Thor Hushovd, le chef Viking

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Légende du cyclisme scandinave, Thor Hushovd est officiellement devenu, le 1er février dernier, manager général d’Uno-X Mobility. L’ancien Champion du Monde sur route, vainqueur de dix étapes sur le Tour de France - lors de huit éditions différentes, de 2002 à 2011 -, a pour mission de faire gravir un nouvel échelon à la ProTeam norvégienne. L’objectif est clair : accéder au niveau WorldTour, comme les féminines, à l’horizon 2026. “L’équipe est déjà très bien organisée, c’est devenu une grosse structure. Si je peux apporter quelque chose, pour gravir encore un échelon, c’est parfait. On va tout faire pour”, promettait l’athlète de 46 ans auprès de DirectVelo, le week-end dernier, en marge du Tour des Alpes-Maritimes. “Sportivement, si on regarde le classement UCI, on est toujours entre 18 et 20. On peut mieux faire. On a du très bon matériel, une bonne structure. Maintenant, c’est aux coureurs de gagner des courses et de marquer des points”.

EN MISSION RECRUTEMENT ET WORLDTOUR

Voilà la mission principale confiée à celui qui a passé neuf ans au Crédit Agricole de Roger Legeay, dans les années 2000 : faire bonifier les jeunes talents de son équipe et dénicher les futures pépites du cyclisme scandinave. “Les bons coureurs coûtent de l’argent. Il faut être malin pour trouver les bonnes recrues. Et ça, c’est mon travail maintenant”, sourit dans un français toujours impeccable celui qui a gardé un pied à terre sur la Côte d’Azur. Son arrivée à la tête de la ProTeam semblait n’être qu’une question de temps, une évidence. “Mais il n’y a jamais d’évidence. Rien n’est écrit d’avance. Ce qui est sûr, c’est que je suis fier d’être ici”.

Le chef Viking a d’ores-et-déjà eu une bonne nouvelle avant même de prendre ses fonctions : la sélection de sa structure pour le Tour de France, comme l’an passé. Être fixé dès le tout début d’année est évidemment une satisfaction pour Thor Hushovd et ses troupes. “On est tranquille. On n’a pas besoin de courir dans tous les sens pour tenter de convaincre ASO. Cela dit, on veut quand même montrer qu’on mérite cette invitation”. Lorsque le Norvégien est arrivé dans le peloton professionnel, fin 1999, imaginait-il voir le cyclisme dano-norvégien à un tel niveau de performance, 25 ans plus tard ? “J’en ai toujours rêvé. C’est un rêve devenu réalité et c’est mérité. On n’a pas la même histoire du vélo qu’en France, en Belgique ou en Italie. Mais c’est devenu populaire. Beaucoup de Danois et de Norvégiens viennent sur le Tour, regardent le cyclisme à la télé, pratiquent le cyclisme. Nous sommes devenus des pays de vélo”. Surtout, les Norvégiens brillent désormais sur tous les terrains. “On manquait de coureurs de Grands Tours. Je l’ai toujours dit. On a connu Kurt-Asle Arvesen et moi-même, puis Edvald Boasson Hagen, Alexander Kristoff… Des coureurs puissants (rire). Maintenant, on a enfin de très bons grimpeurs. Et je suis sûr et certain qu’un jour, on jouera le podium sur le Tour de France”.

CLASSIC VAR : COMPRÉHENSIF ET INDULGENT AVEC LE COMITÉ D’ORGANISATION

Ancien lauréat du Tour de l’Avenir, Tobias Johannessen fait partie de ses grands talents sur lesquels Thor Hushovd va pouvoir compter à l'avenir sur les plus grosses courses par étapes du calendrier. Mais le Norvégien a passé un sale week-end dans le sud-est de l’Hexagone. Dimanche, il s’est fracturé la clavicule sur la 2e étape du Tour des Alpes-Maritimes, 48h après cette fameuse célébration trop précoce sur les pentes du Mont Faron. Un épisode sur lequel revient Thor Hushovd : “c’est vraiment dommage. C’était le plus fort mais il a mal jugé la situation. Il a vu la première arche et a pensé que c’était l’arrivée. C’est de sa faute, mais aussi celle de l’organisation. Les règles sont claires : il ne faut qu’une arche sur la ligne, pas deux. C’est comme ça. Il a appris. Je pense qu’il ne le fera plus jamais l’erreur”.

L’équipe a-t-elle envisagé porter réclamation ? “Non, on n’y a pas pensé, assure le manager général. Mais on a quand même discuté avec le comité d’organisation pour dire que ce n’était pas l’idéal. Tobias n’a pas été le seul coureur à penser que c’était la ligne d’arrivée. Bon… C’est une nouvelle course, une petite organisation. Le lieu d’arrivée n’est pas simple. Il y a peu d’espace. On sait se mettre à la place des organisateurs. C’est simplement dommage”

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Thor HUSHOVD