Mees Vlot, trois, deux et une maudites secondes

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est une statistique et un enchaînement de résultats qu’il pourra raconter toute sa vie. Le jeune néerlandais Mees Vlot a loupé par deux fois le titre de Champion des Pays-Bas Juniors du contre-la-montre d’un souffle. En 2022, à Emmen, il a mis deux petites secondes de plus que Sjors Lugthart pour couvrir les 29.4 km du parcours. Un an plus tard, en juin dernier à Elspeet (21 km), c’est cette fois-ci pour… une maudite seconde qu’il a échoué dans sa quête du maillot tricolore, devancé par son propre coéquipier Ryan Gal (voir classements). Trois semaines plus tard, en Slovaquie, c’est pour trois secondes qu’il a été battu par Pavel Sumpik lors d’une manche de la Coupe des Nations. Mees Vlot n’a ainsi pas remporté la moindre course de la saison, en étant passé deux fois tout près. “Franchement, c’est fou ! En 2022, j’étais dégoûté de perdre le titre pour deux secondes. Cette année, ce n’était pas la même chose car c’était derrière un coéquipier et j’étais content pour lui. Je considère qu’il le méritait aussi. Mais c’est sûr que l'enchaînement, deux années de suite, paraît improbable”, préfère-t-il sourire auprès de DirectVelo au moment de tirer le bilan de ses deux saisons dans la catégorie U19.

SUIVI PAR LA TEAM DSM DEPUIS LES CADETS

S’il ne veut surtout pas évoquer le destin - “je ne crois pas du tout en ces choses-là” -, le néo-sociétaire de la réserve du Team dsm-firmenich concède qu’il a tout de même eu du mal à trouver le sommeil le soir de chacun de ces exercices chronométrés. “Tu te refais forcément le film de la course en te demandant où tu aurais pu reprendre ce temps-là. Mais pour le Championnat des Pays-Bas 2023, je n’ai pas de regrets. J’ai fait tout ce que j’ai pu et j’ai réalisé l’un des meilleurs chronos de ma vie jusque-là”.

Outre ses déboires - mais tout de même grosses performances - face à l’horloge, Mees Vlot considère sa saison 2023 comme “plutôt correcte mais pas parfaite. Sans victoire, il manque forcément un petit quelque chose mais j’ai quand même décroché de beaux podiums. C’est positif pour la suite, j’ai passé un gros cap et j’espère que ça va m’aider pour mon passage chez les Espoirs”. Un passage qu’il effectuera donc en réserve de WorldTeam. Et c’était calé de longue date. “Ils me suivaient déjà en Cadets 2 et après mon bon début de saison en J1 l’an passé, ils m’ont fait signer pour 2024. Forcément, dans ces conditions, il faut bien avouer que tu as moins de pression sur les courses car ton avenir est assuré à moyen terme”.

UNE INTOXICATION ALIMENTAIRE EN CORÉE PUIS UN ACCIDENT À L'ENTRAÎNEMENT POUR LE PRIVER D’UN CHAMPIONNAT D’EUROPE À DOMICILE

Seul regret : une fin de saison de J2 qui s’est terminée en eau de boudin. Touché par une intoxication alimentaire lors de son déplacement en Corée du Sud pour y disputer une manche de Coupe des Nations, il a été contraint à quitter la course dès la première des cinq étapes. “J’étais cloué au lit pendant deux jours sans rien manger. Sur la première étape, au bout de trente minutes de course, j’étais au bout du rouleau, complètement vidé”. De retour à la maison, il s’est vite remis sur pied pour préparer son plus gros rendez-vous de la saison, un Championnat d’Europe à domicile, dans la province de Drenthe. Mais il a été renversé par une voiture à l’entraînement quelques jours avant l’événement. “Il n’y a rien eu de grave mais c’était suffisamment embêtant pour me contraindre à déclarer forfait”. Dépité, il n’a pas trouvé la force mentale de reprendre la saison pour les tous derniers week-ends de compétitions.

Cap donc désormais sur 2024. Cette certitude, très tôt, de pouvoir rejoindre une très grosse structure internationale “n’a rien changé” à sa volonté de poursuivre des études. Ainsi, le résident de Gouda s’est lancé dans de longues études - certainement cinq ans - de psychologie à l’université. “C’est sûr que le vélo est en train de changer. Je sais qu’il n’y a encore pas si longtemps, tu passais souvent pro en Espoir 3 ou 4. Maintenant, tu es en contact avec de grosses écuries en Juniors 1 voire en Cadets 2 comme je l’ai été, rappelle le Néerlandais qui évoluait l'an dernier dans la formation Gepla-Watersley. J’avoue que ça fait un peu bizarre, c’est étrange, mais il faut s’y faire. Quand on voit ce que réalisent des mecs comme (Tadej) Pogacar ou (Remco) Evenepoel, je comprends que les équipes cherchent à recruter les jeunes plus tôt. Il faut simplement garder à l’esprit que certains n’en feront quand même pas leur métier, raison pour laquelle il me semble important de continuer à faire des études”.

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Portrait de Mees VLOT