Christophe Fossani : « Repartir n’aurait pas été sérieux »

Crédit photo Christian Cosserat / DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat / DirectVelo

Après-midi animée et tendue pour Christophe Fossani. Le Président du Tour de Bretagne a dû faire face à une situation inédite sur son épreuve puisque plusieurs dizaines de coureurs du Tour de Bretagne (2.2) se sont retrouvés au sol, ce dimanche, lors de la sixième étape, à la suite d’un passage boueux en pleine descente (lire ici). Au bout d’une petite heure de discussions, il a finalement été décidé d’annuler l’étape et c’est en convoi que le peloton a regagné Plancoët, la ville d’arrivée. DirectVelo est allé interroger Christophe Fossani après l’arrivée.

DirectVelo : Dans quel état d’esprit es-tu après cette journée pas comme les autres ?  
Christophe Fossani : J’ai connu des moments meilleurs, c’est sûr, mais ça fait aussi partie de ces choses que l’on peut connaître. Notre but était de privilégier avant tout l’intérêt des coureurs. On sentait que certains d’entre eux étaient marqués psychologiquement. Pour avoir parlé avec Simon Pellaud, il ne restait plus grand-monde debout après la chute… Il y a eu une intervention rapide du service médical qui a fait un travail exceptionnel, et heureusement qu’on a eu ce travail de qualité. Toutes les équipes du Tour de Bretagne ont su répondre très vite, avec la Garde républicaine qui était là, comme d’habitude.

Forcément, ce n’est pas un moment agréable… 
C’est un fait de course, on s’en passerait, c’est sûr, mais c’est arrivé sur les plus grosses courses du monde… Il y avait des choix à faire, c’était nécessaire. Repartir n’aurait pas été sérieux. Les coureurs n’y étaient plus et il fallait réorganiser le staff médical pour assurer la sécurité de tout le monde. J’en ai discuté avec la doctoresse et le président du jury, c’est comme ça. Mais oui, bien sûr, quand on voit le monde qu’il y avait aujourd’hui, c’est dommage. C’était l’étape reine du Tour de Bretagne mais c’est ainsi.

« JE NE REGRETTE PAS »

As-tu été en contact avec la Préfecture ?
J’ai eu la Préfecture rapidement, oui. Ils m’ont dit qu’on avait pris une très bonne décision. C’est une décision que l’on ne prend pas comme ça sur le coup de l’émotion. On se pose, on réfléchit, on discute avec les principaux acteurs de la course pour tomber d’accord sur un schéma. Bien sûr je suis déçu pour tout le monde, pour les spectateurs, pour la ville. Mais ça fait quand même chaud au cœur de voir les coureurs applaudis au passage sur la ligne. Ça restera l’un des faits du Tour de Bretagne.

Regrettes-tu d’avoir fait passer le peloton sur cette portion délicate ?
Non, je ne regrette pas. C’était une belle petite route sympa. Je regrette juste qu’il y ait eu dix mètres de boue, pas plus. Dix mètres ! Sur un beau petit parcours sympa et bien sec. 

« TOUT ÉTAIT SIGNALÉ »

Mais en passant, ne t’es-tu pas dit que ça ne passerait pas ?
J’étais derrière les échappés qui sont passés dessus. Franchement, quand je l’ai vu… Voilà, non. Mais il suffit qu’un coureur tombe et voilà, tout le peloton y est allé.

Les commissaires n’ont-ils pas jugé nécessaire de signaler ce danger ?
Ah si ! Sur RadioTour, j’ai signalé le danger. La Garde républicaine avait signalé le danger et mis en place un drapeau jaune pour avertir tout le monde. Tout était signalé. Mais sans oreillettes, c’est plus difficile. Pour la sécurité, c’est utile. Là, c’est de la faute à pas de chance. Malheureusement, c’est l’un des premiers coureurs du peloton qui est tombé. Si ça avait été un des derniers coureurs du peloton, l’histoire aurait été différente.

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