Camille Fahy : « L'impression de devoir tout ré-apprendre »

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

C’est en locale de l’étape que Camille Fahy a obtenu sa première victoire de la saison aux Boucles de Seine-et-Marne-Souvenir Bernard Maillet dimanche dernier. "Ma grand-mère est Jocelyne Maillet, la présidente de mon premier club, la JS Ferté-Gaucher qui organise cette course. J’avais à cœur de faire le meilleur résultat possible avec une arrivée devant plein de personnes que je connais", confie-t-elle à DirectVelo. 

Pour ne rien laisser au hasard dans cette victoire, la sociétaire de St-Michel-Mavic-Auber 93 a fait le choix de durcir la course après 60 kilomètres "assez calmes" en accélérant "dans une bosse assez raide" afin d'écrémer un peu le peloton. Pari gagné. Échappée avec sept coureuses dans la foulée de cette attaque, la Francilienne se retrouve en compagnie de Coline Raby (Hess Cycling Team) et de son équipière Sandrine Bideau après un nouveau coup de semonce dans le tour suivant. "On a fait un bon trou, mais comme Coline ne passait plus de relais, on a décidé avec Sandrine qu’il fallait attaquer. J’ai creusé tout de suite pour faire les 20 derniers kilomètres seule"... et savourer ainsi cette victoire avec près de 1'30" d'avance.

UN PROFIL DE GRIMPEUSE

De quoi gagner en confiance pour cette première année dans une Continentale qui a permis à Camille Fahy de s’aligner sur des épreuves comme Nokere Koerse cette semaine où "ça s'est bien passé avec une belle course d'équipe, mais une erreur de placement fatale quand ça a accéléré". Mais c'est surtout en WorldTour qu'avait commencé en début d'année le vrai apprentissage, avec l'enchaînement du Tour Down Under, de la Cadel Evans Great Ocean Road Race et du Tour des Émirats arabes unis entre mi-janvier et mi-février. "Je ne m’attendais pas à faire d’aussi grandes courses pour mes débuts chez les pros. Même si j’ai mis un peu de temps à prendre mes repères dans le peloton, c'était une très belle expérience", témoigne celle qui avoue avoir "l'impression de devoir tout ré-apprendre" en évoluant à ce niveau. "C’est beaucoup plus organisé, plus structuré. Par exemple, ce n’est pas courant de courir en équipe chez les amateurs alors que c’est essentiel chez les pros" souligne celle qui apprécie d’avoir franchi un palier personnel tout en tenant son rang dans l'équipe. "J’ai passé un gros cap physiquement, d'abord avec les stages et en enchaînant les compétitions, plus longues et avec un niveau général plus élevé. Et j'ai aussi pu jouer mon rôle auprès de Roxane (Fournier) et Simone (Boilard)".

Étudiante en deuxième année - sur cinq - à l’ESIEE (École Supérieure d'Ingénieurs en Électrotechnique et Électronique), Camille Fahy tente de concilier la vie d’une athlète de haut-niveau avec les exigences de son école. "Ce n’est pas simple, mais je fais beaucoup de choses à distance. J’essaye d’optimiser les temps de déplacement, les vacances scolaires pour travailler davantage. Je garde un rythme soutenu de travail pour pouvoir m’adapter au calendrier cycliste". Un calendrier plus calme pendant quelques semaines avant de s’aligner sur la Flèche Wallonne puis la Vuelta. "C’est un gros bloc sur lequel je devrais être en forme. Le Tour d’Espagne convient mieux à mon profil de grimpeuse. Je vais essayer d’aider au maximum Dilyxine (Miermont), et je verrai avec l’équipe si j’ai une carte à jouer". À moyen terme, la coureuse aimerait aussi "faire des courses avec l’équipe de France", et évoque avec précaution le Tour de France. Ce serait une belle façon de fêter ses 20 ans en juillet.

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