Arnaud De Lie : « Pas qu’un sprinteur »

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

Trois mois après son dernier succès à l’Étoile de Bessèges, Arnaud De Lie (Lotto-Dstny) a retrouvé le chemin de la victoire ce samedi lors du Grand Prix du Morbihan (voir classement). Le Belge de 21 ans exprime au micro de DirectVelo sa satisfaction de s’imposer en Bretagne, après sa médaille de bronze au Championnat d’Europe Espoirs à Plouay en 2020 et sa 4e place au Tro Bro Leon l’an passé.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après avoir levé les bras au Grand Prix du Morbihan ?
Arnaud De Lie : Ça fait fort plaisir, c’est mon premier succès sur une 1.Pro. Je me sentais bien sur les Classiques flandriennes, mais il me manquait toujours la victoire. J’avais à cœur de bien faire ici en Bretagne. C’est une région qui me réussit bien. Je suis souvent passé tout près. Gagner ici, c’est génial. Je me souviens encore du Championnat d’Europe où Sagan avait obtenu le titre (en 2016, NDLR). Ça m’avait fait rêver. Aujourd’hui, c’est moi qui m’impose.

Ton équipe a-t-elle cadenassé la course pour favoriser un sprint ?
Non, pas spécialement. Uno-X a pris très tôt les choses en main, ça a fait notre affaire. Ensuite, on suivait les coups avec mes équipiers, notamment Brent Van Moer. On a un peu bloqué la course. On avait vraiment une forte équipe. Jarne Van de Paar est resté toute la course avec moi. On a bien géré toutes les montées de Cadoudal. On reculait dans la bosse et on revenait dans la descente. L’objectif était d’être bien placé au pied de la dernière ascension. Je rentre en 3e position. Florian Vermeersch a fait un boulot parfait, de même que Jasper De Buyst.

« UNE MONTÉE D’ADRÉNALINE »

Comment as-tu géré le final ?
Ce n’est que dans cette ultime montée que je suis allé à bloc, à la toxine durant 2'30''. Je me suis arraché pour décrocher la victoire. Quand j’ai vu la ligne, j’ai eu une montée d’adrénaline et j’ai su me mettre en danseuse. Ce ne sont pas les vrais sprinteurs qui gagnent ici. Ça prouve que je ne suis pas qu’un sprinteur.

Comment expliques-tu qu’aucun coup n’ait réussi à partir lors des derniers tours ?
Le vent dans le dos nous aidait pour que ça ne casse pas. C’était difficile de créer des différences et des trous. À un moment, il y avait un groupe de 15-20 mecs. Uno-X a mis à rouler, on est revenu très vite. Avec moins de vent, ça aurait été plus facile pour les attaques. Enfin, sur le petit tour, la bosse est amputée de 500-600 mètres, ça avantage des coureurs comme moi.

« TOUS LES POINTS COMPTENT »

Lors de ta dernière épreuve à Eschborn-Francfort, tu as tenu à disputer le sprint même si c’était pour une place en dehors du Top 10 (voir classement)…
Mes équipiers avaient roulé toute la journée. À la fin, on n’était qu’à 18 secondes. Ça aurait été un manque de respect de ne pas sprinter. J’ai montré que j’étais là. Au début d’année à la Marseillaise, je n’avais pas pris le risque de sprinter car j’avais Brent Van Moer devant, qui a terminé 3e. On sait que les points UCI sont très importants. Tous les points comptent.

Ce dimanche, au Tro Bro Leon, tu seras attendu !
C’est une Classique. J’étais présent l’an passé, j’avais bien aimé. On a montré qu’on était très forts, on arrive avec beaucoup d’ambition sur le Paris-Roubaix breton. Il n’y a pas que moi qui peux gagner dans l’équipe. Je ne pourrai pas être surveillé, il faudra être positionné au moment où ça va exploser. Quand on la connaît, on sait bien gérer et garder ses forces pour courir juste.

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