David Lappartient : « L'événement cycliste le plus grandiose de l'histoire »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Ce jeudi, David Lappartient a tenu une conférence de presse en marge des Super Championnats du Monde à Glasgow. Cette occasion a permis à DirectVelo de faire le point avec le Président de l'UCI sur ces dix jours de compétition à venir.

DirectVelo : Quel est votre ressenti en ce début de Championnat du Monde ?
David Lappartient : C'est l'événement cycliste le plus grandiose de l'histoire. Pour le premier jour de compétition, tout était à guichets fermés, sauf pour les épreuves payantes. C'est une véritable célébration du cyclisme et je suis très fier de ce qui a été accompli ici à Glasgow et dans toute l'Écosse. Avec 8 000 athlètes au total et 151 pays au congrès, ça ne s'était jamais produit auparavant, et c'est bénéfique pour le cyclisme. Je ressens beaucoup d'émotion. Tous les participants, toutes les délégations sont ravis d'être ici. Habituellement, ils se rencontrent à distance, mais c'est une opportunité unique d'être une véritable équipe nationale. Il y aura d'ailleurs un classement des nations à la fin de ces onze jours.

Quel a été le plus grand défi d'organisation ?
Le plus grand défi pour l'UCI a été de mobiliser toutes nos ressources en même temps. Normalement, les événements se succèdent les uns après les autres. Le coordinateur du paracyclisme, de l'indoor et de la piste, par exemple, peut s'occuper d'une compétition à la fois habituellement. Cette fois-ci, il doit tout gérer en même temps ! C'est aussi un défi de produire tout cela à un niveau de qualité élevé pour la télévision. La piste et la route ont toujours été couvertes, mais cette fois, pour répondre aux exigences de l'Eurovision, il faut également le faire pour le BMX et les autres disciplines. Par conséquent, le coût des productions télévisuelles a plus que doublé par rapport à une année normale. Nous devions le faire pour le bien des athlètes et de cet événement.

Un incident notable est l'absence des coureurs érythréens en raison du refus de visas. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
Honnêtement, nous pensions que c'était réglé. Nous avons discuté de la situation avec les autorités et nous essayons de trouver des solutions. Biniam Girmay n'est pas venu, mais c'est également parce qu'il est blessé. Il m'a écrit pour me dire que s'il était venu, c'était pour gagner et non pour finir au milieu du peloton. Cependant, il est encore touché physiquement. Pour ses coéquipiers, en revanche, nous ne savons pas exactement. Nous n'avons pas accès à ce niveau d'information. C'est confidentiel. Avec autant de fédérations... Nous avons beaucoup aidé dans les démarches. Mais il est vrai qu'il pourrait y avoir quelques athlètes pour lesquels il ne sera pas possible de venir.

« IL Y AURA DES PROTECTIONS PARTOUT »

Que pensez-vous des coureurs qui sont actifs dans plusieurs disciplines ?
C'est fantastique ! C'était aussi un peu l'objectif de ces Championnats du Monde. Sinon, ça aurait simplement été impossible pour eux. Nous prenons cela en compte lorsque nous élaborons le calendrier des événements. Nous avons cherché à éviter les conflits pour que ce genre de tentatives soit possible, afin que les athlètes puissent participer à deux ou trois disciplines. En 2027, il y aura également le gravel, et ça donnera des idées à de nombreuses personnes. C'est aussi pourquoi nous avons programmé la course sur route le premier dimanche. Ça a ouvert la voie à ceux qui voulaient tenter leur chance.

On annonce de la pluie ce week-end pour les premières courses sur route. Sur ce circuit technique (44 virages), des chutes pourraient se produire. N'avez-vous pas de craintes pour la sécurité des coureurs ?
Tout d'abord, nous ne pouvons rien faire s'il pleut... D'après ce que j'ai vu, la pluie pourrait bien être de la partie. Il y aura 150 km à travers la campagne, puis dix tours de circuit à Glasgow. En 2018 (pour le Championnat d'Europe, NDLR), le tracé était un peu similaire et il avait beaucoup plu. Il y avait eu quelques chutes, mais pas autant que ça et aucune parmi les favoris. Dimanche, les routes seront parfaitement sécurisées, il y aura des protections partout. La tension dans le peloton pourrait surtout poser des problèmes. Cependant, le circuit est un défi et je ne pense pas que les coureurs arriveront en groupe de 200 lors du dernier tour... Et puis, les athlètes savent ce qu'ils font. Tout sera sécurisé. C'est vrai qu'il sera technique, mais tout a été mis en œuvre pour que cela soit aussi sûr que possible. C'est aussi le sport, ce genre de parcours ! Certains coureurs m'ont dit que ça jouerait en leur faveur. Nous devons avoir des parcours adaptés à tous les styles d'athlètes.

En 2027, les Super Championnats du Monde auront lieu en Haute-Savoie. Auront-ils lieu aux mêmes dates ?
Lors des prochains Super Mondiaux en Haute-Savoie en 2027, il y aura 19 disciplines. Nous envisagions 20, mais ce sera bel et bien 19, avec l'ajout de l'e-sport, de la piste pour les Juniors, du pump track, de l'enduro, du gravel et du polo-bike. Le cyclo-cross ne fera pas partie de la formule, il doit rester un sport d'hiver et le Mondial dans les labours doit marquer la fin de la saison. Les dates seront de retour à la normale, de mi-septembre à fin septembre. Ça se déroulera sur trois week-ends et plusieurs sites. Cette année, pour répondre aux diffuseurs en raison de la Coupe du monde de rugby, nous avons avancé les dates de quelques semaines. Nous devions jongler pour trouver un créneau entre le Tour de France et la Vuelta. La première quinzaine d'août était la seule possibilité.

Mots-clés