours passent vite dans un Championnat du Monde et on oublie rapidement que ce sont les poursuiteuses qui ont remis sur les rails l'équipe de France après une première journée difficile dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (lire ici). Clara Copponi, Valentine Fortin, Victoire Berteau et Marion Borras ont flirté avec la grande finale avant de gagner la médaille de bronze, la première de la semaine de la délégation tricolore mais aussi la toute première pour une équipe de poursuite féminine. Après les petits fours, le dessert n'était pas mal non plus avec la médaille d'or de Benjamin Thomas et Donavan Grondin à l'Américaine, dimanche, devant un public en joie. Steven Henry, l'entraîneur national de l'endurance, dresse le bilan pour DirectVelo de ce Championnat du Monde à domicile avant, déjà, de se tourner vers la prochaine saison.

DirectVelo : Que représente la première médaille des poursuiteuses ?
Steven Henry : C'est important qu'elles lancent la belle semaine de l'équipe de France. Leur progression vient de loin. Samuel Monnerais les suit depuis "toutes petites" au Pôle de Bourges, il y a huit ans pour certaines. Ça fait un moment qu'on les voit monter.

« ÇA VA SE DENSIFIER CHEZ LES FILLES »

Jusqu'où peuvent-elles aller ?
Elles progressent. En face, on voit des équipes un peu vieillissantes. On voit l'Allemagne qui a gardé deux Championnes olympiques et deux jeunes, on va voir comment elles vont progresser. Les Hollandaises vont très bien progresser, chez les Anglaises, l'apport de Laura Kenny pourra donner un peu de densité même si elles sont déjà sur le podium. Les Italiennes ont un très gros potentiel. Ça va se densifier chez les filles. Et il y aura des équipes un peu "surprise" car tout le monde bosse.

L'Américaine s'est-elle déroulée comme vous l'aviez prévu ?
Benjamin a eu du mal dans la mise en route. Une fois qu'ils se sont mis à faire les sprints c'était intéressant. Dino a enchainé les sprints, Benjamin qui attaque. L'idée c'était de ne pas être trop en retrait car si on a déjà 15-20 points de retard à mi-course, même si on prend un tour (qui rapporte 20 points, NDLR), ça fait un énorme effort qui ne fait que nous remettre dans la course. Quand on faisait les sprints c'était pour marquer les 5 points. On a eu un peu peur des Danois qui étaient en serre-file par moment. On pensait qu'ils allaient y aller mais ils n'étaient pas aussi bien qu'on le pensait.

LE BÉNÉFICE DES 3 JOURS D'AIGLE

Ils se trouvaient bien en passant leurs relais un tour avant le sprint...
Nous avons bien bossé avec Dino sur la vidéo, sur les aspects technico-tactiques. Il progresse bien. Nous avons couru les 3 Jours d'Aigle deux semaines avant le Championnat du Monde. Même si les enchaînements de compétitions ont été durs pour Benjamin, ça nous a permis d'énormément travailler à Aigle les passages de relais et le timing de sprint. Ça a bien fonctionné ici. C'était un déplacement intéressant.

Allez-vous faire un stage en altitude en novembre ?
Nous allons faire de l'altitude sous une forme un peu différente. Nous avons d'abord beaucoup de choses à faire ici au vélodrome avec les scientifiques d'Emmanuel Brunet. On va mélanger d'abord une partie sous tente hypoxie à Saint-Quentin et une deuxième partie en altitude.

« ÇA VA FORCÉMENT TOURNER »

Après l'Omnium, Benjamin Thomas disait qu'il était un peu fatigué de cette discipline, est-ce que tu vas faire tourner les coureurs pour les manches de Coupe des Nations ?
Nous avons un début d'année assez dense avec le Championnat d'Europe en février, trois manches de Coupe des Nations avec beaucoup de déplacement. Avec quatre échéances, ça va forcément tourner dans la poursuite par équipes et les autres disciplines. L'idée c'est d'y aller à chaque fois avec la meilleure équipe possible du moment. Au mois de novembre, nous allons définir avec les équipes les calendriers de tout le monde pour avoir un plan de route au moins jusqu'à mi-avril (date de la dernière manche de la Coupe des Nations à Milton, au Canada, NDLR).

En poursuite par équipes, vas-tu resserrer le groupe ?
Le groupe est déjà assez resserré. Il y a les cinq qui ont participé au Championnat du Monde. J'ajoute Thomas Boudat, Eddy Le Huitouze qui a du potentiel, Adrien Garel qui sera dans le groupe en début d'année, et Donavan Grondin qui peut aussi être intéressant. Nous avons un groupe encore un peu large mais vu le nombre d'épreuves en début de saison, on aura besoin de tout le monde. À ceux qui sont sur le banc actuellement d'aller chercher leur place.

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