Antony Chamerat-Dumont : « Je ne savais pas si j’allais tenir une heure »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Antony Chamerat-Dumont a retrouvé son bien. Le sociétaire du VC  Villefranche Beaujolais a été sacré ce dimanche Champion Auvergne-Rhône-Alpes de cyclo-cross, un peu plus de deux ans après avoir déjà été titré une première fois chez les Élites. Le coureur de 29 ans s’est imposé ce dimanche à Issoire (Puy-de-Dôme) après une belle bataille avec Jordan Labrosse et Quentin Navarro (voir classement). Un titre qui arrive après une saison quasi-blanche dans les sous-bois comme il l’explique à DirectVelo. 

DirectVelo : Après le titre en 2021 et celui sur la route en 2022, te voilà une nouvelle fois Champion Auvergne-Rhône-Alpes ! 
Antony Chamerat-Dumont : C’était important pour moi de bien faire. Je n’ai pratiquement pas couru cette saison… J’ai voulu faire comme ces dernières années, revenir plus tard en cyclo-cross mais je suis tombé malade lors de mon retour. Ce qui fait que j’ai été encore arrêté. Je suis revenu trois semaines plus tard et je suis retombé malade. C’était fin novembre-début décembre. Je n’arrivais pas à mettre un pied devant l’autre alors j’ai tout arrêté. C’était trop tard pour préparer quoi que ce soit. J’ai juste couru un cross en décembre, à Dijon-Prenois. 

Tu es donc venu sur le Championnat régional en étant dans l'inconnu…
J’ai repris mon entraînement pour la saison sur route. Je pensais avoir une condition quand même correcte après un mois de préparation. Je ne suis pas encore au top mais la condition commence à être pas mal. Je voulais montrer que j’en avais fini avec ma période de merde. Heureusement, c’est tombé pendant l’hiver et pas pendant la saison sur route. Je suis content de gagner. 

« TOUJOURS ÉTÉ SOUS PRESSION »

As-tu vite compris que tu étais dans une bonne journée ?
J’étais quand même dans le flou puisque je ne savais pas si j’allais tenir une heure. Je suis quand même parti vite car sur un circuit comme celui-là, ça se fait au physique. Il faut être bien placé car derrière, c’est un enfer avec les mecs qui glissent dans tous les sens. Je voulais donc être rapidement devant, mettre un bon tempo mais il y avait cette inconnue par rapport à la durée. J’ai essayé de me reposer au maximum quand c’était possible. J’ai choisi les moments où il fallait que j’en mette, dans les bouts-droits notamment. Dans les virages, j'essayais de souffler au maximum.

Jordan Labrosse n’a rien lâché, ni Quentin Navarro…
Jordan s’est sûrement dit qu’avec son entraînement pour la saison route, il allait durer plus longtemps que moi. Les routiers commencent souvent doucement car ils sont un peu rouillés, et finissent très fort. Finalement, j’ai eu sept-huit secondes d’avance toute la course. J’ai toujours été sous pression.

« UN DEMI-TOUR À PLAT »

Surtout que tu as été victime d’une crevaison…
J’ai crevé roue arrière, 100 mètres après un changement de vélo. J’ai fait un demi-tour à plat, Quentin (Navarro) en a profité pour revenir sur moi. J’ai refait un écart après avoir changé de vélo. Mais quand j’ai repris le vélo qui était crevé, ils m'avaient mis un boyau sec, pas du tout adapté pour aujourd’hui (dimanche). Je glissais… Jordan s’est rapproché et a mis un coup de vis. Quand il est revenu sur moi, il a voulu en remettre pour me faire mal au moral mais je pense qu’il s’est explosé moralement. Je l’ai plus fait en gestion. Quand j’ai pu repasser devant lui, il n’a pas du tout accroché ma roue. J’ai vu que j’étais plus à l’aise que lui dans les virages. Je pense qu’il a sauté moralement dans le dernier tour, en voyant qu’il n'allait rien pouvoir faire.

Vas-tu participer au Championnat de France après ce titre ?
Je n'ai pas été sélectionné. Il fallait être dans le Top 50 de la Coupe de France, or je n’ai pas participé aux manches. Et je n’ai pas non plus de points UCI. Normalement, les sélectionneurs ont des wild-cards mais je ne sais pas si c’est encore possible à une semaine de la course… Je ne suis pas du tout préparé pour ça de toute façon. Il y aura le cross de Francheville, à 30 minutes de chez moi. J’irai faire ça pour sortir le vélo et m’amuser. C’est aussi bien d’être présent pour les organisateurs. 

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