Bessèges : Un vent de folie avant le Bouquet final

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Quelle journée sur l’Etoile de Bessèges ! Alors qu’initialement, le scénario d’une course de côte sur les difficiles pentes du Mont Bouquet était sérieusement envisageable, les conditions climatiques ont bousculé les plans de beaucoup de formations, ce samedi, lors de l’avant-dernière étape de l’épreuve. Le fort vent qui a soufflé tout l’après-midi en terres gardoises a favorisé une course de mouvement et la formation Trek-Segafredo en a profité pour écarter de la course à la victoire des garçons tels que Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) ou Kévin Vauquelin (Arkéa-Samsic) dès le terme de la première heure de course. 

MATTIAS SKJELMOSE, DU DERRIÈRE SCOOTER AVEC SON COMPATRIOTE MADS PEDERSEN

Tout au long de l’étape, les équipes Arkéa-Samsic, Cofidis ou encore Groupama-FDJ ont ainsi tenté de boucher le trou avec le groupe de tête. Mais les fuyards ont pu compter sur un Mads Pedersen des grands jours. L’ancien Champion du Monde, surpuissant, a passé d’énormes relais pour maintenir constamment le peloton à distance, avec l’aide de ses coéquipiers Jacopo Mosca et Toms Skujins. Dans les roues, le leader de la formation américaine, Mattias Skjelmose, s’est retrouvé dans un fauteuil. “Dès le début de course, j’ai senti que ça allait être une journée assez spéciale et très tendue. Mais Mads m’a dit de rester cool, à ses côtés. Il m’a permis de me retrouver dans le premier groupe puis mes trois coéquipiers ont travaillé à fond pour moi”, s’est réjouit le futur lauréat de l’étape. “C’était énorme ! Le travail de l’équipe a été immense car je pense qu’il y avait plus de gars pour rouler à l’arrière, dans le peloton. Je n’ai rien eu à faire, hormis veiller à bien m’alimenter et me protéger un maximum du vent. Ensuite, je n’avais plus qu’à finir le travail”.

Du côté des Conti françaises, il a été difficile d’exister durant cette journée si animée. Outre l’armada de la Trek-Segafredo, le leader de l’épreuve en personne, Arnaud De Lie (Lotto-Dstny), ainsi que Neilson Powless (EF Education-EasyPost), Pavel Sivakov (INEOS Grenadiers) ou encore Pierre Latour (TotalEnergies) étaient également à l’avant. Alors que faire, à l’arrière, dans le peloton ? “J’ai tout de suite senti que ça allait être une journée tambour battant”, concède Andea Mifsud, le meilleur représentant du Team Nice Métropole Côte d’Azur à l’arrivée. “Toute la journée, le peloton n’arrêtait pas de se scinder. Il fallait lutter sans arrêt et ne pas hésiter à être généreux dans l’effort pour ne pas se retrouver trop loin. Mais quand tu fais 57 kilos, il faut bien tenir le vélo lorsqu’il y a de grosses rafales de vent. Heureusement, j’arrive à courir intelligemment”, se félicite l’Azuréen.

DÉJÀ RINCÉS AVANT LE PIED DU MONT BOUQUET

Théo Delacroix, nouveau venu dans la formation St-Michel-Mavic-Auber 93, a lui aussi dû serrer les dents. “On voit que c’est du beau monde qui est sorti à l’avant. Il fallait être bien placé au bon moment mais ce n’est pas évident. On a laissé faire les autres équipes, il y avait du monde pour rouler, c’est ce qui nous a sauvés pendant un moment. Et puis, on a pu compter sur l’appui et l’expérience de Rudy (Barbier), qui est à l’aise dans les bordures et qui nous a bien épaulés”, relate le Jurassien. 

Du côté de l’équipe CIC U Nantes Atlantique, on n’a pas à rougir. Longtemps en effet, deux représentants des bleu-et-jaune ont figuré dans le groupe de tête, à savoir Emmanuel Morin et Rasmus Pedersen. Puis, dans le final, Jordan Jégat a décroché un Top 15 au sommet du Mont Bouquet. “Les bordures, ce n’est vraiment pas ma spécialité. En plus, cette fois, c’était vraiment dur, je n’avais jamais vécu ça sur le vélo… Je crois qu’il n’y a pas eu de pause-pipi de la journée. J’ai vraiment galéré, ça n’a pas arrêté de la journée”. Il a ainsi dû se faire violence pour rester dans le premier peloton et ne pas perdre définitivement toute chance de bien figurer à l’arrivée. “Je me suis retrouvé dans des groupes de lâchés plus d’une fois mais on s’est fait mal à la tronche pour rentrer. J’ai lâché beaucoup de forces avant la montée finale, c’est dommage. Je visais un Top 10 initialement mais vu la façon dont s’est déroulée la course, je suis quand même content”. Ce samedi, il aura soufflé un vent de folie sur cette quatrième étape de l’Etoile de Bessèges mais à l’arrivée, c’est tout de même finalement l’un des grands favoris qui l’a emporté.

 

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