Avant le départ de l'Omloop Het Nieuwsblad Espoirs, le directeur sportif Wesley Van Speysbroeck rappelait à DirectVelo que son équipe Lotto-Dtsny DT avait remporté la course lors des trois dernières éditions disputées (en 2020, l'épreuve n'a pas eu lieu à cause de la pandémie de coronavirus). "Jamais trois sans quatre", s'amusait-il. C'est donc tout sourire qu'il réagissait à l'arrivée après le nouveau succès de ses poulains ce dimanche grâce à Gianluca Pollefliet (voir classement). "J'avais raison. L'an prochain, je pourrai dire jamais quatre sans cinq." En réfléchissant plus sérieusement à une explication face à ce taux de réussite, Wesley Van Speybroeck (également vainqueur de cette course en 2000 en tant que coureur) était moins loquace. "Sans doute un peu de chance et aussi de talent."

UN PARFUM DE REVANCHE

Outre la satisfaction de poursuivre la série, c'est surtout le respect du plan tactique échaffaudé qui le réjouissait le plus. "On avait dit à Lorenz Van De Wynkele d'attaquer de loin pour fatiguer les autres. Ensuite, le but était de se retrouver avec nos deux sprinteurs, Gianluca Pollefliet et Tijl De Decker dans le final. Enfin, il fallait trouver un terrain d'entente pour gagner la course. Pour le même prix, ils auraient pu sprinter chacun de leur côté et faire 2 et 3. Ils ont attaqué à tour de rôle et le fait que ce soit pour Gianluca Pollefliet est encore plus sympa. À son tour de gagner une belle course. Tijl De Decker a déjà son Paris-Roubaix Espoirs. C'est mieux de répartir les prix."

Pour Gianluca Pollefliet, cette victoire contraste avec l'édition de l'an dernier. "J'y étais venu avec de grandes ambitions. J'avais chuté dès le départ fictif avant de me faire lâcher dans le Berendries et aujourd'hui, c'est là que je place mon démarrage. Je voulais me prouver mentalement que je peux moi aussi me démarquer sur des parcours flandriens."

GIANLUCA POLLEFLIET, PLUS QU'UN SPRINTEUR

En attaquant dans les derniers kilomètres en compagnie de Dylan Vandenstorme (Circus-ReUz-Technord), Gianluca Pollefliet n'a pas parié sur un sprint à sept. L'avance du duo n'a jamais dépassé les cinq secondes, mais elle fut suffisante pour se jouer la victoire à deux. "Je n'étais pas sûr de mon sprint. Après une épreuve usante, tout le monde est rapide. Dylan a lancé le premier. J'ai réagi et ensuite, j'ai encore pu le passer. La différence n'est pas grande, mais peu importe, je gagne."

Cette première victoire de la saison s'ajoute à une liste fournie de places d'honneur (2e à Dorpenomloop Rucphen, 3e à la Youngster Coast Challenge, 8e de Paris-Roubaix Espoirs). "L'équipe essaie de voir si je suis un pur sprinteur. Avec ce que je montre, je crois que non." De quoi aussi donner des arguments au staff sportif de le faire monter en ProTeam en 2024. "Idéalement, j'aimerais bien être pro l'an prochain même si ce ne serait pas un drame de rester Espoir. Avec Caleb Ewan, Arnaud De Lie, Milan Menten et Jarne Van De Paar, Lotto-Dstny a déjà beaucoup de sprinteurs à bord. Il y a tellement de rebondissements en une saison. Lancer un de ces gars ne me dérangerait pas non plus." Le message est passé.