Julien Bernard : « Il montre qu’il a un grand cœur »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Le Championnat de France a du bon pour les Français de la Trek-Segafredo. Habitués à jouer les équipiers, Julien Bernard et Tony Gallopin avaient ce dimanche une belle occasion de s’exprimer lors du Championnat de France, disputé sur un circuit idéal pour eux. Au final, ils terminent 3e et 4e derrière l’intouchable Groupama-FDJ (voir classement). Si la WorldTeam française était venue en force, autant en nombre de coureurs qu’en membres du staff ou de véhicules, les deux tricolores de la Trek-Segafredo sont arrivés dans le Nord en petit comité. “On ne s’est pas pris la tête. On était en famille et avec des amis. On a kiffé notre week-end”, sourit Tony Gallopin au micro de DirectVelo. “J’étais dans mon petit gîte avec mon père, ma femme et mon enfant. Je suis peinard, je viens ici en décontraction, mais pas sans pression car c’était un profil de circuit qui me convenait bien”, estime Julien Bernard. 

Leurs ambitions étaient élevées. “Il n’y a pas un coureur qui ne se voit pas lever les bras au Championnat de France. On se dit toujours que c’est possible. Ça traverse toujours l’esprit d’avoir le jour de gloire”, reconnaît le Bourguignon. Au départ, ils n’avaient pas établi de tactique. Habitué des longues fugues, Julien Bernard ne comptait pas - cette fois-ci - prendre le large. “Finalement, quand j’ai vu l’armada Groupama-FDJ mettre un grand coup de vis dans la bosse, j’ai décidé de faire l’effort avec Aurélien Paret-Peintre pour qu’on rentre. Avec Tony, on se laissait carte libre. Il n’y en avait pas un qui était au-dessus de l’autre pour la course. On avait deux cartes et on voulait jouer avec les deux à fond”. 

DANS LA LUMIÈRE

Au fil des tours d’une course folle, le duo est toujours dans le coup alors que bon nombre de coureurs, et pas des moindres, plient les ailes. À la cloche, bien loin derrière Valentin Madouas, ils se retrouvent avec le seul Rudy Molard pour jouer la breloque en argent, après s’être débarrassés de Nans Peters. “Je commençais à être vraiment cuit. J’ai dit à Julien qu’on allait assurer le podium, en mettre au moins un”. Et à deux kilomètres de l’arrivée, Tony Gallopin envoie son compère vers la médaille. “Il m’a dit : « aujourd’hui, tu seras sur le podium ». Je voulais vraiment le remercier, confie-t-il ému par ce geste. C’est un grand coureur avec une grande carrière. Il montre qu’il a un grand cœur. Il était plus fort que moi, il m’offre le plus gros résultat de ma carrière”. 

Le Nivernais de 31 ans n’avait en effet jamais obtenu un résultat aussi important au cours de sa carrière. “Toute l’année, je suis équipier. C’est un boulot que j’aime beaucoup. Le Championnat de France est la seule course où je peux courir pour moi, me mettre le plus en lumière de l’année. Ça me fait très plaisir de leur donner ce petit résultat, comme ma victoire au Faron il y a quelques années sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var. Ce sont des petits mercis que je leur envoie. Le boulot est accompli”.

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