Hagens Berman-Axeon : « Ils ont encore tout à prouver »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Avec le recrutement de Jan Christen, Emil Herzog ou Antonio Morgado, Hagens Berman-Axeon a frappé fort l’hiver dernier. La formation américaine dirigée par Axel Merckx, qui a vu passer de nombreux talents ces dernières saisons, continue de former pour les meilleures WorldTeams. À l’occasion du grand départ du Tour de Bretagne (2.2) qui débute ce mardi à Plouescat, DirectVelo a fait le point avec le manager belge.

DirectVelo : Avec quelles ambitions l’équipe va-t-elle prendre le départ du Tour de Bretagne ?
Axel Merckx : On va prendre étape par étape. Le plus important est de ne pas viser le général. On verra comment ça se décante au fur et à mesure des jours. Les coureurs sont là pour apprendre même si bien sûr on ambitionne de faire des résultats. On espère faire partie des acteurs de la course chaque jour pour aller chercher un résultat. Nous n’avons pas de coureur protégé mais certains ont plus d’expérience que d’autres. C’est le cas de Kasper Andersen qui se débrouille pas mal si ça arrive groupé. Ce n’est pas vraiment un sprinteur mais il peut bien se placer. On peut espérer que Darren Rafferty, qui est un puncheur, puisse se mêler à la bagarre dans les bosses difficiles. Et puis on a un coureur comme Gonçalo Tavares qui doit tout apprendre. Michael Garrison et Cooper Johnson viennent pour la première fois courir dans ce coin-là. Michael connait mieux l’Europe et peut prendre peut-être une échappée.

« NOUS SOMMES ACTEURS »

Gonçalo Tavares est le seul Espoir 1 présent en Bretagne…
On a fait en fonction du programme de chacun. Jan Christen est sur le Tour de Romandie avec la Suisse. Ça aurait été bien de l’avoir ici mais il faut faire des concessions. Artem Shmidt est aux États-Unis. Antonio Morgado, qui lui était prévu sur ce Tour de Bretagne, a eu des soucis de genou, il est en train de reprendre l’entraînement. Emil Herzog a été sur du VTT.

Comment juges-tu le début de saison de ton équipe ?
Ça se passe bien. On a gagné une étape en Croatie (Artem Shmidt au Trophée du Printemps d'Istrie, NDLR), Antonio Morgado s’est imposé au Tour de Rhodes. On espère continuer de voir les coureurs évoluer positivement. On a fait un Liège Espoirs pas mauvais même si ce n’était pas fantastique. Ça évolue dans le bon sens car nous avons été actifs sur les courses. Ce n’est pas toujours évident d’aller gagner mais nous sommes acteurs.

Outre le Tour de Bretagne, quels sont les rendez-vous majeurs cette année ?
Tout le monde pense au Giro Espoirs mais on n’a toujours pas reçu l’invitation… Il y a d’autres courses importantes comme l’Alpes Isère Tour, le Tour du Val d’Aoste ou le Tour Alsace. Ce sont des épreuves intéressantes dans notre calendrier. Il y a aussi le Circuit Franco-Belge, sans oublier Paris-Roubaix Espoirs ou la Flèche Ardennaise. Il y a de belles courses à disputer. On espère en décrocher une.

« IL NE FAUT PAS OUBLIER QU’ILS SONT ENCORE ESPOIRS »

Plusieurs de tes coureurs sont suivis par des WorldTeams, dont certains ont déjà l’assurance d’un contrat, comment gères-tu ça ?
Ils sont aujourd'hui dans mon équipe. S’ils ont des contacts avec des WorldTeams, ça ne me regarde pas le temps qu’ils portent le maillot de notre équipe et qu’on les encadre. Mais ça se passe bien avec les autres formations. On discute ensemble. On regarde leur programme aussi en fonction d’éventuels stages avec des WorldTeams. Autant que les coureurs en profitent.

Est-ce les équipes ou les agents qui te contactent ?
Ce sont les équipes elles-mêmes qui m’approchent. Elles me font confiance et me disent qu’on fait du bon travail. Les coureurs viennent pour un an ou deux chez nous et on verra où ça les mène ensuite. Ça a très bien marché par le passé. Le dernier en date, c’est Ivan Romeo avec la Movistar. J’aurais voulu le voir encore un an chez nous mais ils ont décidé de le faire passer dans leur WorldTour, c’est leur choix.

Est-ce simple de gérer autant de coureurs prometteurs ?
Il ne faut pas oublier qu’ils sont encore Espoirs. Leur carrière commence. Même s’ils ont gagné des belles courses chez les Juniors, ils ont encore tout à prouver. S’ils avaient déjà la grosse tête chez les Espoirs, le futur risquerait de leur faire mal… Le niveau est fort différent en WorldTour. La semaine passée, j’étais sur les Ardennaises pour la télévision belge et quand je vois comment ça roule…. Il y avait beaucoup de lâchés qui ont été inexistants pendant la course. Il y a donc encore du chemin à accomplir pour ces garçons.

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