Baptiste Huyet : « Je savais que je pouvais faire quelque chose »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Comme souvent ces derniers temps, Baptiste Huyet était encore dans le bon coup dimanche dernier lors du Tour de l’Agglo de Bourg-en-Bresse. Le pensionnaire du club organisateur, Bourg Ain Cyclisme, a été actif d’abord en initiant un mouvement de course décisif, puis en suivant les coureurs partis à la poursuite de son coéquipier, Sten Van Gucht. “C’était une course de mouvement. Lorsque Sten était seul devant, je me suis retrouvé dans un rôle défensif. Des mecs sont rentrés sur nous, il fallait donc que je sois vigilant quand ça allait essayer de ressortir. Finalement, Dillon (Corkery) et Henri-François (Renard-Haquin) ont attaqué dans un faux-plat montant, on les a suivis avec Tom (Donnenwirth). Ils ont roulé et on a repris Sten au bout de 20 kilomètres”. C’est donc dans un sprint à cinq que les échappés se sont disputé la victoire. Et à ce petit jeu, c’est Henri-François Renard-Haquin qui s’est montré le plus fort. Baptiste Huyet s’est contenté de la 5e place (voir classement), son coéquipier belge de la 3e. “J’ai fait le dernier kilomètre à fond, pour préparer le sprint de Sten mais on est tombé sur deux clients”.

Ce mardi, le coureur de 23 ans sera présent au Grand Prix de Cours-la-Ville. “C’est une belle Élite. Ca serait cool qu’on la ramène au club”. Cette course sera aussi l’occasion pour lui de parfaire sa condition physique, alors qu’il revient d’une période de coupure. “J’espère que je serai mieux. Mon corps sera un peu plus acclimaté à la chaleur. J’ai remis en route sur l’Agglo, et j’ai souvent du mal à la reprise. L’objectif est de continuer à monter en puissance jusqu’au Tour de l’Ain. C’est une course qui va être importante. Je me suis bien entraîné, les sensations sont bonnes et la confiance est plutôt là. J’espère y faire un bon résultat.”

« JE VAIS ME FAIRE MAL AUX JAMBES »

Et si Baptiste Huyet sera au départ du Tour de l’Ain, le 31 juillet prochain, c’est parce qu’il a obtenu un contrat de stagiaire dans la formation Van Rysel-Roubaix Lille Métropole. “C’est top. Je vais pouvoir faire de belles courses. J’arrive chez les professionnels pour me faire plaisir. Je me suis préparé, et je ne me prends pas trop la tête. Je vais me faire mal aux jambes et on verra bien”. Pour intégrer la formation nordiste en tant que stagiaire, une demande de dérogation auprès de l’UCI a été faite, car l’ancien coureur du CC Étupes n'est plus Espoir depuis cette année. Une éclosion tardive qu’il doit en partie à ses études. “J’ai explosé un peu sur le tard, mais ce sont des choix et ma mère voulait absolument que j’aie mon Master (rires). J’ai fini en février mon master IEAP (Ingénierie et Ergonomie de l’Activité Sportive), ça ne fait que cinq mois que je suis à 100% concentré sur le vélo”. Une alternance entre études et vie sportive qui n’a pas toujours été facile mais qu’il est satisfait d’avoir fait. “Que ce soit dans les études ou dans le sport, j’avais l’impression de ne pas être à fond. Dans mon Master, je n’étais pas investi à 100%, même si j’ai toujours validé mes UE. Et sur le vélo, j’avais aussi l’impression de perdre du temps. Mais je ne le regrette pas. J’ai un Master, ça me servira plus tard”.

Bien qu’il ait quitté la catégorie Espoir en 2023, Baptiste Huyet a toujours eu confiance en lui et en ses capacités, en particulier lorsque la route s’élève. “J’étais catégorisé comme grimpeur, et venir à Bourg me permettait de faire des courses qui me convenaient. Je savais que j’avais le potentiel, mais c’était passé inaperçu. La seule vraie course de grimpeur que j’avais pu faire, c’était la Ronde de l’Isard, en Espoir 3. Je fais 6e en haut du Plateau de Beille, à la pédale. L’année dernière, je fais aussi une belle Ronde de l’Isard, des bons résultats en Élites. Au fond de moi, je savais que je pouvais faire quelque chose cette année”.

« JE ME RÉGALE »

2023 est l’année du déclic pour Baptiste Huyet. “Cette saison, j’ai gagné en confiance. Le Tour du Gévaudan m’a rassuré sur mon physique. Il m’a montré que quand c’était dur, je répondais présent. Et je savais que je n’étais pas encore au top de ma forme. Ensuite, j’ai fait 2e à Bourg-Arbent-Bourg et ça s’est enchaîné. La dynamique est bonne”. Et au-delà de la force physique, le vice-champion de France Amateur a également amélioré sa façon de courir. “J’attaque beaucoup, je réfléchis moins, je cours plus à l'instinct, et ça fonctionne. Je crois que le Tour du Beaujolais a été aussi un déclic. Je fais 40 kilomètres tout seul, je vois que j’ai la caisse pour tenir (il termine finalement 3e, NDLR). Avant, même si j’en avais eu les capacités, je ne l’aurais pas fait. Je ne suis pas un grand finisseur sur les courses Élites, sur 30 secondes, je ne suis pas le meilleur. Alors j’attaque de loin, je joue sur mes qualités. Je prends du plaisir, j’ai trouvé ma façon de courir en Élite”. En prenant le départ sur des courses professionnelles, il va trouver des terrains plus à sa convenance et des rythmes de course qui seront à son avantage. “J’aime bien quand ça roule plein gaz, au tempo et que ça ne débranche pas”.

Direction donc le Tour de l’Ain puis le Tour du Limousin, avec l’objectif de découvrir le peloton professionnel et s’y inscrire durablement. Mais le calendrier amateur reste dans un coin de sa tête, avec les deux dernières manches de Coupe de France N1. “Ma motivation est décuplée. J’aimerais bien qu’on ramène le classement général, ce serait vraiment cool pour le club, et pour tout ce que font les bénévoles. Je n’oublie pas Bourg et je vais être à fond, je pense que ce seront deux belles journées. Je me régale avec l’équipe cette année, et j’espère qu’on va encore vivre un grand moment collectif”.

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