Dinan Sport Cycling est l’une des équipes en forme sur ce début de saison. En témoigne sa position au Challenge DirectVelo, puisque la formation bretonne pointe au cinquième rang. Fort de trois succès, avec trois coureurs différents, mais aussi de nombreuses cartes qui parviennent souvent à tirer leur épingle du jeu, le temps de la petite équipe bretonne est bien révolu. Alors au moment d’entamer la campagne de Coupe de France N1, Antonin Dauriannes a plusieurs cartes à jouer pour essayer de se glisser dans le haut du classement. Et plus largement, pour triompher sur leurs terres bretonnes. Le directeur sportif est revenu avec DirectVelo sur cette belle entame de saison, en pleine période d’objectifs avec les Classiques qui s’enchainent.

DirectVelo : L’année a plutôt bien commencé pour l’équipe !
Antonin Dauriannes : On est satisfait du début de saison, avec trois victoires avec trois coureurs différents. On a eu des loupés certains week-ends, comme le premier des Classiques bretonnes. On n’a pas forcément répondu collectivement, on a été trop attentiste. Loudéac, Morbihan Adris et Côtes d’Armor gagnaient et nous on était la seule sans victoire en Bretagne. On a bien répondu le week-end dernier, il y a encore des ajustements à mettre en place, mais il y a des individualités fortes. Même si j’en attends plus de certains, ça reste satisfaisant.

Plusieurs coureurs sont capables de briller cette année…
Theo (Leveque) est Espoir 2, il a passé un sacré cap sur le début de saison. Il s’est révélé de bonne heure en gagnant. Ilan (Larmet), on connaissait ses qualités, dans un collectif il est hyper important. Damien (Ridel), en sprinteur, a tourné autour longtemps et le fait d'avoir gagné est un super point positif. Ce dimanche on va devoir se passer de lui car il est malade, Bastien Iken aussi. L'effectif va être plus jeune que prévu, avec moins d'expérience, mais du solide quand même avec Brayann Barguil et Victor Bohal. Florian (Rapiteau) n’est pas encore au niveau auquel on l'attend mais ce n’est pas quelqu’un du début de saison, même si on attend mieux sur les prochaines semaines. D'autres vont se révéler aussi un peu plus tard, on a eu pas mal de malades. Ceux qui marchent le mieux sont ceux qui ne l'ont pas été.

« IL Y A UNE INCOHÉRENCE »

Avec plusieurs coureurs proches du monde pro, ou qui en descendent, quel est l’état d’esprit ?
Ilan a eu ce moment de déception, la réponse s'est faite tardivement, pour démarcher ça a été compliqué. Il est hyper motivé cette année. Il sera peut-être moins tête d'affiche, mais il sera bien encadré avec un collectif fort. L'ambition est de repasser au-dessus. La Coupe de France avec le classement individuel est importante, on ne va pas se fixer là-dessus mais ça peut être un truc intéressant. Pour Florian c'est moins une déception, ce n'est pas l'état d'esprit de forcément remonter tout de suite. S’il doit remonter ça viendra avec les résultats mais il veut surtout prendre du plaisir cette année, il connait le calendrier, il retrouve des courses bretonnes qu'il affectionne.

Comment imagines-tu la course de ce dimanche ?
Ça court un peu différemment. Ce n’est pas forcément une manche très dure sur le dénivelé. C’est plutôt pour routier-sprinteur, donc en se passant de Damien malheureusement.... Un massif n'est pas garanti quand même, il y a du mouvement, et les routes ne sont pas spécialement larges. Le collectif en sort grandi de toute façon. Il va falloir passer par là. Les grosses écuries, on les connait, on court avec pas mal d’entre elles en Bretagne, en plus d'autres. On a nos cartes pour plusieurs scénarios, on a de quoi bien jouer.

Quelle est l’importance de la Coupe de France pour le club ?
La Coupe de France reste un élément important. Elle est importante pour les places du Championnat de France. Il y a d’ailleurs une incohérence. Les places sont établies là-dessus, et d'un autre côté les montées/descentes sur le classement FFC. On va avoir le Chrono 47 qui va tomber en même temps que le Tour de Bretagne. Donc on va devoir être très forts sur le nombre de points dès ce dimanche. Même si on va préparer le chrono, le meilleur front sera au Tour de Bretagne. Car même si c’est important, pour nous c’est plus important de briller sur les Classiques bretonnes ou le Tour de Bretagne, il faut être honnête.

« IL Y A CETTE PETITE GUÉGUERRE »

D’année en année, le club prend de plus en plus de place en N1…
C’est vrai que c’est un club assez neuf. On est investi sur la partie entrainement. Je m'occupe du suivi de l'entrainement, notamment auprès des jeunes. On a essayé d'étoffer. Vis à vis du recrutement, on a aussi le bénéfice de l'arrêt de certaines équipes. En Bretagne il y a aussi le fait qu'il y ait un gros niveau qui tire vers le haut. Tous les week-ends, avec Loudéac, Morbihan Adris, ou Cre’Actuel, on veut toujours faire plus et mieux. Il y a cette petite guéguerre pour aller chercher les victoires tous les week-ends. Ça sert à tout le monde.

Toi aussi, à titre personnel, tu as évolué depuis tes années à Chartres…
Je sortais de deux années en N2, niveau calendrier et stratégie, c'est autre chose. Sur la première partie c'était une grosse découverte, là j'ai confiance cette année sur la partie entrainement, j'ai mis pas mal de choses en place. Je peux partager avec Claude (Carlin) la direction sportive, j'ai pris plus de recul. On se partage bien les courses et je gère tout de A à Z sur l'entrainement. On a la main mise sur l'équipe. Michel Danjou, le manager, gère d’en haut mais il nous laisse beaucoup de place.

Quels sont les gros moments de la saison ?
Il y a une Classe 2 au Circuit des Ardennes, mais le gros point est toujours le Tour de Bretagne. Avec le plateau avec les réserves WorldTour, on va le préparer très bien. Le but est d'être au maximum sur le Tour de Bretagne, en plus il y a l’arrivée à Dinan, c’est un élément important. Tout comme le Championnat de Bretagne, qui est le Championnat du Monde des Bretons. Il y a aussi les France chrono et en ligne, c'est juste à côté de la maison, ainsi que les courses par étapes.