Nolann Mahoudo : « Une arrivée où j’avais à cœur de gagner »

Crédit photo Amelco Gohin

Crédit photo Amelco Gohin

Dès ses premiers mois sous les couleurs d’une équipe professionnelle, Nolann Mahoudo gagne. Lui qui n’avait jamais pu disputer Manche-Atlantique chez les amateurs s’est imposé ce vendredi, en haut de Cadoudal, sur une étape du Tour de Bretagne. Un site mythique, sur une épreuve tout aussi réputée, et en Classe 2. Le coureur de CIC U Nantes Atlantique y a en plus mis la manière, en s’extirpant du peloton dans le final avant de disposer de Pierre Thierry dans la dernière montée. Nolann Mahoudo est revenu avec DirectVelo sur ce succès de marque, qui confirme une dynamique très intéressante déjà démontrée au haut niveau professionnel.

DirectVelo : Que représente ce succès pour toi ?
Nolann Mahoudo : C'est très beau, c'est une des bosses les plus mythiques en Bretagne. J'ai voulu la faire sur Manche-Atlantique mais je n'ai jamais pu, donc là c'est magnifique. En Junior 1 j'avais fait la course d'attente, j'avais fait Top 10. C'est une arrivée où j'avais à cœur de gagner. C'était l'une des deux étapes cochées avec celle d'hier, ça fait vraiment plaisir.

Comment est venue cette idée d’attaquer à ce moment-là ?
À un tour de l'arrivée j'ai vu que j'avais des bonnes sensations, je me suis dit soit je tente si un groupe part, soit j'attends le final. Sortir dans la descente était plus ou moins voulu, c'est plutôt en voyant Pierre (Thierry), je n'ai pas hésité. On a attaqué dans la descente, ça roulait vite, je l'ai vu attaquer. Je savais que c'était un bon rouleur, j'ai suivi.

« ON ME DIT DEPUIS TROIS JOURS DE PROVOQUER LA CHANCE »

Comment avez-vous négocié le final à deux ?
On a vite collaboré, on devait vite creuser. Je me retournais, je voyais que ça roulait derrière. Mais on a creusé pas mal, on nous a dit 25 secondes, c'était assez confortable. Dans la bosse j'avais un peu peur, il ne passait plus trop. Il me disait qu'il faisait 2, mais c'est chez lui, l'étape qu'il avait cochée, j'avais peur qu'il bluffe. Finalement ça l'a fait, j'ai attendu un peu pour assurer, et c'est super de gagner ici sur cette arrivée mythique.

Tu n’as pas eu peur de subir les efforts de la veille ?
Un peu peur, mais avec le temps c'était assez dur pour tout le monde. On a usé quelques cartouches hier, on était trois à vraiment bien marcher et les autres ont bien aidé pour nous replacer jusqu'à Cadoudal. J'aborde la montée en tête, on était dans les premières places. Il ne restait plus qu'à faire le travail sur le circuit. Je devais attendre les deux derniers tours. Robin (Plamondon) et Noa (Isidore) sont aussi placés au général, j'ai saisi l'opportunité dans le dernier tour. On me dit depuis trois jours de provoquer la chance, je l'ai fait aujourd'hui.

Tu étais venu pour les étapes ou le général ?
J'avais un peu les deux en tête. Je voulais vraiment une étape entre hier où c'était vraiment chez moi, et aujourd'hui avec l'arrivée mythique. Je n'ai pas reconnu cette étape, mais je la connaissais quand même. Quand j'étais petit je suis souvent venu supporter, c'était l'une des courses à voir en Bretagne. Et évidemment je vise le meilleur général possible. Maintenant il va falloir le jouer, pas le choix. On va faire ça intelligemment.

« JE POUVAIS JOUER AVEC LES MEILLEURS »

Depuis quelques temps, on a l’impression que tu as bien pris le pli chez les professionnels…
Ça fait un mois. J'avais un peu peur au début. J'étais équipier, je sautais puis je bâchais. Finalement c'est vite venu. Au Région Pays de la Loire Tour j'étais équipier, j'avais de super sensations et j'ai fini la course en tant que leader. Je voyais que je pouvais jouer avec les costauds. Moralement ça m'a vraiment boosté. À Paris-Camembert je sors avec les huit ou neuf qui vont au bout. Je me suis juste tapé le genou avec une vitesse qui a sauté, la douleur m'a gêné après mais j'ai vu que je pouvais jouer avec les meilleurs.

L’étape de Plancoët peut te permettre de renverser le général…
Tout le monde dit qu'elle est dure, je ne connais pas trop mais on va regarder ça. On va essayer de renverser tout ça même si Tudor a vraiment une très grosse équipe, ça va être difficile. Je suis bien, j'ai bien roulé, tout va bien. J'ai eu quelques douleurs au genou qui sont vite passées donc je suis à 100%.

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