Dépanner un coureur sur le circuit de Glasgow : « Une dinguerie »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Les courses en ligne Juniors ont livré leur verdict ce samedi à l'occasion du Championnat du Monde. L'occasion de se rendre compte des pièges et de la complexité du tourniquet écossais. Outre les coureurs, les directeurs sportifs ont également manœuvré dans tous les sens. Dans la caravane des voitures suiveuses, c'était parfois une course de Formule 1 avec des bolides aux pointes de vitesse vertigineuses pour coller au convoi car elles avaient été ralenties, soit dans une section étroite, soit par un coureur victime d'un ennui mécanique ou tout simplement en difficulté physique. "Les trois premiers tours, c'était une dinguerie", exprime le sélectionneur des Pays-Bas Adriaan Helmantel au micro de DirectVelo.

Serge Pauwels, qui était dans la voiture pour la Belgique, est catégorique. "Si un coureur, comme ça nous est arrivé avec Jarno Widar aujourd'hui, a deux problèmes consécutifs sur ce circuit, il a course perdue." C'est pourquoi l'assistant de Sven Vanthourenhout chez les pros espère que la Belgique sera épargnée. "À la moindre crevaison, ça pourrait être la misère. Heureusement, la Belgique aura la voiture numéro 1". Chance au tirage ? Non, l'ordre est défini selon le classement UCI. La Belgique sera donc suivie respectivement du Danemark, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Espagne, de la Slovénie, etc. Si la partie en ligne de 120 kilomètres peut alléger le peloton, il y aura encore un gros paquet à l'entame des circuits locaux. Et avoir sa voiture à proximité peut être salvateur. 

« RAMENER UN COUREUR APRÈS UNE CHUTE, CE N'EST PRESQUE PAS LA PEINE D'Y PENSER »

Mais même avec un bon numéro, c'est loin d'être l'assurance d'une assistance facile. Pour preuve, sur la course Juniors Hommes, les Pays-Bas étaient 5e dans la file. Pourtant, le sélectionneur Adriaan Helmantel a éprouvé les pires difficultés du monde à dépanner ses coureurs. "Je ne pense pas qu'il y ait des coureurs qui aient réussi à revenir après un vrai problème mécanique comme une crevaison ou une chute. La majeure partie du circuit ne permet pas de dépasser les autres. Vous avez des coureurs à gauche et à droite. Sur ce circuit, soit vous êtes à l'arrêt, vous devez rouler comme un dératé pour suivre le convoi. Donc, ramener un coureur après une chute, ce n'est presque pas la peine d'y penser." Piloter dans ces virages n'est pas du goût de tout le monde. C'est pourquoi le sélectionneur des Juniors belges Carlo Bomans a préféré rester sur le bord de la route pour donner ses consignes tandis que Serge Pauwels était dans la voiture. "Sans oreillettes, c'est déjà dur d'intervenir mais là, c'est presque impossible", estime-t-il.

Malgré ces difficultés, certains ont quand même réussi à faire l'élastique avec le peloton (lire ici). Comme le Junior français Paul Seixas. "J'ai fait trois allers-retours, mais j'étais cramé en rentrant. Comment j'ai fait ? En prenant les virages comme un fou alors que le peloton a tendance à se tasser avant un tournant. Mais ça m'a coûté une énergie phénoménale, même dans mes pires cauchemars, je ne voyais pas ça". Et si la pluie s'invite à la fête, la donne sera encore bien différente.

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