Aude Biannic a joué son va-tout en partant seule, ce mardi, dans le final du Samyn des Dames. "Dès le briefing ce matin, je me suis dit que j’allais faire le dernier secteur pavé à fond. Malheureusement, je ne suis pas entrée la première dessus. J’ai dû attendre la fin du secteur. Ce n’était pas plus mal parce ça a explosé de partout. Je n’avais pas plusieurs cartes à jouer, je misais tout sur ce moment-là", explique au micro de DirectVelo la sociétaire de l'équipe Movistar.

En outre, l’athlète de 32 ans n’était accompagnée que par quatre coéquipières au départ. "On ne pouvait pas faire grand-chose, on s’est vite retrouvées à trois dans le peloton. Il ne restait plus qu’Emma (Norsgaard) et moi pour essayer quelque chose". Elle comptait sur les filles du Team dsm-firmenich PostNL pour rentrer sur les cinq échappées. "On devait juste attendre". Avant donc de placer son accélération dans les trois derniers kilomètres, tandis que le groupe de tête possédait moins de 20 secondes d’avance. "Je ne voulais pas attendre le sprint face à des Chiara Consonni ou Charlotte Kool".

« MIEUX EN CE DÉBUT DE SAISON QUE LORS DE TOUTES LES ANNÉES PRÉCÉDENTES »

La Finistérienne a finalement terminé devant le peloton sur la ligne d’arrivée mais n’a pas pu rejoindre l’échappée (voir classement). "Je suis déçue de ne pas arriver pour la victoire. C’est comme ça, on ne pouvait pas faire beaucoup plus avec l’équipe". Aude Biannic se réjouit tout de même de sa condition. "Je me sens mieux en ce début de saison que lors de toutes les années précédentes à la même période. J’ai passé un bon hiver. J’ai roulé trois semaines à Nice et j’ai effectué un autre stage de deux semaines avec Movistar, ça m’a fait progresser".

Samedi dernier lors du Circuit Nieuwsblad, la Championne de France 2018 n’a pas pu se montrer à son avantage en raison d’une chute, mais elle comptait bien se rattraper et tirer prochainement son épingle du jeu. "J’espère que ça va sourire pour les autres Classiques. Cette période est un gros objectif pour moi. Je pense notamment à La Panne, Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix". D'autant que cette année, elle aura sans nul doute plus de libertés que lors des saisons précédentes, puisque son ancienne indéboulonnable leader Annemiek van Vleuten a mis un terme à sa carrière. "Elle pouvait tout gagner. Liane (Lippert) n'est pas là non plus en ce moment puisqu'elle est blessée. Ça va me donner plus d’opportunités". Avec, toujours, cette volonté d'anticiper face aux toutes meilleures. "Je dois tenter d’un peu plus loin pour déjouer les tactiques de grosses équipes comme SD Worx".