Clément Carisey : « M’amuser à faire du beau vélo »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est une drôle de carrière cycliste que connaît Clément Carisey. Très solide en 2018 sous les couleurs du Team Pro Immo Nicolas Roux, il passe pro l’année suivante chez Israel Cycling Academy. Mais la fusion de la ProTeam avec la structure Katusha contraint les dirigeants à faire le ménage et à se séparer, entre autres, de l’Isérois, qui retourne alors dans son ancien club, en N1. Pas découragé, il réalise une saison 2020 tonitruante, remporte le Challenge BBB-DirectVelo et gagne la confiance des dirigeants de Delko, qui lui permettent de retrouver l'élite. Avant que la structure marseillaise ne mette la clef sous la porte en fin de saison… Entre-temps, Clément Carisey remporte une étape du Tour Poitou-Charentes (2.1) mais doit tout de même se contenter d’une place chez Go Sport-Roubaix Lille Métropole, en Continental, pour 2022. Une équipe où il ne passe, là aussi, qu’une saison. Voilà donc, après ce parcours atypique, l’athlète de 30 ans de retour (encore) chez les amateurs, cette fois-ci sous le maillot de Charvieu-Chavagneux IC. Et pour ses premiers tours de roues en compétition avec les rose-et-noir, Clément Carisey a éparpillé le peloton, ce samedi, aux Boucles du Haut-Var. Sans la cerise sur le gâteau d’un bon résultat. Mais ça ne semble être qu’une question de temps. Entretien.  

DirectVelo : Tu as fait la course pratiquement de bout en bout ce samedi !
Clément Carisey : Je n’avais pas trop envie de rester dans le peloton car souvent, ça chute sur ces courses-là. Je ne voulais pas prendre de risques. Là, je suis parti en dernière ligne, et je ne voulais pas rester là pendant vingt bornes, alors je suis remonté et j’y suis allé. Il a manqué deux-trois mecs pour aller au bout mais on a bien roulé.

Qu’attends-tu de cette énième aventure, cette fois-ci avec Charvieu-Chavagneux ? 
Je suis là pour me faire plaisir. Je m’amuse. Je ne veux pas trop regarder dans le rétro et penser à 2022. De toute façon, quand on voit la situation à Roubaix actuellement… On a un bon groupe ici à Charvieu, c’est plaisant. Je n’aurais quand même pas imaginé ça, bien sûr. Si on m’avait dit, il y a un an, que je retournerais encore chez les amateurs… Ce n’était pas la suite de carrière que j’espérais, mais je relativise un peu. Maintenant, je suis papa, il y a plus important qu’un contrat pro dans la vie.

« REPASSER AU-DESSUS, CE N’EST PLUS LE BUT »

Comment expliques-tu que tu te retrouves sur les Boucles du Haut-Var plutôt qu’à Bessèges ou au Tour des Alpes-Maritimes et du Var ?
Je ne sais pas… Déjà, c’est le marché. Quand tu vois un (Alexis) Gougeard qui se retrouve ici, c’est un truc de fou ! C’est un mec qui a gagné sur la Vuelta et qui a été repris au kilomètre sur une étape du Tour de France l’an passé… C’est dur à expliquer. Mais c’est comme ça.

Était-ce une évidence de continuer ?
Ah oui ! Je ne voulais pas m’arrêter sur cette saison 2022 qui n’était pas réussie, avec pas mal de problèmes. Je voulais refaire une saison pleine, et retrouver le plaisir, après un an et demi compliqué mentalement. Je n’ai pas du tout envie de repasser au-dessus, ce n’est plus le but. J’ai déjà connu trois équipes chez les pros, j’ai gagné une fois… Bien sûr, avec un peu plus de chance, j’aurais pu faire quelque chose de mieux mais à l’inverse, certains mecs ne passent jamais pros. 2023 sera ma dernière saison à ne faire que du vélo et ensuite, il sera temps de penser à me reconversion.

« SE METTRE D'ÉNORMES PEIGNÉES AVEC DES COSTAUDS »

Gardes-tu toujours la même motivation ?
Bien sûr ! Je n’ai pas envie d’être largué… Je ne fais pas cette saison à la légère. Bon, gagner le Challenge DirectVelo, je l’ai déjà fait. Être N°1 de la saison sans contestation, c’est déjà fait… Je n’ai pas forcément envie de courir encore après ça. Mais j’ai envie de regagner des courses que j’ai déjà gagnées et d’autres que je n’ai pas encore accrochées à mon palmarès. En 2020, je voulais être le n°1 de la saison, le meilleur. Là, ce n’est plus le cas. Mais j’ai quand même envie de marquer les esprits, et d’apporter mon expérience aux plus jeunes. Si je peux aider certains coureurs de Charvieu à gagner des courses, ça me ferait plaisir.

La concurrence est prévenue, il faudra compter sur toi tout au long de la saison !
Si je vais sur une course, c’est pour se mettre d’énormes peignées avec des costauds. C’est ce qui m’amuse. Je m’imagine bien me retrouver parfois avec des mecs comme Sten (Van Gucht), dans des échappées qui partent au Km 5… Pour se faire bien mal à la gueule toute la journée (rires). Je veux m’amuser à faire du beau vélo, qu’il y ait des défis, de la bagarre. J’ai hâte de retrouver Micka (Guichard, son ancien coéquipier du Team Pro Immo Nicolas Roux, NDLR). On ne va pas se faire de cadeaux car on sera adversaires cette fois-ci, mais je pense qu’il y a moyen de faire chauffer les cuisses et de se faire mal à la gueule. Les mecs qui marchent, ce sont des gars qui ont du caractère. Je marche quand même à l’orgueil. Je ne suis pas là pour faire grupetto. Je ne dis pas non plus que je vais taper sur les mecs tous les week-ends mais quand je pourrai courir devant comme aujourd’hui (samedi), je le ferai.

Avec, déjà, un premier gros rendez-vous le week-end prochain, en Coupe de France lors du Grand Prix du Pays d'Aix…
J’ai hâte d’y être ! Tous les meilleurs y seront. J’avais besoin de me mettre dedans car j’étais malade ces derniers jours mais la course du jour m’a bien débloqué. Maintenant, je vais disputer la manche de lundi et le chrono de mercredi, pour arriver fin prêt à Aix.

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