Marion Norbert-Riberolle : « Contente d'avoir cette régularité »

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Marion Norbert-Riberolle a terminé sa 35e épreuve de l'hiver sur le site des universités de Bruxelles, dimanche, à la sixième place. Elle ressent la fatigue en cette fin de saison de cyclo-cross. Une période durant laquelle la Belge de 24 ans a remporté son premier cross en Belgique, à Otegem, en janvier dernier. Trois autres podiums, dont une médaille d'argent au Championnat de Belgique, ont également embelli le palmarès de celle qui évolue également sur la route, dans la structure de développement de Fenix-Deceuninck. La Mouscronnoise tire le bilan de sa saison avec DirectVelo.

DirectVelo : Que penses-tu de ta sixième place aujourd'hui (dimanche), à Bruxelles ?
Marion Norbert-Riberolle : Ce samedi, à Saint-Nicolas, ça ne s'est pas bien passé (elle s'est classée 15e, NDLR). J'hésitais même à prendre le départ ce dimanche à Bruxelles. Vu le cross d'hier, je me disais qu'un Top 10 était atteignable. J'ai pris un bon départ, je me suis retrouvée 3e mais suivre le rythme de Fem van Empel et Lucinda Brand était trop dur pour moi, surtout en cette fin de saison où j'ai vraiment les batteries à plat. J'adorais le parcours technique qui me convenait bien. Il n'y a pas eu trop de cross boueux cette saison, ça me manque un peu. Aujourd'hui, c'était à la fois technique et glissant. C'est plus amusant.

« ENCORE UNE BELLE MARGE DE PROGRESSION »

Tu as l'air particulièrement éprouvée...
Je me sens vraiment fatiguée de l’hiver. C’est la première fois que j'ai enchaîné la saison sur route et celle de cyclo-cross sans réelle coupure. Je le ressens maintenant... J'ai dû prendre le départ d'une quarantaine de courses cet hiver (en réalité, 35, NDLR). La saison dernière, j'en avais déjà disputé 41, mais je n’en avais pas fait autant sur la route auparavant. Là, je suis vraiment fatiguée.

C'était ta première saison chez Crelan-Fristads.
J'avais connu une saison très difficile après mon titre de Championne de France. Je finissais toutes les courses en pleurs, je pensais arrêter après chaque course... Les frères Roodhooft (les directeurs de Crelan-Fristads, équipe faisant partie de la structure Alpecin-Deceuninck, NDLR) m'ont fait signer un contrat et m'ont fait confiance pour me remettre à niveau. Mon changement d'entraîneur s'est aussi très bien passé. Je suis contente de revenir à un bon niveau et je sens qu'il y a encore une belle marge de progression, pour être au niveau du Top 5 et des Néerlandaises. L’année prochaine, j’espère que ça ira encore mieux. Mais cette saison, je suis déjà contente, j'ai été beaucoup plus régulière. Avant, je pouvais faire un Top 5 puis terminer 30e le lendemain... Je finis 5e du classement général du Superprestige, l'année dernière, j'étais 8e. Je suis contente d'avoir désormais cette régularité.

« LE SEUL MAILLOT QUE JE POUVAIS AVOIR »

Si tu devais pointer un seul bémol à ta saison, serait-ce le Championnat de Belgique où tu as été victime d'ennuis mécaniques ?
Oui, je pense que ça m'a fatiguée mentalement. Il faut être réaliste : je sais que je ne peux pas être Championne d'Europe ou du Monde vu le niveau. Le seul maillot que je pouvais avoir, c’est celui de Championne de Belgique. C'était donc une grosse déception de rater mon seul grand objectif de la saison. J'ai l’impression que j’ai pris un gros coup au moral, que ça m'a épuisée. Je n’étais pas malade, je n’étais pas mauvaise physiquement, j’avais les meilleures jambes de ma saison mais ça arrive...

Quels enseignements tires-tu de cet hiver ?
Je sais les erreurs à ne pas refaire pour la saison prochaine. C'était ma première grosse saison sur route l'an passé, avec des premières courses WorldTour, ça m'a beaucoup fait progresser. Je sais ce que je dois faire, désormais. J’aimerais m'améliorer sur le sable et m’entraîner plus spécifiquement sur ce terrain-là. C'est frustrant d’avoir des bonnes jambes et de ne pas être terrible dans le sable. En stage à Benicassim, je n'arrivais pas à suivre Sanne Cant dans le sable. Elle s'amusait sur le vélo alors que c’était un calvaire pour moi.

« LE NIVEAU A TELLEMENT AUGMENTÉ »

Que penses-tu du niveau du cyclo-cross féminin ?
J'ai lu récemment des articles dans lesquels Ceylin del Carmen Alvarado et Lucinda Brand disaient qu’elles n’avaient jamais eu des aussi bonnes données à l’entraînement. Elles sont au meilleur niveau qu'elles n’ont jamais eu mais ça ne se remarque même pas tellement les trois jeunes, Shirin van Anrooij, Puck Pieterse et Fem van Empel sont à un niveau supérieur. C'est impressionnant la manière dont le cyclo-cross féminin a évolué. Les jeunes de 17/18 ans arrivent et sont déjà super fortes. J'ai eu de la chance d'arriver au bon moment chez les Espoirs pour obtenir ce titre de Championne du Monde (en 2020, NDLR). Ce n'est pas que les autres coureuses ont progressé, c'est juste que le niveau a tellement augmenté qu’il y a encore beaucoup de travail pour suivre. De mon côté, j'ai encore de l’espoir. Je n'ai que 24 ans, j’espère bien poursuivre encore longtemps ma carrière. Peut-être même comme Ellen Van Loy ?

Quels sont tes plans pour les prochaines semaines ?
Je ferai peut-être le dernier cyclo-cross à Oostmalle. Après, j'irai au ski pour passer du temps avec ma famille. Une pause doit s'installer avant la route, c'est vraiment nécessaire et ça va me faire du bien. Sinon, on ne prend plus de plaisir sur le vélo. Je n'ai pas encore de plan pour la prochaine saison sur route. Je n’ai pas envie d'y penser pour l'instant, on verra plus tard. Ce sera peut-être de mai à août. Je me laisse du temps pour l'instant.

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