Thomas Bonnet : « C’est pas mal d’émotion »

Crédit photo Tour du Rwanda

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Le Tour du Rwanda sourit aux néo-pros. Sandy Dujardin en 2022, ou encore Alan Boileau et ses trois succès en 2021, Valentin Ferron en cette même année… Les jeunes Français ont l’habitude d’aller faire leurs classes en Afrique en début de saison. Et cette fois-ci, c’est Thomas Bonnet qui est allé réaliser cette même performance en triomphant en solitaire à Karongi. "C'est pas mal d'émotion, surtout en franchissant la ligne. Quand toute l'équipe est arrivée vers moi, j'étais fier. On s'est réuni, c'était un beau moment. Ça faisait du bien car on arrive à mi-Tour, et on n’avait pas encore eu notre victoire. En faisant coup double en plus, c’est un franc succès".

La formation TotalEnergies a réalisé un vrai coup de force. "On voulait durcir la course dans la dernière grosse ascension, à environ 35 kilomètres de l’arrivée". Fabien Grellier lance la machine dans la montée pour écrémer, mais c’est la descente qui s’avère être décisive. "On a voulu faire le forcing, on se retrouve à quatre devant : moi, Fabien (Grellier), Mattéo (Vercher), et (Chris) Froome". Les trois coéquipiers doivent encore se débarrasser d’un quadruple vainqueur du Tour de France. "C'est assez particulier de l'avoir à côté, c'est un grand champion, c'est agréable d'être avec lui. En plus il est très humble, c’était une super journée où tout s’est bien goupillé".

« UNE FAÇON DE COURIR QU’ON RETROUVE CHEZ LES AMATEURS »

Car les hommes de Thibaut Macé arrivent à leurs fins. "On s'est retrouvé à deux avec Mattéo, on a repris le dernier rescapé de l’échappée (Mark Stewart, NDLR) qui avait encore pas mal de ressources, on a essayé de s'en séparer deux-trois fois. Finalement on a attendu la dernière petite ascension pour attaquer à 500-600 mètres de la ligne". Et Thomas Bonnet s’est offert cette première victoire professionnelle, devant le Britannique et Mattéo Vercher, quelques secondes derrière lui. Avec le maillot de leader du général en prime. "On va voir comment ça va se goupiller, comment j'arrive à répondre demain (jeudi) sur l'étape reine, même si on a Victor de la Parte pour le général".

Au Rwanda, TotalEnergies a poursuivi ses habitudes en envoyant sa jeune garde. "Émilien (Jeannière) est là pour les sprints, Mattéo pour travailler et à certaines occasions dans les coups. Les néo-pros répondent présent. Il y a une façon de courir qu'on retrouve des amateurs, on aime beaucoup avec Mattéo. C’est beaucoup d'instinct, on ne se pose pas de questions, comme aujourd’hui". Au départ de l’épreuve, Thomas Bonnet a bien pensé ouvrir son compteur au Rwanda. "J'avais cette ambition en tête, maintenant c'est chose faite". Et pourquoi pas en ajouter une autre dimanche, avec le classement général. "L’étape d'hier (mardi) était l’une des deux plus grosses et j'étais encore là, demain on va refaire pareil pour défendre ce maillot".

« IL N’Y A PAS DE QUOI DÉMÉRITER »

Bien que le plateau soit moins impressionnant que les Classe 1 européennes, ce succès est loin d’être anecdotique compte tenu de la liste des partants qui n’est pas ridicule. "Il y a quand même plus de niveau que les années précédentes, c’est plus relevé. Il faut être plus malin pour faire des différences. On l'a fait par notre côté technique, dans la descente sur un gros forcing. Une course n’est jamais facile à gagner. Il n’y a pas de quoi démériter". Thomas Bonnet veut garder ce côté décomplexé autant que possible, comme à Bellegarde où il a pris la 13e place de la première étape de l'Étoile de Bessèges. "J'aborde les choses naturellement, sans me dire que c'est fou ou que ce n’est pas bien, je prends comme ça vient. Je fonce".

Pour la suite de la saison, l’ancien coureur du Vendée U a encore plein de découvertes à faire, notamment sur son propre potentiel. "Le but va être de découvrir un peu toutes les courses, et après savoir ce qui me correspond le mieux pour les années à venir". Thomas Bonnet a déjà quelques idées des courses qui lui font envie. "Pour moi ça serait plus les Ardennaises, mais il faut le faire pour le savoir, donc tant que je n'ai pas essayé, je ne saurai pas dire". Reste à savoir aussi si son calendrier lui permettra de s'y tester dès cette année. Mais pour le moment, la tête, et surtout les jambes sont au Rwanda. Histoire de ne pas s’arrêter en si bon chemin.

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