Andrea Mifsud, la journée frissons

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Une phrase, une plaisanterie, au micro de Vincent Didelot sur le podium protocolaire, pour tout résumer : “Après cette journée, je peux mourir tranquille”. Un clin d'œil aux propos de Thierry Roland après la finale victorieuse des Bleus face au Brésil en 98. L’Azuréen a encore toute la vie devant lui mais il a en effet vécu, en quelque sorte, sa finale de Coupe du Monde ce samedi après-midi. Sur ses routes d’entraînement, sur les terres de sa formation Nice Métropole Côte d’Azur, l'habitant de Mouans-Sartoux a longtemps résisté au peloton sur le circuit final de la première étape du Tour des Alpes-Maritimes. D’abord avec un autre sacré baroudeur, en la personne de Morne Van Niekerk, puis seul contre tous.

C’était une journée vraiment mémorable sachant qu’en plus, j’ai chuté hier dans la descente avant le Mont Faron. J’étais un peu déçu car c’était une course que j’avais cochée, qui me correspondait et qui était quasi à domicile”, rappelle-t-il pour DirectVelo en évoquant la nouvelle Classic Var de vendredi. “Je n’ai pas passé une très bonne nuit. J’avais à cœur de me rattraper. J’ai débranché le cerveau. Le départ a été supersonique. Morne Van Niekerk et Louis Barré ont réussi à s’isoler”. Mais le dernier cité a ensuite décidé de se relever. “J’étais un peu déçu de me retrouver seul avec Morne. Si on avait été plus nombreux, on aurait pu aller au bout. Dans tous les cas, une fois que tu es devant, il faut y aller et être généreux”.

« C'ÉTAIT VRAIMENT FANTASTIQUE »

Une générosité dans l’effort habituelle pour le coureur de 24 ans. Et une petite frustration aussi, car il est persuadé qu’il y avait mieux à faire. “C’était une journée plutôt favorable pour l’échappée avec un circuit final très exigeant. Si la course était décousue derrière, ça pouvait aller loin…”. Qu’importe, malgré tout. Devant famille, amis et supporters, il a vécu sa journée frissons. “Je retiens le positif. Ce sont des routes que je connais, que je pratique tous les jours. D’avoir procuré du plaisir à ma famille, à mes amis et à tous les Azuréens qui m’encourageaient, c’était vraiment fantastique”.

Ce boost émotionnel lui a donné des ailes dans le final, malgré un peloton bien décidé à se jouer la victoire au sprint. “À la fin, c’était vraiment aux sensations. Avec Morne, on a géré puis en arrivant dans la dernière heure de course, on a fait All-in. On ne se parlait plus, on était concentrés, on avait les écarts dans l’oreillette. Dans le dernier tour, j’ai senti qu’il buttait un peu alors j’ai joué mon va-tout en y allant seul”. Avant de rendre les armes à 3000 mètres de la ligne. “Je n’ai pas de regrets, c’est ce qu’il y avait à faire. Tant que la ligne n’est pas franchie, tout peut se passer. J’y croyais quand aux 7 km, on m’a annoncé 20”. J’étais lucide, j’essayais de ne pas trop me parasiter l’esprit avec les écarts. J’ai demandé une seule fois au motard mais le reste du temps, j’appuyais juste sur les pédales, dans ma bulle”.



Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Andrea MIFSUD