Théo Thomas : « Pas une surprise physiquement mais mentalement »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Médaillé d’argent à deux reprises chez les Juniors, Théo Thomas n’était jamais monté sur le podium du Championnat de France dans les rangs Espoirs. Ce dimanche à Camors (Morbihan), pour sa première année avec les Élites, l’athlète de 22 ans a obtenu une breloque de bronze (voir classement). Le pensionnaire de Sebmotobikes CX Team exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo et revient sur sa période difficile lorsqu’il était U23.

DirectVelo : Considères-tu que ton podium est une surprise ?
Théo Thomas : Ce n’est pas une surprise physiquement d’être à ce niveau-là aujourd’hui. Mais mentalement, c’est une grande surprise d’être à 100 %. Après, je m’étais préparé pour cette course. J’avais vraiment envie de jouer devant avec les meilleurs. Je savais que c’était largement possible de faire une grosse course et un gros résultat.

Après avoir tenté de suivre Clément Venturini et Joshua Dubau, tu t’es retrouvé à jouer le podium avec Fabien Doubey !
J’ai tout de suite senti que Clément imprimait d’entrée un très gros tempo pour créer des écarts. J’ai été un peu tendre en étant dernier du groupe. David Menut a commis une erreur dans la partie un peu glissante. Du coup, on a perdu le contact. J’ai compris qu’on ne pouvait pas rouler plus vite pour revenir. Il fallait jouer la 3e place, je me suis focalisé là-dessus. C’était plaisant de rouler avec Fabien.

Comment as-tu manœuvré dans le final pour obtenir cette médaille de bronze ?
J’ai gardé un bon rythme. Je suis resté calme, j’ai essayé de passer les planches à vélo à chaque tour et de mettre mon attaque un peu avant la portion de route pour jouer la 3e place et ne pas faire 4e. J’ai accompli une grosse saison de route et je n’avais pas peur d’arriver au sprint avec Fabien.

« J’ÉTAIS EN DÉPRESSION »

En novembre 2022, tu avais déjà terminé 3e à Camors dans les rangs Espoirs en Coupe de France….
C’est un circuit qui me plaît. Mais je ne compare pas vraiment les courses. L’année dernière, c’était glissant et c’était surtout une autre période de ma vie.

C’est-à-dire ?
Depuis que j’ai décidé de ne pas disputer le Mondial à Hoogerheide (en 2023) avec les U23, je suis suivi psychologiquement une fois par semaine. Par le passé, j’ai vécu des désillusions, notamment le Mondial à Fayetteville (en 2022) où il y avait Joshua et Clément. J’étais en dépression, ça ne se voyait pas mais ça avait de graves conséquences sur moi. Quand tu as en tête d’arrêter le vélo parce que tu te dis que ta santé est grandement en jeu, c’est difficile à vivre. Les années Juniors étaient belles. Chez les Espoirs, j’ai toujours déçu. Finir 3e pour ma première saison en Élites, c’est vraiment quelque chose de grand, ça « récompense » tous les soucis que j’ai eus. Mentalement, il faut garder le cap, ça va dans le bon sens, ça me donne confiance pour la suite.

Lorgnes-tu sur une place au Mondial à Tabor dans trois semaines ?
Je suis amateur, j’aspire à passer professionnel. Si en fin de saison de route, je n’ai aucun contrat et que j’ai refusé une sélection au Championnat du Monde de cyclo-cross, ce serait une déception. On verra ce que François Trarieux décide. Les vélos sont là, mon équipe me suit s’il le faut.

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