Pénalité de 20" : Et si Demi Vollering avait perdu le Tour ce jeudi ?

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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C’est assurément l’un des faits marquants de la cinquième étape du Tour de France. Alors que, sur le papier, les favorites se sont neutralisées ce jeudi lors d’une étape remportée par la courageuse baroudeuse allemande Ricarda Bauernfeind, un changement d’importance a eu lieu au classement général. Et pour cause : après s’être abritée trop longtemps dans le coffre de sa voiture à la suite d’une crevaison roue-arrière à quelque 61 km de l’arrivée, Demi Vollering s’est vue attribuer une sanction de 20 secondes de pénalité au classement général par les arbitres de l’épreuve. Une erreur et une sanction qui pourraient peser lourd dans la balance alors que, jusqu’à présent, l’épreuve s’est jouée à coup de secondes et qu'il n'est pas à exclure que cette même Demi Vollering et sa principale rivale Annemiek van Vleuten (Movistar) se tiennent éventuellement dans un mouchoir de poche jusqu’à Pau.

« INJUSTIFIÉ »

“C’est une décision vraiment particulière car je ne vois pas ce que j’ai fait de mal…”, a brièvement déclaré la principale concernée après l’arrivée. Présent au volant de la voiture concernée, le directeur sportif Danny Stam était surpris et énervé dans les rues d’Albi, au terme de l’étape. “C’est ridicule ! J’ai respecté le règlement puisque lorsque l’arbitre est venu me demander de me ranger, je l’ai fait. On fera le point dimanche mais j’espère que les décisionnaires seront fiers d’eux dimanche si le Tour se joue à moins de vingt secondes en notre défaveur”, lâche le technicien.

Autre DS de l’équipe SD Worx-ProTime sur ce Tour, l’ancienne championne Anna van der Breggen s’est montrée incrédule au pied du bus de sa formation, tout près de la ligne d’arrivée. “J’ai longtemps évolué dans ce peloton et il était toujours autorisé de rentrer derrière la voiture après une chute ou une crevaison. D’ordinaire, c’est toléré dans ces circonstances. Pas si c’est parce que la fille est lâchée, bien sûr. Mais c’est la première fois que je me retrouve face à une telle sanction. Dès que l’arbitre a fait signe d’arrêter, Demi n’était plus derrière la voiture, tente-t-elle d’argumenter. C’est injustifié”.

« C’EST DE LA GROSSE MERDE »


La maillot jaune de l’épreuve et coéquipière de Demi Vollering, Lotte Kopecky, a également été interrogée sur le sujet en zone mixte puis en conférence de presse. Une bonne heure après l’arrivée, l’incompréhension était toujours la même pour la Belge. “C’est de la grosse merde. Bien sûr, si tu es lâchée à la pédale, tu n’as pas à revenir dans le peloton de cette façon-là. Mais après une crevaison, à ce moment-là de la course, il me semble tout à fait normal de pouvoir reprendre sa place. C’est nul de perdre du temps de cette façon mais on ne peut plus rien y faire”.

Alors qu’elle s’était arrachée pour gagner quelques secondes sur les pentes de la montée finale à Rodez, Demi Vollering se retrouve désormais 12 secondes derrière sa principale rivale Annemiek van Vleuten au classement général de l’épreuve. Un tournant majeur ? Une chose est sûre : parfaitement sereine quant à ses capacités à tenir la roue de la Néerlandaise dans l’Aspin et le Tourmalet et persuadée de pouvoir rouler plus vite que son adversaire sur le chrono de Pau, Annemiek van Vleuten aborde ce dernier week-end désormais plus confiante que jamais. À moins qu’elle n’ait fait que bluffer jusqu’ici pour mettre la pression sur celle que beaucoup considèrent tout de même comme la favorite N°1 de ce Tour de France, devant la tenante du titre. De son côté, alors qu'elle était déjà frustrée d'avoir perdu la Vuelta pour neuf secondes (!) dans, là aussi, de drôles de circonstances - piégée sur un arrêt pipi alors qu'elle avait le maillot de leader -, Demi Vollering sera doublement revancharde ce week-end. Voilà qui promet !   

 

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