Markel Beloki, 20 ans plus tard

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

C’était un Tour historique, celui du centenaire. 1903-2003. La dernière fois que l’on voyait Joseba Beloki à son meilleur niveau. Capable d’attaquer plusieurs fois Lance Armstrong dans les pentes de l’Alpe d’Huez la veille, l’Espagnol a été victime d’une terrible chute le lendemain, dans la descente finale vers Gap. Par la suite, il ne s’est jamais remis de ses trois fractures - fémur, coude, poignet -, lui qui restait pourtant sur trois podiums consécutifs sur les routes du Tour de France. Exactement 20 ans après la dernière apparition du père au sommet, voici le fils, Markel, qui se met à son tour à briller au niveau international.

La semaine dernière, le Junior était en effet présent avec sa sélection nationale sur les routes du Championnat d’Europe, dans la province de Drenthe. Très bon 7e du contre-la-montre individuel, il n’a pas pu disputer pleinement ses chances sur l’épreuve en ligne, la faute à un grand manque de réussite. “C’était très dur. J’ai été victime de deux accrochages et je n’ai jamais pu rentrer dans le peloton après ça”, regrettait-il auprès de DirectVelo, quelques instants après en avoir terminé. “À la suite du chrono, j’ai eu la confirmation que j’étais actuellement dans une très bonne condition physique. J’étais donc ambitieux même si un Championnat est toujours particulier. Je ne savais pas trop quoi espérer sur un circuit comme celui-là mais j’étais très motivé. Je savais qu’il fallait toujours rester le mieux placé possible, à l’avant”.

UNE GRANDE PROGRESSION EN 2023

Malheureusement pour lui, l’Espagnol n’a donc jamais eu le temps de se tester sur le circuit du VAM-berg. Pas plus que l’ensemble d’une sélection espagnole qui n’a pas pu jouer, alors que chez les Espoirs, Ivan Romeo avait décroché l’argent la veille. “On avait plusieurs cartes à jouer, on ne misait pas tout sur un seul gars. On voulait anticiper, espérer avoir un coureur devant, mais ça ne l’a pas fait”. Cette mauvaise journée n’enlève rien au très bon niveau affiché par Markel Beloki tout au long de cette saison de J2. Champion d’Espagne Juniors du contre-la-montre, vice-Champion national sur route, il a enchaîné les victoires et les podiums dans son pays cette année. “Je suis très content de la façon dont j’ai progressé. J’ai beaucoup appris et j’ai passé un cap”.

Quant au fait de porter le nom d’un ancien illustre champion espagnol, il admet y avoir à la fois “un avantage et un inconvénient” dans son quotidien de cycliste de haut-niveau. “Je peux bénéficier de l’expérience de mon père, de son vécu. Et d’un autre côté, je me sens plus regardé. Tout le monde s’attend à ce que je marche comme lui et ce n’est pas facile car il a fait de grandes choses. Mais j’essaie de me concentrer sur ma propre situation. C’est vrai qu’en Espagne, je sens qu’il y a un regard particulier sur moi car mon père a marqué les esprits. Je suis sollicité, on m’en parle souvent, mais ça fait partie du jeu”. Joseba Beloki, justement, tente d’accompagner son fils sur les compétitions à chaque fois qu’il le peut. “On partage pas mal de moments ensemble, notamment sur les courses en Espagne, pas loin de la maison. C’est un appui précieux pour moi et toujours de bons souvenirs partagés”. Et ça ne fait peut-être que commencer.


  

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