Clément Cambier est un précurseur sur Zwift. “Je suis dessus depuis 2016. Ça me fait marrer de me dire que je suis dans les pionniers. L'hiver, avec les études, ce n’était jamais évident d’aller s’entraîner. J’ai découvert le concept, ça apporte une motivation. C’est très stimulant, c’est l’esprit jeu vidéo avec un effort physique. Au fil des années, j’ai vu l’évolution de la plateforme. Depuis le Covid, ça a pris une ampleur assez importante“, avoue à DirectVelo le licencié du VS Castrais qui réside dans la Loire. C'est là qu'il réalise une thèse en science des matériaux sur les problématiques de l’hydrogène pour développer des nouveaux revêtements pour l’un des composants de la pile à combustible des moteurs électriques des voitures et des poids lourds.

Le coureur de 27 ans participe régulièrement à la Zwift Racing League avec la Team Foudre, mais pas au Zwift Grand Prix. “Ce sont les courses les plus relevées et le critère de précision du capteur intégré est pris en compte. Il faut avoir 1% et j’ai 1,5 % donc je ne peux pas participer“. En revanche, pas de soucis pour participer à la première édition de la Coupe de France eCycling lancée par la Fédération Française de Cyclisme. “La FFC commence à proposer des choses. Il y aura aussi un Championnat de France organisé à Grande-Synthe (Nord). C’est intéressant à suivre“.

« GRATIFIANT MAIS JE PRENDS UN PEU DE RECUL »

Il ne fait pas de la figuration puisqu’il est actuellement sur le podium au classement général (voir classement) après avoir remporté la première manche et s’être classé 2e des deux épreuves suivantes. “Au début, j’étais un peu surpris. Sur le premier parcours, ce n’était que du sprint et ce n’est pas mon point fort. J’ai constaté que j’avais le niveau pour gagner et que j’avais les watts/kilos suffisants. J’ai revu mes ambitions à la hausse au fur et à mesure. J’ai gagné ensuite au scratch les deux étapes suivantes, mais je n’avais pas assez de points au cumul. J’en ai obtenu pas mal sur les segments, mais je suis un peu moins explosif qu’un Seb Havot et moins puissant sur les efforts courts“.

Clément Cambier a démarré le vélo à 18 ans via les cyclosportives. “Je participe aussi à quelques montées chronométrées que j’ai toutes remportées dont la Velocio. Je fais quelques 2-3-J où je joue le Top 5. Et à l’occasion, quand il y a une Élite pas trop loin, je me teste comme sur Arbent-Bourg-Arbent l'an passé. J’ai un bon punch et une bonne endurance, ce n’est pas évident de me situer, mais je ne suis pas un rouleur. Je ne me suis jamais mis à fond en FFC. Peut-être que ça viendra en 2024 après ma thèse et pourquoi pas rejoindre une DN“. Sur cette Coupe de France eCycling, il fait mieux que soutenir la comparaison face à quelques coureurs Élites chevronnés. “C’est gratifiant mais je prends un peu de recul sur le fait que probablement en réel, je risquerais de manquer de placement et de puissance. Mais c’est l’occasion de connaître pas mal de nouvelles têtes des courses FFC traditionnelles“.

DES TACTIQUES SUR DISCORD

La course d’équipe a malgré tout son importance même en eCycling. “À la Zwift Racing League, on est six à communiquer sur le serveur vocal Discord. Parfois, il y a même une septième personne, un directeur sportif, quand on n’est plus lucide. On se répartit les efforts pour aller chercher un max de points. En Coupe de France, c’est individuel mais quand un de mes coéquipiers du Team Foudre attaque, il l’annonce. C’est l’occasion de prendre sa roue et de se donner des infos. On est environ une dizaine dans le salon Discord“. Il veille à ne pas participer à plus de deux compétitions sur Zwift dans la semaine. “Ça se fait, ça reste des efforts courts mais c’est assez fatigant nerveusement et il faut faire attention à la déshydratation sur home trainer. En parallèle, je roule tranquillement dehors le week-end ou à midi avec les collègues de boulot. Si le temps ne le permet pas, ça m’arrive de faire une course de 100 bornes sur Zwift le dimanche“.

Ce mercredi aura lieu la quatrième manche de la Coupe de France eCycling qui sera découpée en deux avec un chrono à 19h et une course aux points à 19h40. “C’est le parcours d'un ancien prologue du Giro. Il y a une bosse assez raide, ça pourrait me convenir. Il ne faut pas se mettre dans une allure linéaire tout le long. Mais il n’y a pas tant de points à aller chercher avec 80 unités max. Je ne suis pas sûr de me donner à fond car 20 minutes après, il y aura environ 320 points sur la course suivante. Ça pourrait être préjudiciable de faire un effort violent juste avant“. Avec l’ambition de conserver son bon classement. “Pour moi, la Coupe de France eCycling est aussi importante que la Zwift Racing League“.