Pierre Gautherat : « C’est un sentiment mitigé »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Pour ses premières courses en tant que coureur professionnel, Pierre Gautherat montre qu’il est déjà dans le grand bain lorsqu’il évolue sur des courses adaptées à son profil. Bon sprinteur, le coureur d’AG2R Citroën Team tend à développer son potentiel sur les Classiques du nord. Après quelques expériences en fin d’année 2022, en tant que stagiaire, il a cette fois débuté sa saison des Classiques à Kuurne-Bruxelles-Kuurne, dimanche dernier. Malgré une performance d’équipe plutôt ratée, les indicateurs étaient au vert à titre personnel, et ce mardi, au Samyn, il l’a confirmé en s’invitant dans le Top 10 (voir classement). Mais le garçon n’aime que la victoire, et c’est avec une pointe de déception qu’il est revenu avec DirectVelo sur ce début de saison pourtant bien réussi.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après ce Top 10 au Samyn ?
Pierre Gautherat : C'est un sentiment mitigé, j'ai un tempérament de gagneur, je suis un peu déçu de ne faire que 7, même si c'est mon meilleur résultat chez les pros jusqu'à maintenant. Les sensations étaient bonnes, à 300 mètres de l'arrivée il y a eu une chute et les deux qui tombent m'ont un peu gêné, j'ai été obligé de sauter le trottoir. J'ai fait un très gros sprint derrière en remontant des gars costauds comme (Mike) Teunissen et d'autres. Je suis remonté mais la cassure des cinq premiers était déjà faite. J'ai quand même réussi à la boucher et à revenir dans les roues à la ligne, donc je suis un peu dégouté... Le podium était largement jouable et il n'y a pas beaucoup d'occasions pour pouvoir le faire.

Quelle était la tactique définie dans le final ?
Il ne me restait plus trop d'équipiers, Stan (Dewulf) était devant donc il lui en manquait un peu. J'ai quand même fait du bon travail. Au début je ne devais pas forcément faire le massif. J'ai souvent fait des efforts à 30 kilomètres de l'arrivée pour boucher des trous. Il y avait Lawrence (Naesen), Stan et moi. Oli (Naesen) était un peu malade, les autres avaient déjà travaillé. Donc j'ai dû faire pas mal d'efforts, j'ai bien pu replacer Stan avant son attaque, et je réussis à faire encore un bon sprint derrière. L'objectif était de prendre la roue d'Hugo Hofstetter qui a toujours fait des bons résultats ici, il l'a prouvé encore aujourd'hui, mais j'ai perdu sa roue dans le final donc je suis un peu déçu là-dessus aussi.

« DEVENIR UN SPÉCIALISTE DES CLASSIQUES »

Tu réponds pourtant présent sur des courses belges très difficiles…
C'était une course très dure, très usante mentalement. Il fallait tout le temps être concentré. Les gars avaient dit que c'était très dur et c'était bien le cas. Ça me donne confiance et ça me dit que sur une course très dure avec du vent et des chutes, je peux jouer dans le final. Donc c'est encourageant d'avoir ce niveau. Maintenant, il n'y a plus qu'à bosser encore pour essayer d'en gagner des comme ça.

Tu vas donc encore te tester sur ces épreuves ?
J'en ai d'autres de ce type-là, comme Denain, peut-être Gand-Wevelgem, À Travers la Flandre... Il reste des belles Classiques, j'ai envie dans le futur de devenir un spécialiste des Classiques et l'équipe me tire vers ça. Ça passe par un apprentissage au plus près des gars comme Oli ou Greg (Van Avermaet) qui sont des top mecs, qui me donnent de super conseils. Je suis content de pouvoir apprendre à leurs côtés.

T’attendais-tu à afficher un tel niveau dès tes débuts en tant que professionnel ?
Depuis quelques temps je sens que ça pousse pas mal niveau entrainement et tout. À Kuurne, on s'est fait tous piéger par une chute à 90 kilomètres de l'arrivée, et pourtant je ne me suis jamais senti aussi fort pour rouler derrière. Malheureusement on n'est jamais rentrés, mais je me sentais vraiment costaud, je prenais de gros relais avec des gars comme Nils Politt. Les gars m'ont tous dit que je marchais super bien, que j'avais fait un super boulot en faisant péter des mecs de la roue dans les monts. Ça m'a rassuré sur mes sensations car j'arrivais sans trop de repères. Pour des premières courses en tant que pro, les premières Classiques, on peut toujours avoir peur sur le niveau... Est-ce que je vais faire le taff etc. Et donc je suis arrivé un peu plus confiant ici au Samyn. 

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