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Une « grosse dose d’expérience » pour les jeunes de Morbihan Fybolia GOA

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Toutes les meilleures cartes de la formation Morbihan Fybolia GOA, à commencer par Mickaël Guichard, n’étaient pas alignées sur les routes du Tour de Bretagne (2.2). Avec une infirmerie bien remplie, la N1 bretonne a été contrainte de revoir ses ambitions initiales. Mais finalement, le collectif morbihannais a réalisé une course intéressante, notamment autour de son jeune leader Pierre Thierry, 2e au sommet de la côte de Cadoudal et bon 8e du classement général final. Léo Moréac, le directeur sportif de la formation amateur, a fait le bilan de cette épreuve de Classe 2 auprès de DirectVelo dans les rues de Châteaugiron (Ille-et-Vilaine), au terme de la dernière étape. L’occasion, également, d’évoquer le calendrier de la Coupe de France N1, qui lui pose problème. Entretien.

DirectVelo : Vous semblez avoir tenté le tout pour le tout sur cette dernière étape avec l’attaque du duo Pierre Thierry-Baptiste Gillet !
Léo Moréac : Le tout pour le tout, non. On voulait une course de mouvements mais le problème, c’est qu’il ne se passait pas grand-chose. Je pense que tout le monde avait abdiqué. C’est dommage, même si je comprends qu’avec tout ce qu’il s’était passé jusque-là, et les Tudor au-dessus du lot, tout le monde était frileux. Mais on ne devait pas se résoudre à forcément avoir un sprint. Sur une course de vélo, il peut tout se passer. Même si je ne leur souhaitais pas, Simon Pellaud aurait pu avoir un problème mécanique, ou autre. Il faut toujours tenter des choses et on ne voulait surtout pas changer cet état d’esprit. Bien sûr, il y a beaucoup de frustration car on ne sait pas ce qu’il aurait pu se passer sur cette étape annulée (samedi). Peut-être qu’on aurait pris une branlée, mais on aurait aussi pu faire un gros coup. On ne le saura jamais. Tant pis, c’est comme ça.

L’équipe a fait la course toute la semaine…
Je pense que beaucoup ont rigolé en début de Tour de Bretagne quand ils ont vu la composition de notre effectif, comme on avait plusieurs blessés. On était la troisième plus jeune équipe du plateau, après la Groupama-FDJ et la DSM. On avait emmené certains gars qui n’avaient pas d’expérience en Classe 2 et même très peu au niveau Élites. On avait deux gamins de 18 ans, deux autres de 19 ans. Ils ont bien tenu le pavé, ils ont été acteurs et ont été utiles tous les jours, ils se sont fait respecter dans le peloton. C’était une grosse dose d’expérience pour certains de ces jeunes qui, sur le papier, n’avaient quasiment aucune chance d’être au départ du Tour de Bretagne il y a trois mois. Mais avec ces blessés, ils se sont retrouvés ici. Je leur ai dit qu’il fallait qu’ils aillent au bout de leur rêve et qu’ils n’étaient pas là pour regarder les autres. On a vu les coureurs de notre équipe ne pas avoir de complexes, passer à l’attaque, créer du mouvement, même si on n’a pas eu l’opportunité d’aller chercher le petit truc en plus. On a quand même fait 2e à Plumelec avec Pierre Thierry, c’est bien.

« ÇA PROUVE QUE NOS JEUNES SONT BIEN FORMÉS »

Pierre Thierry, justement, a confirmé tout son potentiel une fois encore !
Je ne sais pas si on peut parler de “confirmation” à ce stade. Ce n’est pas une surprise qu’il soit dans le Top 10 du Tour de Bretagne. On le connaît, c’est sa place. Il sera dans une WorldTeam l’année prochaine, il profite et prend du plaisir chez les amateurs. Il épaule les gars qui ont un an de moins que lui pour qu’ils puissent suivre le même chemin que lui. On est fier de nos jeunes. Baptiste (Gillet) a eu 18 ans en décembre et il est à une minute du vainqueur final au bout d’une semaine de course sur le Tour de Bretagne, c’est bien. Ça prouve que nos jeunes sont bien formés, aux côtés de nos plus anciens.

As-tu des regrets ?
Pas vraiment, mis à part sur le fait que ça ne s’est pas totalement enflammé. C’est mon seul regret. Pour le reste, on a fait le job et ce qu’on avait à faire. On n’a pas de regret sur notre propre course, c’est sûr. On termine au complet, c’est bien aussi, même si ce n’est pas le but. On n’a pas ménagé nos jeunes mais on les a utilisés aux bons moments.

« FRANCHEMENT, CETTE COUPE DE FRANCE NOUS EMBÊTE »

Sur l’autre front, le groupe a vécu une journée difficile au Chrono 47. Place maintenant au Tour du Gévaudan !
Oui, on a connu quelques péripéties hier (dimanche) sur ce Chrono 47 (lire ici). On aura encore deux fronts ce week-end avec le Tour du Gévaudan et Paris-Roubaix U23. Clairement, la Coupe de France n’est pas du tout un objectif pour nous cette année. Franchement, cette Coupe de France nous embête un peu. On a des blessés mais il faut quand même faire deux fronts et en plus, on joue notre nombre de places pour le Championnat de France. Les plus belles courses de notre calendrier tombent pendant les manches de Coupe de France : Bordeaux-Saintes était pendant la Flèche de Locminé, le Chrono 47 était en face du Tour de Bretagne, la meilleure Classe 2 d’Europe, et le Tour du Gévaudan est en face de Paris-Roubaix Espoirs… On nous demande de faire de la formation avec les jeunes mais là, c’est compliqué de le faire sur deux fronts dans ce contexte. La plupart des coureurs qui étaient au Tour de Bretagne vont enchaîner : Pierre Thierry, Gaelig Glon et Maximilian Cushway seront à Roubaix alors que Théo Laurans et Baptiste Gillet iront en Lozère. Ce qui nous embêterait franchement, ce serait de n’avoir que quatre coureurs au Championnat de France, alors que c’est notre prochain gros objectif.  Mais bon… Je ne fais pas les règlements.

En parlant de calendrier, tu n’as pas non plus la certitude d’être au Tour de Bretagne avec ton équipe l’an prochain…
Oui, il y a eu un article là-dessus (lire ici). Christophe Fossani fait ses choix, c’est le patron du Tour de Bretagne et quelqu’un que je respecte énormément. Il est responsable de sa course et libre de faire ce qu’il veut. Forcément, on a envie d’être au Tour de Bretagne. Disons que ça pose quand même des questions pour l’avenir, que l’on y soit ou non. Le Tour de Bretagne, c’est une vraie vitrine pour nous, pour notre travail tout au long de l’année. 

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