Maghalie Rochette : « J'ai forcé au max »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Maghalie Rochette a franchi l’Atlantique pour la première fois en cette saison de cyclo-cross. Après un début de saison aux États-Unis, la Canadienne a fait sa rentrée européenne ce week-end, en France, à Gernelle et La Grandville. Battue par Line Burquier le samedi, elle a profité de l’absence de la Championne de France le dimanche pour décrocher son premier succès. Avant d’entrer dans les choses sérieuses, Maghalie Rochette a fait le point avec DirectVelo sur sa condition et ses ambitions pour l’hiver.

DirectVelo : Quel est le bilan de ton week-end ?
Maghalie Rochette : Il ne faut pas oublier que Line (Burquier) n'est pas là aujourd'hui, mais je suis contente. Au départ il y avait Lauriane (Duraffourg) et Cyriane (Muller) qui étaient fortes au premier tour, je me disais que ça serait peut-être une course serrée. Au final c'était quand même difficile parce que c'était vraiment physique, mais j'avais des bonnes sensations, je me sentais moins rouillée qu'hier. J'arrivais à forcer encore plus, ça débloque doucement. J'ai pris mon avance et j'ai creusé tranquillement. Je n'ai jamais ralenti, je me disais que si Line Burquier était là, il aurait fallu continuer à forcer. Même pour les manches de Coupe du Monde qui arrivent, le dernier tour est toujours aussi intense que le premier donc j'ai forcé au max.

Hier, c'était ta course de reprise. Comment as-tu géré ton effort ?
C'était très cool qu'il y ait Line Burquier car ça a crée un bon niveau de compétition. Ça m'a permis de me comparer à quelqu'un qui se débrouille bien. Cette année, elle a obtenu quelques Top 10 en Coupe du Monde. Personnellement, j'étais un peu rouillée au niveau technique et physique. C'était mon premier gros effort en sortant de l'avion. J'ai senti au cours de la course que ça se débloquait un peu. Je suis arrivée mardi en Europe. Je ne sens pas trop le décalage, c'est surtout que ça faisait cinq-six jours que je n'avais pas fait de gros efforts. J’étais un peu collée au départ, mais après ça s'est débloqué.

« JE VOULAIS ÉVITER TROP DE VOYAGES »

Tu es surprise de ton état de forme ?
Je ne savais pas à quoi m'attendre. Je n'avais pas trop idée de ma forme. J'ai fait le Championnat panaméricain il y a trois semaines, c'était mes premières intensités depuis deux mois. Je n'ai pas été très forte là-bas (3e, NDLR), mais je sentais que dans les dernières trois semaines, j'avais pris de la forme, j'étais curieuse de voir. Mais c'est une surprise de m'imposer.

Pourquoi avoir choisi de zapper le Championnat du Canada pour faire ton entrée en Europe ce week-end ?
Il y a plusieurs raisons. En fait, je commence ma saison ce week-end. J'ai été malade depuis juillet, donc mon entraînement a été coupé. Je n'ai pas fait de vélo de septembre à fin octobre. Je recommence tranquillement. Le Championnat canadien était très loin pour moi, il était à neuf heures d'avion. Ensuite, ça aurait été encore un plus long trajet pour revenir en Europe. J'ai donc choisi de revenir plus tôt en Europe et de vraiment utiliser ces courses comme un entraînement. Normalement, j'arrive en Europe avec un bon niveau que je peux maintenir. Actuellement, je suis dans une situation où je dois améliorer ma forme. En faisant des plus petites courses comme ça, c'est plus facile que d'aller sur les manches de Coupe du Monde où il faut être frais pour performer. La stratégie est un peu différente cette année. Etant donné que ma santé a été fragile, je voulais éviter trop de voyages. J'ai pris un vol pour l'Europe et c'est tout pour la saison. On est basé à Sittard aux Pays-Bas.

« SI JE PEUX RETOURNER SUR UN PODIUM CETTE ANNÉE… »

Quel va être ton programme ?
Je serai à Troyes pour la Coupe de France, je ne connais pas trop la liste de départ, je sais que Perrine Clauzel y sera et qu'elle est en forme. Après je vais probablement commencer avec les courses en Belgique puis la Coupe du Monde. Ma première sera sans doute celle en Italie, à Val di Sole. Chez nous il y a déjà de la neige et j'avais bien aimé l'an dernier, donc j'ai hâte d'y être. Pour la performance et le fun, même si mon objectif est plus en fin de saison. Et si ça va bien, ce sera une belle surprise.

Et tu chasses également les points…
Je vais avoir besoin de points car je n'ai pas beaucoup couru cette saison, donc je dégringole au classement UCI. N'importe quel point fait du bien.

Quel va être ton objectif cette saison ?
Si je peux retourner sur un podium de Coupe du Monde cette année, ce serait vraiment une victoire pour moi. Avec mon année difficile, c'est compliqué de savoir où je me retrouve. Je regarde surtout les mois de janvier et février car d'ici-là, je devrais retrouver un bon niveau de forme. Pour l'instant, je vais essayer de bâtir et de bien faire aux Mondiaux, et dans les dernières manches de Coupe du Monde comme à Besançon.

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