Tour de Bretagne : Courir devant pour exister

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Pour les formations amateurs du Tour de Bretagne (2.2), la quatrième étape de ce vendredi, dont l’arrivée était jugée au sommet de la mythique côte de Cadoudal, à Plumelec, était une nouvelle occasion de se montrer après une étape éreintante tant physiquement que moralement, la veille. Notamment du côté de l’équipe Sojasun espoir-ACNC, dont les éléments avaient fini loin du premier peloton jeudi.On a passé trois journées compliquées alors on voulait vraiment casser cette spirale négative et se remettre dans le droit chemin, on voulait exister. On tenait vraiment à prendre l’échappée”, explique Jason Yon Snoeck, le directeur sportif de la N1 bretonne, à DirectVelo.

TOUT POUR L’ATTAQUE

Les cinq rescapés de l’équipe - après l’abandon d’Hugo Millet laminé par les chutes - avaient donc la lourde tâche de parvenir à prendre part à une échappée. Chose faite par Clément Poirier, qui a longtemps figuré dans un trio en tête de course. “On est passé au travers de notre Tour de Bretagne jusque-là, notamment à cause des chutes mais aussi simplement parce qu’on est battu par plus fort que nous. On ne pouvait pas suivre… Alors on a voulu se rabattre sur ce que l’on pouvait. On doit exister, c'était le mot d'ordre de ce matin. Et ce sera le cas jusqu'à la fin, on veut montrer le maillot au maximum”.

Au sein de l’équipe Cre’Actuel-Marie Morin-U 22 aussi, on a galéré jeudi, puisque seul Swann Gloux a terminé dans le premier peloton. Alors Théo Cotard a montré le maillot ce vendredi. On était cinq de désignés pour aller dans les coups, j’ai quand même des facilités à prendre des échappées en Classe 2. C’est la troisième fois que je me retrouve devant sur le Tour de Bretagne en deux participations. J’arrive à sentir les coups. J’ai vu que ça se couchait en haut d’une bosse donc j’ai décidé d’y aller. Clément m’a suivi, je le connais bien car on roule souvent ensemble à l’entraînement. On a mis du temps à creuser l’écart car ça ne laissait pas spécialement sortir derrière puis en insistant, l’échappée s’est créée”.

CONTINUER SUR CETTE LANCÉE

Les deux coureurs bretons ont pu apprécier cette journée aux avant-postes avec Marc Pritzen (EF Education-Nippo Development). “La journée a été bonne avec une bonne partie de manivelles. Arriver dans la côte de Cadoudal en tête, c’est quand même spécial”, lâche Théo Cotard, qui a encore plus apprécié l'ambiance dans cette difficulté que lors de Manche-Atlantique. “Il y avait encore plus de monde, puis je n’ai pas l’habitude de la monter dans les premières positions (rires). C’était quand même extra, ça donnait les frissons. C’est une belle journée”. Clément Poirier, lui aussi, a apprécié. Physiquement ça fait du mal (sourire) mais mentalement ça fait du bien d’être à l’avant. Sur le Tour de Bretagne, être devant, c'est agréable malgré la douleur. Je me suis retrouvé devant comme lors de Manche-Atlantique. Il faut croire que je peux vraiment être devant dans cette bosse de Cadoudal (rires)”

Avec également la 2e place de Pierre Thierry pour Morbihan Fybolia GOA à l’arrivée (lire sa réaction d’après-course ici), les N1 bretonnes ont pleinement pesé sur la course ce vendredi. Charge à elles désormais de remettre le couvert sur la fin de l’épreuve. “On savait que ce serait compliqué sur le circuit de Plumelec mais ils ont essayé. Adrien (Lagrée) a essayé dans le final, peut-être un tour trop tôt mais c’est quand même bien, il a tenté, rappelle Jason Yon Snoeck. On va continuer comme ça, on veut montrer un autre visage que sur les trois premières étapes. On repart de l’avant pour faire une belle dernière partie de Tour de Bretagne”.

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