À Tabor, les Néerlandaises ont vite tué le suspense

Crédit photo Pierre Meriau - DirectVelo

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Un autre scenario était-il réellement possible, ce samedi, à Tabor, pour le Championnat du Monde de cyclo-cross Elites Femmes ? Avec sa traditionnelle armada au départ, les Pays-Bas n’avaient pas beaucoup de chances d’être pris au piège et de ne pas remporter l’arc-en-ciel en République Tchèque. Et comme sur trois des quatre dernières éditions du Mondial, le maillot orange a illuminé les trois marches du podium (voir classement). Mais restait encore à attribuer les places à chacune. Et à ce jeu-là, Fem van Empel n’avait pas envie de jouer. "J'étais un peu surprise, mais j'espérais bien faire un petit trou rapidement". La sociétaire de Visma-Lease a Bike n’a même pas eu besoin d’un tour complet pour perdre ses adversaires dans son rétroviseur. "Ce n'était évidemment pas facile du tout. Le plan était de faire ma propre course dès le début. Tout s'est bien passé. J'avais un très bon rythme dans les bosses, je n'ai fait qu'agrandir l'écart".

À la base, Fem van Empel voulait tester la concurrence. "J'ai essayé de rester devant, je voulais voir qui pouvait me suivre. J'étais en première position après le pont, j'ai fait ma course et c'était parfait, j'ai fait le trou". Derrière, Lucinda Brand et Puck Pieterse n’ont que des miettes. En tout cas deux métaux moins précieux. "Je ne m’attendais pas à ce que les écarts soient si grands. Le parcours a permis à ce que les forces de chacune soient bien visibles. La course s’est décantée rapidement. J’ai essayé de rester le plus près possible de Fem", explique une Lucinda Brand tout autant impuissante que sa compatriote. "La course était très dure, dès le départ, il y a eu des écarts et chacune est à sa place. C'était très difficile de rester concentrée toute la course. Il n'y avait pas moyen de faire mieux face à Fem. Moi, je n’ai fait que pousser, pousser, pousser, mais je n’étais simplement pas assez bonne", concède Puck Pieterse.

« J’AI VU MA MÈRE QUI ÉTAIT TRÈS NERVEUSE »

Alors que la bataille fait rage pour la médaille d’argent, Lucinda Brand parvient finalement à prendre le meilleur. "Puck a pris un bon tempo au début, mais elle a faibli un peu ensuite. À ce moment, je me suis dit : « c’est maintenant qu’il faut y aller »". Lucinda Brand a fini par avoir gain de cause, avant de creuser un écart suffisamment important pour figer les places. "C’est un résultat avec lequel je peux être satisfaite. Je me sentais vraiment super bien la semaine dernière, mais ces derniers jours, ça n’allait plus aussi bien, surtout lundi. Il y avait du suspense quant à mon état ce week-end. Mais finalement, avec le repos nécessaire, j’étais en bonne forme lors de cette course". Et c’est peut-être la raison des écarts aussi importants avec la Championne du Monde. Car Puck Pieterse n’était pas non plus au meilleur de sa forme.

La sociétaire de Fenix-Deceuninck n’avait pas fait le plein de confiance avant d’arriver à Tabor, après une décevante 8e place à Hoogerheide. "Je peux être satisfaite de monter sur le podium, surtout après la course de dimanche dernier. J’étais malade il y a quelques temps, mais ça n’atténue pas cette déception. Dans un coin de ma tête, je suis déçue de ne pas gagner". La plus heureuse s’appelle donc Fem van Empel, dont la victoire a un sens particulier puisqu’elle a été acquise devant sa famille. "Ce n'est pas une course normale, mais je dois la considérer comme telle. Il y a un titre en jeu, c'est spécial. Mais j'étais assez sereine au départ, j'étais détendue. J'ai vu ma mère qui était très nerveuse, comme d'habitude mais un peu plus aujourd'hui, rigole-t-elle. C'était tellement beau de voir ma famille sur la ligne". Et l’arc-en-ciel s’installer une année de plus sur son maillot.

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