Une saison entière en Guadeloupe pour Axel Taillandier

Crédit photo DR

Crédit photo DR

Axel Taillandier a pris un peu d'avance. Alors que la saison 2022 tirait à sa fin, il se disait, "je n'avais encore jamais remporté de classement général, ça devenait l'objectif pour 2023". Et puis il s'est rendu début octobre au Cameroun disputer le Grand Prix Chantal Biya (2.2). Le coureur de 23 ans est parti sous le maillot du Team France Défense mais le dernier jour, il a endossé le maillot jaune de leader.

Avec Vincent Graczyk, cheville ouvrière du club de la Défense, ils ont mis au point un plan d'attaque la veille de la dernière étape pour exploiter la difficulté du jour. "On a pris les devants avec Vincent et sept autres coureurs. On était 24 coureurs à se tenir en 20" au général, on a pris 2'. Le lendemain, je m'isole à 60 km de l'arrivée dans un premier groupe et je repars à 30 km, avec un gars dans la roue, quand le contre revient à 15". Les autres n'y croyaient plus. J'ai roulé à bloc, je me suis concentré sur le classement général, j'ai repris 15" par 15". Il m'en fallait six pour gagner, ça m'a permis de savourer", raconte à DirectVelo le vainqueur.

« NOTRE ÉLÉMENT MOTEUR »

"C'est notre premier classement général dans une 2.2 depuis le début de notre existence en 2011", savoure Vincent Graczyk qui ne tarit pas d'éloges pour son coéquipier. "Il était désigné comme notre leader. C'est notre élément moteur. Il est hyper agréable, facile à vivre, personne ne refuse de rouler pour lui, il est humble. Quand j'étais maillot jaune du Tour du Cameroun pendant deux-trois jours, il s'est mis chiffon pour le défendre".

Axel Taillandier a débuté la saison avec l'UC Cholet 49 mais une course disputée avec le Club de la Défense va faire basculer son destin. Au mois de mai, il part courir en Martinique le Grand Prix du 22 Mé. Il y gagne une étape face aux Colombiens et Vénézuéliens et l'occasion de donner un tournant à sa carrière. "J'ai eu des contacts avec l'Excelsior (un club guadeloupéen, NDLR). Vincent (Graczyk) m'a accompagné dans cette aventure et je suis parti vivre là-bas". Fin juin, il s'installe donc outre-mer avec comme objectif de briller au Tour de Guadeloupe (2.2). "Le vélo est très populaire là-bas, il y a donc un gros engouement et tous les clubs veulent leur part du gâteau, ce qui est logique, et veulent se renforcer avant le Tour".

« ON COMPTE SUR LUI COMME IL COMPTE SUR NOUS »

Le 8e des Boucles de la Charente-Maritime a vite trouvé ses marques : 8e du Tour de la Martinique et 8e du Tour de la Guadeloupe. "Il aime bien les petits cols comme ceux de Martinique et de Guadeloupe", note Vincent Graczyk. Mais surtout, Axel Taillandier a touché du doigt la ferveur des Guadeloupéens pour le vélo. "Je n'avais jamais vécu cette ambiance. Dans les dernières étapes, les gens viennent très tôt pour avoir leur place dans les grimpeurs. Toute la Guadeloupe se déplace voir le Tour ou l'écoute à la radio ou le regarde à la télévision".

En 2023, il rempile dans le club de Baie-Mahaut. "Je voulais faire une saison entière pour voir comment ça se passe. J'aurai une meilleure connaissance du terrain en vue du Tour de la Guadeloupe". Mais le vainqueur du Grand Prix Chantal Biya ne délaissera pas le Team France Défense qu'il a découvert en 2019 (lire ici). "Le club de la Défense est une source de motivation", insiste-t-il. Et Vincent Graczyk y voit des avantages pour les deux parties. "On compte sur lui comme il compte sur nous. Une course de 8-10 jours, ce sont des efforts qu'on ne reproduit pas à l'entrainement. Le Tour du Cameroun en juin est idéal pour préparer le Tour de Guadeloupe". Et Axel Taillandier ne serait pas contre découvrir un nouveau pays sur son vélo.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Axel TAILLANDIER