Samuel Leroux : « L’accomplissement de ma carrière »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Parfois, il suffit de quelques mots, de quelques larmes qui glissent sur les joues, pour tout dire. Une poignée de secondes après l'avoir emporté sur la 4e étape de l'Etoile de Bessèges (2.1), joie et soulagement semblaient se mêler du côté de Samuel Leroux. "Putain enfin ! Je l'ai eue ! Après tout ce temps, des années comme ça de travail...". Lauréat de plusieurs Classe 2 et de kermesses, le Nordiste a décroché à 29 ans, ce samedi, son premier succès chez les professionnels (voir classement). Parti au bout d’une soixantaine de kilomètres dans une échappée de cinq coureurs, le sociétaire de Van Rysel-Roubaix s’est imposé au sprint devant deux pointures de WorldTeams, Stefan Bissegger et Dries De Bondt, alors que le peloton est resté extrêmement menaçant jusqu'au bout. Samuel Leroux exprime sa joie au micro de DirectVelo et revient sur cette journée qui restera gravée dans sa mémoire. 

DirectVelo : C'est ton premier succès à ce niveau ! 
Samuel Leroux : C’est l’accomplissement de ma carrière. J’entame ma septième année chez les pros. Je voulais gagner une belle course, je l’ai enfin fait. Je suis hyper heureux. Pour une fois, ça paie après tous les sacrifices et les échappées au long cours où j’ai été repris à un kilomètre, aux 500 ou 200 mètres… 

« SI JE DOIS PASSER AU-DESSUS, C’EST MAINTENANT »

Est-ce un tournant dans ta carrière ?
J’espère que ça va m’ouvrir des portes. J’ai déjà 29 ans, je ne suis ni vieux, ni jeune, mais si je dois passer au-dessus, c’est maintenant, ce sera fini après. C’est tellement dur de passer au-dessus, je n’ai pas d’agent. On me dit souvent « oui peut-être » et finalement, je n’ai jamais rien. J’avais eu l’opportunité de passer en ProTeam mais ça s’est refermé au dernier moment, comme toujours. J’ai les qualités, je pourrais faire un bon équipier. Cependant, je suis bien à Roubaix, c’est ma famille, ça fait sept ans que j’y suis. Je suis libre, je fais ce que je veux, ils me font confiance, je leur fais confiance.

Comment s’est formée la bonne échappée du jour ?
Ça a bagarré longtemps pendant plus de 60 bornes. J’y allais quelques fois mais je n’étais pas parmi les coureurs prioritaires pour aller dans l’échappée. Je voyais que mes équipiers voulaient un peu d’aide. Je suis remonté, j’ai senti que ça allait être la bonne. Stefan Bissegger est sorti, j’y suis allé. On s’est retrouvé à cinq bons coureurs. Je savais que ça irait très loin. On a roulé très vite.

« UN SPRINT DE CRAMÉS »

Comment as-tu manœuvré dans le final avec notamment la côte de Tharaux ?
Ils ont attaqué. Je n’ai pas voulu suivre tout de suite car je n’ai pas ce punch. Je suis resté à mon rythme. Je suis revenu mètre après mètre. J’ai rattrapé Léo Danès qui a ensuite été lâché. Puis je suis revenu sur Stefan Bissegger, il a tout le temps été dans ma roue et il me disait « non, je ne peux pas ». Au final, il a accéléré en haut. Je l’ai mal pris, j’ai sauté dans sa roue. On est rentré à 800 mètres sur les deux autres (Dries De Bondt et Jonas Iversby Hvideberg, NDLR). On s’est un peu regardé. Je suis resté en 4e position, j’ai fait un peu le mort. Aux 600 mètres, je me suis dit « aujourd'hui, c'est bon ! » Dries De Bondt a lancé de très loin. J’ai produit mon effort aux 250-300 mètres. C’est un sprint de cramés comme on dit. On n’a plus besoin d’être sprinteur à la fin pour gagner.

Ce dimanche, il reste une dernière étape avec le contre-la-montre à Alès…
On a eu les vélos de chrono il n’y a pas longtemps. Je n’ai pas roulé avec, je n’ai fait que du home trainer. J’aime bien cet exercice mais le parcours n’est pas trop pour moi. Je serai mieux sur le prologue de la Provence où j’espère faire un bon résultat.

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