Paris CO : « Légitime de porter ce projet d'équipes pro »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Après l’échec du projet de Jérôme Pineau, il n’y aura pas d’équipe professionnelle en lien avec la ville de Paris en 2023. Mais comme l'a révélé Le Parisien le 10 décembre dernier, le Paris Cycliste Olympique a la volonté de lancer deux formations Continentales en 2024, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Tristan Horreaux, le manager du club francilien de N1, fait le point pour DirectVelo.

DirectVelo : À quand remonte le projet du Paris CO de lancer une équipe professionnelle à Paris ?
Tristan Horreaux : Il figure dans notre projet sportif inscrit dans le cahier des charges auprès de la FFC pour l’obtention des labels depuis 2018. Jérôme Pineau est arrivé en 2022 avec un projet bien construit, qui a séduit Anne Hidalgo. La ville de Paris nous a alors demandé de travailler avec lui. Il y avait un désaccord sur l’académie qu’il voyait à cheval entre la Bretagne et l’Ile-de-France. Nous, on l’imaginait uniquement dans notre région. Le projet de B&B n’a pas capoté de la faute du PCO comme j’ai pu l’entendre. Il n’a pas trouvé de partenaire, et je ne m'en réjouis pas. Je suis solidaire des gens qui sont aujourd’hui au chômage.

« ON REPREND LE FLAMBEAU »

Où en étiez-vous de ce projet avant les contacts entre Paris et Jérôme Pineau ?
Nous l’avions un peu lâché car nous étions pris dans notre quotidien. Nous avons pu voir avec le projet de Jérôme Pineau que la ville de Paris avait un vrai intérêt pour porter un projet d'équipe professionnelle. C’était très intéressant pour nous de le constater. Jérôme n’a pas réussi à concrétiser son projet, et nous on reprend le flambeau d’une idée que nous avons depuis quatre ans.

Après l’annonce de ce projet dans Le Parisien, certaines voix en Ile-de-France ont été plutôt critiques envers vous…
En effet, mais je pense que c'est d'abord lié à un manque de compréhension de notre projet, qui est complètement au service des clubs parisiens et franciliens. Aujourd’hui, le cyclisme francilien connaît quelques difficultés. On veut offrir un débouché aux espoirs de notre région. On le fait déjà au niveau de notre équipe N1. Nous avons 12 coureurs qui sont passés par Argenteuil Val de Seine 95, Parisis AC, au Team 94, à l’US Métro Transports, Montigny-le-Bretonneux, à l’OC Val d’Oise, à Igny Palaiseau... Si on arrive à créer une équipe pro à Paris, on mettra davantage en lumière les clubs franciliens. Il y a un potentiel important mais il s’exprime mal. Il y a 7 500 licenciés à la FFC en Ile-de-France. Ce n’est pas besef surtout avec beaucoup de pratiquants et quatre vélodromes. Il y a 280 000 licenciés en football. Si on parvient à faire ce projet-là, ça serait une locomotive pour tout le cyclisme francilien.

Quel est concrètement le projet du PCO ?
Nous voulons faire deux équipes Continentales, une chez les hommes et l’autre chez les femmes, qui candidatera pour le Tour de France. Nous voulons aussi essayer d’avoir une médaille aux JO de Paris, soit sur piste, soit en handisports. On y travaille… Ce projet d’équipes pro doit être au service de l’association du PCO. Avoir un vrai centre de formation, qui va des écoles de vélo à une équipe de Division Nationale 1. Je veux créer un lien entre le fédéral et le professionnel, avec une logique de territoire. Nous sommes ancrés à Paris, avec notre siège au vélodrome de la Cipale. Nous sommes le seul club de N1 en Ile-de-France. On réalise pas mal d’actions à Paris et dans la région, depuis le bas de la pyramide, avec 1500 écoliers formés au "Savoir Rouler à Vélo", au plus haut niveau amateur, en passant par des organisations fédérales ou hors fédération. On se sent donc légitime de porter ce projet.

« ENTRE DEUX ET QUATRE MILLIONS D’EUROS »

Vous misez beaucoup sur la Cipale…
On veut redynamiser la Cipale, en créant un club-house sur place par exemple. Ça serait un lieu de vélo, avec un restaurant, des évènements, des expositions, pourquoi pas un magasin de cycles ou la présence de professions libérales comme des médecins du sport ou des nutritionnistes… On partage notre siège là-bas avec le PUC puisqu’il y a au milieu du vélodrome un terrain de rugby synthétique. C’est la magie de Paris. Mais on veut aussi créer un centre d'entraînement plus au large, en Ile-de-France, pour nos athlètes de haut niveau.

Combien faut-il pour réussir ce projet ?
Nous cherchons entre deux et quatre millions d’euros. Tout est chiffré. On veut le lancer pour les JO de Paris. On a six mois pour réussir cet objectif. On a des rendez-vous. Il y a des contacts avancés avec trois partenaires potentiels majeurs. On verra ce que ça donne… Le projet a le soutien de la ville de Paris. Aujourd’hui, c’est ma priorité. Je suis accompagné par Teo (Bartuccio, le directeur sportif, NDLR) et le président Masola. On mobilise beaucoup nos partenaires actuels pour atteindre d’autres entreprises. On s’appuie aussi sur le soutien moral de la ville.

Pourquoi est-ce que ça serait réalisable pour vous alors que d’autres ont échoué ?
Je ne vais pas dire un scoop en disant que c’est très dur d’attirer de l’argent quand tu es dans le vélo, surtout dans le contexte actuel. Mais on peut y arriver. On est présent dans les écoles parisiennes, les centres aérés, on a une équipe en N1, il y a cet ancrage à la Cipale, avec toutes les catégories du vélo… Il y a du sens dans tout ça. Des entreprises qui ont entre deux et quatre millions à dépenser en marketing, il y en a. Je le sais (sourire). Ce qui nous rend confiants, c’est l’image et le potentiel de Paris, mais aussi la cohérence du projet et l’impact pour une marque. C’est pertinent d’avoir une équipe basée à Paris, dans un vélodrome qui est un monument historique qui a pignon sur rue, et réaliser des actions de la base au plus haut niveau. Les JO ont lancé une dynamique. Il y a un élan autour du plan vélo à Paris. Une équipe de vélo peut offrir une belle visibilité mais aussi drainer de l’associatif pour la région.

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