Alexandre Chouffe : « On va sortir d’autres jeunes dans les années futures »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Groupama-FDJ Continental entame un nouveau cycle cette année avec un effectif quasi-totalement renouvelé et la nomination d’Alexandre Chouffe à la place de Jens Blatter en tant que responsable technique et administratif de la structure. Le Franc-Comtois, qui gère aussi le Complexe Optimisation Performance à Besançon où la Conti a pris ses quartiers depuis 2019, évoque pour DirectVelo cette cuvée 2023, son nouveau rôle ainsi que les ambitions de l’équipe au départ de l’Alpes Isère Tour.

DirectVelo : Quels sont vos objectifs sur cet Alpes Isère Tour ?
Alexandre Chouffe : On a plusieurs ambitions. On veut remporter une ou plusieurs étapes. On souhaite aussi évoluer à notre meilleur niveau au classement général avec trois coureurs qui ont du potentiel en montagne, Brieuc Rolland, Colin Savioz et Thibaud Gruel. C’est une des premières courses qui va se faire avec beaucoup de dénivelé et les premières chaleurs. Il s’agit d’un bel apprentissage pour les courses futures comme le Baby Giro. À partir du troisième jour, on pourra faire le point. Le staff et les coureurs sont très motivés. C’est un Tour qui nous tient à cœur. Besançon n’est pas loin de Bourgoin-Jallieu.

L’équipe pour le Tour d’Italie Espoirs est-elle déjà constituée ou va-t-elle se décider ici ?
L’équipe est faite à 90 %. On a effectué un stage la semaine dernière pour reconnaître les étapes les plus dures. Il n’y aura pas beaucoup de changements. On ne raisonne pas comme si untel gagne, on le met ici. On est plus sur de l’apprentissage et de la formation, ainsi que sur du long terme.

« ON EST REPARTI D’UNE FEUILLE BLANCHE »

L'effectif a été complètement remodelée à l’intersaison…
On a renouvelé à 90 % l’équipe parce que tous les coureurs de la génération Romain Grégoire sont passés en WorldTour. On en est ravi. C’est notre rôle et c’est pourquoi on travaille. On est reparti d’une feuille blanche. Je suis très satisfait du début de saison et de l’ambiance qu’il y a au sein du groupe. Tout le monde est uni. Le travail est sérieux et ludique. Beaucoup de coureurs prennent du plaisir à vouloir courir et s’entraîner ensemble. Le modèle fonctionne bien avec ces jeunes.

L’an dernier, la précédente promotion a marché sur l’eau. Cette saison, il y a moins de victoires. Quel discours avez-vous par rapport à ça ?
Au stage de février, Marc (Madiot) avait bien défini les choses en disant qu’ils étaient héritiers d’une génération qui avait performé sur toutes les courses du début à la fin de la saison. Ils doivent nous prouver qu’on a réalisé un bon recrutement. Tout est mis en place pour qu’on travaille sur du long terme et qu’on performe. On a pu voir avec Romain Grégoire que le modèle fonctionne très bien. On va en sortir d’autres dans les années futures. Il y a un savoir-faire, on a mis des choses en place pour que ce soit pérennisé et pas un effet de mode.

« QUE DU BONHEUR DE TRAVAILLER AVEC LES JEUNES »

Vous avez anticipé le rajeunissement du peloton…
On a pris un coup d’avance en lançant cette équipe en 2018 pour 2019. De jeunes coureurs ont débuté l’aventure et trois ou quatre ans après, on en tire déjà les bénéfices. On doit s’adapter au monde du vélo qui change tous les ans avec des jeunes talentueux comme Pogacar. La formation est essentielle dans ce métier. En foot, ils attendent beaucoup d’années avant de tirer un, deux ou trois athlètes. On a pu en sortir huit en 2022. Les huit sont opérationnels dès les premiers mois. C’est exceptionnel de les voir évoluer au plus haut niveau avec le sourire et de les voir tout donner pour leurs coéquipiers comme lors des 4 Jours de Dunkerque. C’est hyper important dans notre sport et dans notre équipe.

Ce nouveau rôle te plaît-il ?
Je suis vraiment ravi d’avoir pu intégrer l’équipe et de pouvoir amener mon expérience de mon passé de coureur. Ce n’est que du bonheur de travailler avec les jeunes. C’était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur de prolonger cette aventure du vélo que j’ai connue il y a 20 ans. J’essaye d’amener mon esprit et ma façon de voir les choses sur cette génération des années 2000. Ça nous pousse un peu car on commence à avoir 50 ans (sourire). Il y a bien sûr toujours un temps d’adaptation, ça se fait au fil du temps. Je me repose beaucoup sur Jérôme (Gannat) pour toutes les courses car il a des années d’expérience. Je suis là pour superviser, chapeauter et régler les problèmes administratifs. C’est un rôle qui me convient bien par rapport à ce que je m’étais fixé. C’est très plaisant et très enrichissant.

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