PiecesEtPneus, Partenaire de l'actu de la Coupe de France N1

Dinan Sport Cycling : « Ce sont des guerriers »

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Dinan Sport Cycling s’est montré jusqu’au bout sur le Tour de Bretagne. Présente à l’avant du début à la fin, la formation N1 bretonne a manqué de réussite pour concrétiser sur une étape, voire d’un coup du sort lors de l’avant-dernier acte neutralisé, mais les Costarmoricains ramènent dans leur escarcelle le maillot bleu des sprints intermédiaires via Ilan Larmet. Le directeur sportif, Claude Carlin, se livre au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Quel est ton bilan de ce Tour de Bretagne ?
Claude Carlin : Je suis fier des gars, je suis satisfait. Ils finissent en condition, même si on a perdu deux coureurs. Maxan Tanguy avait une douleur au genou et Tanguy Dervily s’est fracturé l’omoplate avec un traumatisme crânien sans perte de connaissance lors de la chute dans la descente sur l’étape de Plumelec. Anthony Rallé avait des petits problèmes respiratoires. Il n’allait pas bien, mais il ne m’a rien dit. Lors de la dernière journée, il s’est relevé dans le final. Aucun ne s’est plaint. Ce sont des guerriers, chapeau à eux. On a une belle équipe qui a tout compris aux courses de vélo en remontant ensemble dans le peloton, pour ne pas se faire marcher dessus par les cylindrées Continentales.

« IL Y AVAIT UN FIL DE CASSÉ »

Vous avez commencé l’épreuve par deux échappées de Damien Poisson et Ilan Larmet lors des deux premières étapes…
Damien a été à l’avant pendant 100 kilomètres et Ilan durant 170 bornes. Ilan l’a fait avec intelligence. Il s’est relevé une fois qu’il a eu sa troisième bonification sur la ligne. Il a laissé partir Baptiste Veistroffer. Il a été rejoint par les deux gars intercalés. Ils sont revenus sur Veistroffer qui a sauté. Et pour un peu, les deux en contre auraient presque pu le ramener sur la ligne d’arrivée. C’est assez original. C’est un garçon qui a la tête et les jambes. C’est un bon grimpeur et un bon sprinteur sur des arrivées dures. Je serais curieux de le voir à l’échelon supérieur. Il a montré cette année qu’il avait la jambe pour pouvoir espérer passer chez les pros. Je lui souhaite, on va l’aider là-dessus. On espère qu’un manager d’équipe ouvre les yeux et découvre que ce garçon a du talent. C’est dommage pour lui qu’il perde une place au classement général à la suite de la grosse chute au début de l’étape du jeudi. Il n’a jamais pu revenir à l’avant.

Après cette troisième étape, il ne te restait plus que Damien Poisson comme carte au général. Lors de l’avant-dernière journée, il était échappé avec près de 5 minutes d’avance et leader virtuel avant que la course ne soit neutralisée en raison d’une nouvelle chute dans le peloton… Quel est ton sentiment ?
Je suis très déçu. Damien Poisson avait réalisé l’exploit de se propulser à l’avant. C’est un garçon qui a du mal à frotter. Il faut être fort à ce niveau-là de la compétition. Il arrivait sur ses terres avec la Vallée Verte. Il était dans son jardin. L’arrivée lui convenait. Et puis, tout s’arrête. J’aurais bien aimé savoir ce que ça aurait donné si la course avait été à destination. C’était figé et on sait bien que sur cette course par étapes, chacun est content de garder sa place. Puis, le lendemain, pour le dernier jour, les organisateurs ont réduit les bonifications et bloqué les temps un tour avant l’arrivée. On a morcelé le parcours pour la sécurité des coureurs, c’est peut-être bien, mais en fin de compte, il y avait un fil de cassé.

Qu’as-tu pensé des parcours proposés ?
J’ai un petit goût amer. On a beaucoup de routes de ferme trop étroites. Quand il fait sec, ça passe parce qu’on a de très bons pilotes de haut niveau. Mais à un moment donné, ils ont eux aussi leurs limites. Quand on voit les chemins de ferme, la pluie, le purin, le lisier qu’on avait sur la route… Ce n’est pas possible. On ne tient pas sur un vélo. La chute est certaine. On a besoin d’organisations comme le Tour de Bretagne pour pouvoir performer avec nos jeunes en devenir. Sur ces courses-là, ils apprennent et s’endurcissent. Mais on ne peut pas continuer sur des parcours comme ça.

« SURFER SUR CE QUE LE TOUR DE BRETAGNE VA LEUR APPORTER »

Sur le circuit final autour de Châteaugiron, Ilan Larmet a tenté un ultime baroud d’honneur…
Ilan a attaqué à deux tours de l’arrivée. Comme le classement général était pris sur le dernier tour, Ils ne l’ont pas laissé sortir. Il fallait qu’il attaque sur la ligne au dernier tour. Après sa cartouche, les équipes des leaders sont allés le chercher. Le leader du général (Simon Pellaud, NDLR) a fait un petit avant-dernier tour de circuit euphorique pour venir jusqu’à la ligne, montrer son beau maillot et qu’il avait gagné le Tour. Ilan aurait dû attaquer après puisque les positions étaient établies, les leaders l’auraient laissé partir. Mais ce n’est pas grave.

Grâce à lui, vous êtes sur le podium final du Tour de Bretagne avec le maillot bleu des sprints intermédiaires !
On l’a mis en valeur avec Michel Danjou, notre manager général, qui investit beaucoup dans le vélo depuis des décennies. C’est très bien pour le staff et les coureurs. Il y a six coureurs, mais on était treize à travailler toute la semaine. On est treize en quelque sorte à avoir le guidon entre les mains. C’est un beau maillot pour Ilan, il le mérite. Il est allé le chercher, même s’ils sont trois à égalité et qu’il a un classement favorable qui lui permet de le garder.

Quelles sont tes espérances pour ces prochaines semaines ?
J’attends d’eux qu’ils récupèrent bien, qu’ils surfent sur ce que le Tour de Bretagne va leur apporter pour gagner des étapes ou des classements généraux lors des courses à venir. Il y aura le Tour du Gévaudan où il va être important de marquer de gros points si on veut avoir cinq ou six coureurs au départ du Championnat de France. On a reculé au classement de la Coupe de France N1 comme notre premier front était forcément au Tour de Bretagne, de même que toutes les équipes bretonnes. Ensuite, j’ai un petit œil particulier pour le Tour de la Manche. C’est mon département. En fin d’année, il y aura les 3 Jours de Cherbourg. Ils seront dans mon jardin. Je serai fier d’en voir un performer sur une étape ou encore mieux au général. On a un fort potentiel pour le contre-la-montre individuel avec Ilan Larmet, Damien Poisson, Anthony Rallé, Léo Saillenfest et notre Canadien Lukas Carreau qui rentre de stage en Espagne.

Mots-clés

En savoir plus