Steven Laurent : « Je me suis beaucoup inspiré du Vendée U »

Crédit photo Coralie Bertrand

Crédit photo Coralie Bertrand

Après six saisons sous les couleurs rose et chocolat de Laval Cyclisme 53, Steven Laurent va changer d’air. Pour 2023, le directeur sportif de 32 ans s’est engagé avec l’équipe vainqueure du Challenge BBB Direct-Velo, le Vendée U. Avant d’entamer ce challenge corsé, le technicien a fait le point avec DirectVelo sur ce choix et ce défi qui l’attend, pour succéder à Morgan Lamoisson.

DirectVelo : Quel est ton état d’esprit après ce changement d’équipe ?
Steven Laurent : Je suis motivé, comme quand on débute un nouveau challenge. C'est un nouveau défi, celui de découvrir une nouvelle structure, avec une organisation différente de celles que j’ai connues par le passé. Il y a une équipe pro au-dessus et des moyens. C’est différent, c’est déjà pas mal de découverte pour moi lors de cet intersaison. 

« JE NE SAVAIS MÊME PAS SI J'ALLAIS RESTER DANS LE MONDE DU VÉLO »

Tu avais, depuis un moment déjà, expliqué que tu allais quitter Laval. Avais-tu, dès le début, une idée précise en tête ? 

Je n’avais pas spécialement d'idées. J'avais pris la décision d'arrêter avec Laval car j'étais en fin de cycle et j’avais besoin d'autre chose. Au fil des discussions, en échangeant avec Morgan (Lamoisson) et Hervé (Arcade), ils m'ont dit qu’il pourrait y avoir du mouvement chez eux. Et de fil en aiguille…  J’ai déposé ma candidature spontanée la semaine du Chrono des Nations, donc assez tard. Puis il y a eu un rendez-vous rapidement, et ça s'est fait comme ça. Avant j'étais dans le doute, je ne savais même pas si j'allais rester dans le monde du vélo ou pas, j'étais ouvert à plein de choses différentes. Mais c’est une belle structure avec des moyens pour rester dans le milieu. C’est un challenge intéressant qui m’a donné envie de persévérer. 

Que représente le Vendée U pour toi ?
Je suis venu au vélo par le Vendée U. Mes grands-parents étaient férus et ils disaient « on va voir les rouges ». Les rouges, c'était le Vendée U, donc j’ai toujours eu cet environnement, la fabrique Vendée U depuis les années 90. Quand j’étais gamin et que j’allais voir les courses, ils étaient au départ. C’est ma seule attache particulière, sinon je n’en ai pas plus que pour une autre. J’arrive avec un regard extérieur, celui de directeur sportif d'une structure adverse. La philosophie de course et la mentalité dégagée par ce groupe me faisaient très envie, je ne m'en cache pas. Je me suis beaucoup inspiré du Vendée U dans mes discours et dans mes choix à Laval. Il faut dire que c'est l’une des meilleures équipes en France depuis X années. C'est toujours intéressant de prendre les idées quand ça fonctionne, mais je n’avais pas spécialement de contacts.

Tu as dû avoir quelques convoitises…
Quand ça s'est su que je quittais Laval, le téléphone a un peu sonné. J’ai eu tous les profils en N1, N2 et N3. Je ne voulais pas redescendre d'un échelon et faire ce que j'ai connu à Vallet ou Cholet. C'était soit un gros projet N1 avec de grosses ambitions, soit une Conti de développement. J’avais envie de sortir de ma zone de confort, de ce que j'ai pu connaitre pendant dix ans où j'étais autonome, sans pression de résultat. Quand les discussions ont avancé, qu’on m’a reçu au manoir, je savais que si de leur coté ça fonctionnait, c'était banco.

« CE N'EST PAS RENOUVELABLE D'UNE ANNÉE À L'AUTRE »

As-tu déjà pu prendre tes marques ?
Officiellement je ne suis pas encore là, ça se fera début décembre. Je multiplie les échanges avec Hervé et Baptiste (Caillard), l’entraineur. Mais les coureurs sont au courant que c'est moi qui arrive. Je ne les ai pas encore rencontrés, je n’ai pas eu tout le monde au téléphone. Ça se fera au premier stage, début décembre. 

Tu changes de cadre, après une fin de saison à Laval perturbée par les problèmes financiers et l’incertitude. Comme as-tu vécu ces derniers mois ?
J'ai pris beaucoup de recul par rapport à ça, les problèmes etc. Mais le discours interne était plus rassurant que le discours externe. Je faisais confiance et je ne m'affolais pas. J'étais aussi la tête dans le guidon, focus sur les gars et la belle saison qu'on faisait. Je ne me suis pas préoccupé des choses aux alentours, j'ai voulu finir la saison en étant concentré sur le sportif. Vincent Jérôme (le manager, NDLR) a pris le relais sur les à-côtés et les points de tension.

Il va falloir gérer une autre forme de pression désormais, puisque tu arrives au Vendée U après une saison magnifique de leur part ! 
Ça, c'est sûr (sourire). La barre est très haute, je sais dans quoi je m'engage. Hervé est là et a connu cette saison faste. Il sera là aussi pour faire perdurer le mouvement. Cette saison reste du domaine de l'extraordinaire, donc dans la définition même d’extraordinaire, ce n’est pas renouvelable d'une année à l'autre. Il y aura forcement des ambitions. Le peloton amateur a beaucoup évolué avec pas mal de gros moteurs passés au-dessus. Ça va redistribuer les cartes, des équipes se sont bien renforcées. On va préparer cette saison sereinement, le couteau entre les dents et je vais me mettre dans le moule. Il n’y a pas de raison que ça s'estompe parce que Morgan arrête et que moi j'arrive. Je vais suivre le mouvement.

Mots-clés

En savoir plus