Antoine Devanne : « Un choix largement réfléchi »

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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Le Team LMP-La Roche Vendée Cyclisme peut être fier de son coup. Le club vendéen de N2 a recruté pour la saison 2023 l’un des meilleurs coureurs du peloton amateur, Antoine Devanne. Malgré un titre de Champion de France du contre-la-montre et une victoire en Coupe de France N1, à Aix-en-Provence, le rouleur du Vendée U n’a pas obtenu de contrat pro avec TotalEnergies, ni de garantie pour l’avenir. Même s’il rejoint une N2, le Vendéen de 22 ans assure toujours vouloir passer à l’étage supérieur fin 2023 comme il le confie à DirectVelo.

DirectVelo : Tu n'as donc pas réussi à trouver un contrat pro pour 2023…
Antoine Devanne : J’ai démarché pas mal d’équipes mais malheureusement, rien n’a abouti. J’ai passé deux ans au CREF des Pays de la Loire puis quatre saisons au Vendée U. La suite logique est de passer ensuite chez TotalEnergies. Alors je pense que les équipes ne m’ont pas mis dans leur « recherche ». Je pouvais encore rester au Vendée U en 2023, les dirigeants m’ont proposé de refaire une année avec eux mais je n’ai pas voulu rester.

« J'ÉTAIS TELLEMENT ÉPANOUI AU VENDÉE U »

Pourquoi ?
J’ai été Champion de France cette saison, qu’est ce que je peux faire de plus ? Je n’ai pas eu la moindre garantie pour 2024 avec TotalEnergies. Je n’ai pas eu de coup de téléphone de la part de l’équipe pro. On m’a dit qu’il n’y avait plus de budget pour un autre néo-pro en 2023. Ça me déçoit un petit peu. On nous vend beaucoup de choses, on nous parle de la pyramide. J’ai quand même passé six ans dans cette structure, j’étais tellement épanoui au Vendée U.

Quand tu deviens Champion de France fin juin, tu t'imagines déjà passer au-dessus ?
Vu ma régularité jusqu’à Cholet, je me disais qu’on allait me parler de la suite après ma victoire. Mais il n’y a rien eu. J’ai eu l’impression que ce titre de Champion de France n’avait servi à rien. Finalement, il ne m’a rien apporté. Il n’y a pas eu de reconnaissance.

Parfois, on entend que tu n'es pas à l’aise pour frotter dans un peloton. Est-ce que ça a pu te porter préjudice ?
Je ne suis pas un coureur parfait. Oui, je ne frotte pas énormément. Je ne suis pas un coureur qui va frotter pendant toute une course mais je sais le faire dans les moments importants. Et je pense que ça s’apprend.

« JE NE VOIS PAS POURQUOI JE SERAIS MOINS FORT »

Tu as donc choisi de rejoindre un autre club…
J’avais dit l’an passé que j’arrêterais le vélo si je ne trouvais pas de contrat pro. Mais j’ai réfléchi, ça m’a travaillé. Je ne voulais pas arrêter comme ça. C’est quand même une grande partie de ma vie. Mon état d'esprit n’a pas changé. J’ambitionne toujours de passer professionnel. Le cyclisme, ce n’est pas tout même si ça restera important pour moi, j’aurai un petit travail à côté. Je vais faire du vélo sans me prendre la tête, et c’est comme ça que ça a toujours le mieux marché pour moi jusqu'à aujourd'hui.

Pourquoi le Team LMP-La Roche Vendée Cyclisme qui est en N2 ?
Je n’ai pas eu énormément de contacts. Il y a eu deux N1 et une N2, la Roche. Kévin (Fouache, le directeur sportif, NDLR) a été l’un des premiers à me contacter, dès la mi-septembre. Il savait que je n’avais rien. Il m’a proposé un beau projet. Nous nous sommes très bien entendus directement. Ce sera du vélo plaisir comme je l’ai dit. Les N1 ont eu du mal à comprendre ma décision mais c’est un choix largement réfléchi. Je suis impatient d’être en 2023.

Tu n'es donc pas en pré-retraite !
Loin de là (sourire) ! Je vais faire un hiver sérieux. Je devrais commencer à travailler ces prochaines semaines dans une entreprise partenaire du club, qui comprendra que le vélo reste important à côté. Je veux être heureux sur les plans sportif et professionnel. Mon idée est de tout faire pour être au même niveau en début de saison que cette année à pareille époque. J'ai été stagiaire en fin de saison, j’ai disputé une course internationale comme le Tour de l’Avenir. Je sens que j’ai passé encore un cap grâce à tout ça. Je ne vois pas pourquoi je serais moins fort l’an prochain, au contraire.

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