Clément Venturini : « Ils ne font pas de cadeaux »

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Six ans après, Clément Venturini accroche de nouveau la 4e place d'une manche de Coupe du Monde. Sous le soleil de Besançon, devant un public nombreux, le Champion de France a fait briller son maillot tricolore en tête de course. Il a mené un tour entier, le deuxième, avant de rentrer un peu dans le rang. "L’avantage quand tu es devant c’est que tu prends tes trajectoires, tu vas à ton rythme, personne ne te dérange, commente-t-il pour DirectVelo. Je savais que si ça ne roulait pas assez vite, les autres me doubleraient. Je savais très bien que Mathieu (Van der Poel) allait mettre sa cacahuète et que c’était là qu’il fallait être au contact. Je ne l’étais pas". Mais ni Eli Iserbyt ni Joris Nieuwenhuis n'ont pu, eux non plus, suivre l'accélération de la machine néerlandaise.

Dans le groupe de contre, le coureur d'AG2R Citroën a tenté d'en mettre une dans le cinquième tour mais il n'a pas pu faire le trou et Joris Nieuwenhuis a sauté dans sa roue. Dans l'avant-dernier tour, il pense ensuite avoir crevé. "À un moment, je pense qu’il y a eu un peu de rosée et j’ai commencé à glisser dans tous les sens. Ça m’a fait perdre un peu le contact mais je pense juste qu’il y avait de l’humidité et que c’est devenu de plus en plus glissant", analyse-t-il. 

« ÇA FAIT PLAISIR DE LES AVOIR DANS CE SENS-LÀ »

C'est donc un peu décollé du groupe qui jouait le podium qu'il aborde le dernier tour et les places sont chères. "À la fin, je me suis approché des meilleurs et je pense que ça commençait à les déranger parce que dès qu’ils pouvaient me faire l’intérieur, ils le faisaient. Donc je leur ai montré que s’ils voulaient jouer au con, je pouvais le faire aussi. Ils ne font pas de cadeaux. Tout coureur mérite respect et je pense qu’il faudrait qu’ils me respectent aussi". 

Le Rhodanien signe donc le meilleur résultat d'un Français en Coupe du Monde Elite cette saison. Mais Clément Venturini garde la tête froide. "À chaud c’est dur de savoir si je suis fier de ma course. J’ai préféré suivre mon rythme. Je ne me suis pas du tout emballé. Le public m’aurait poussé un peu mais je canalisais mes émotions pour essayer d’être concentré quand la course allait se décanter". Le coureur de 29 ans a aussi de la mémoire et se souvient que dans le bourbier de Besançon du Championnat de France 2016, l'accueil était plus froid quand il bataillait face à Francis Mourey. "Le podium aurait vraiment fait plaisir, surtout en France. Après 2016 où c’était plutôt l’inverse, là le public m’a encouragé. Ça fait plaisir de les avoir dans ce sens-là". La forme est là avant le Championnat du Monde à Hoogerheide, là où, justement, il avait déjà terminé 4e en Coupe du Monde en 2017. Mais Clément Venturini n'oublie pas non plus la suite. "C’est encourageant, surtout à quatre semaines de ma reprise sur la route".

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