Mathys Rondel : « Je pense être à ma place »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Mathys Rondel avait pris le départ du Tour de l’Avenir avec de grandes ambitions. Devenu leader unique de l’équipe de France après la défaillance d’Antoine Huby sur le chrono par équipes, le Sarthois de 19 ans a tenu son rang en terminant 6e de l’épreuve Espoirs (voir classements). À l’issue de la dernière étape, qui empruntait le col de l’Iseran, il a dressé le bilan de sa semaine pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu cette dernière étape du Tour de l’Avenir ?
Mathys Rondel : C’était une étape explosive. Dès le début, il y a eu des tentatives pour sortir mais le col de l’Iseran est vite arrivé et personne n’a vraiment réussi à sortir. Avec l’altitude, je savais qu’il ne fallait pas faire trop de bêtises sinon ça allait se payer à la fin, même si on avait un peu le temps de récupérer avec la vallée. Mais quand on lâche une cartouche, on ne la récupère pas.

« MON PIC DE FORME EST PASSÉ »

Tu as été distancé à deux kilomètres du sommet de l’Iseran…
Je me suis retrouvé dans un groupe donc je savais que ça allait rentrer. C’est ce qui s’est passé même si on n'est pas revenu sur les tout meilleurs comme (Isaac) Del Toro ou (William Junior) Lecerf. J’ai essayé de rester dans les roues et de bien m’alimenter, je savais qu’il restait encore le col de 10 kilomètres, la descente et la montée finale de 5 kilomètres, qui était vraiment super dure. La vallée était vraiment très longue, je savais qu’il y avait une descente très sinueuse et dangereuse, j’ai préféré la faire. D’ailleurs on a pu boucher un peu le trou. J’ai quand même voulu en garder pour le col de 10 bornes si ça attaquait, c'était quand même à 25 kilomètres de l’arrivée donc il ne fallait pas faire le con. J’ai essayé de sortir de mon groupe et de faire le jump sur quelques mecs partis plus tôt.

Comment as-tu géré la montée finale ?
C’était très dur au début et plus roulant après. J’ai essayé de limiter la casse avec ce qui me restait dans les jambes. Je pense que vu la forme dans laquelle je suis depuis deux semaines, c'est-à-dire descendante, ce n' est pas trop mal. J’ai appris beaucoup sur moi ces dernières semaines, aussi bien sur l'entraînement que sur la planification.

Tu te sentais de moins en moins bien ces derniers jours ?
Tout à fait. J’en discutais avec mon équipe et je pense que mon pic de forme est passé. J’étais très bien au Tour Alsace. Je pense qu’après l’Alsace, j’étais à un pic de forme mais depuis un peu plus d’une semaine, je suis en phase légèrement descendante. Il vaut mieux le savoir maintenant plutôt que le jour où je ferai un Grand Tour. C’est de l’apprentissage.

« JE SAIS MAINTENANT CE QUE J’AI À TRAVAILLER »

Tu termines 6e du classement général, qu’est ce que ça t’inspire ?
Je pense être à ma place par rapport à ma forme du moment. Les cinq coureurs qui sont devant moi sont les cinq premiers du chrono individuel aux Karellis et c’est aussi le Top 5 du col de la Loze. Je pense que je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. Je suis quand même satisfait. Au moins, je sais maintenant ce que j’ai à travailler pour la suite, quelle direction prendre pour mon entraînement, dans ma récupération, dans ma planification de compétition… Maintenant, on en sait plus. C’est à ça que servent les années en Continental.

Quelle va être la suite de ton programme ?
Je vais bien me reposer la semaine prochaine. Il y aura dimanche prochain le Grand Prix de Plouay en Classe 2, ça me permettra de voir comment la forme évolue après une course comme le Tour de l'Avenir. Mes deux dernières courses devraient être en Italie, avec la Ruota d’Oro et le Piccolo Lombardia. Pour Paris-Tours, ça dépendra de l’effectif qu’il y aura mais si j’y suis, ça sera pour aider l’équipe et permettre aux gars qui m’ont aidé toute la saison de renvoyer l’ascenseur. En Lombardie, vu le parcours, l'équipe y va pour moi. On verra comment évolue la forme mais il faut que j’apprenne ce rôle de leader pour l’année prochaine.

La fin de saison va vite arriver donc…
Je vais couper puis faire un gros hiver pour l’année prochaine. Ça va vraiment être important dans l’optique de courses comme le Tour d’Italie Espoirs ou le Tour de l’Avenir… J’espère revenir ici pour gagner sans avoir d’excuses. Même si là je n’ai pas d’excuses par rapport à mes performances mais plus des explications.

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