Matteo Jorgenson : « Garder les pieds sur terre »

Crédit photo Billy Ceusters / A.S.O

Crédit photo Billy Ceusters / A.S.O

Il espérait initialement un Top 5, le voilà avec le maillot jaune final sur le dos sur la Promenade des Anglais, chez lui à Nice, là-même où il réside depuis cinq ans. Ce dimanche, Matteo Jorgenson a été le seul à résister aux différentes accélérations de Remco Evenepoel. De quoi permettre à l’Américain, néo-sociétaire de la Visma-Lease a Bike, de s’adjuger, tout en maîtrise, « la Course au Soleil », la plus belle victoire de sa carrière (voir classements). DirectVelo était présent à la conférence de presse - en français dans le texte - de Matteo Jorgenson, une bonne heure après l’arrivée.

DirectVelo : Quand as-tu compris que tu allais l’emporter ?
Matteo Jorgenson : On ne sait jamais ce qu’il peut arriver sur une course, jusqu’à la fin. Mais j’étais confiant dans la Côte de Peille. J’ai vu Brandon (McNulty) craquer et je me suis dit que j’allais gagner Paris-Nice, sans en être sûr non plus. Mais la situation était favorable. Avec Remco, on avait le même objectif, celui d’aller au bout tous les deux. C’était le compagnon de route parfait.

Tu habites à Nice. En quoi la connaissance du terrain t’a-t-elle aidé ?
C’est ma cinquième année à Nice. J’ai déménagé ici depuis Chambéry, juste avant de passer pro, en octobre 2019. L’avantage, c’est que tu es beaucoup plus serein quand tu connais le moindre virage. C’est moins stressant que quand tu découvres les routes.

Tu as semblé serein tout le week-end…
Ça peut donner cette impression de l’extérieur mais cette nuit, je n’ai dormi que cinq heures (sourire). Avant l’étape de la Colle-sur-Loup, je n’avais pas imaginé la victoire finale possible. Puis pour la première fois, j’ai ressenti cette pression de la possibilité de gagner, ces tous derniers jours. Jouer la victoire finale sur Paris-Nice, c’est quelque chose, alors je n’étais pas totalement serein avant cette dernière journée.

« LA GÉNÉRATION INSPIRÉE PAR LANCE ARMSTRONG »

Qu’as-tu découvert chez Visma depuis cet hiver ?
J’ai rejoint la meilleure équipe du Monde. C’est une équipe énorme, tout est fait au millimètre et au maximum, pour chaque détail. Tu sens que pour le moindre petit truc, il y a un cerveau derrière qui a réfléchi à la situation et a recherché la perfection. En soi, en arrivant dans l’équipe, je pensais trouver quelque chose de complètement différent, quelque chose qu’il n’y aurait pas ailleurs, mais non. C’est simplement que tous les sacrifices sont faits. Tout est pensé, tout est fait.

Cette victoire finale sur Paris-Nice t’ouvre-t-elle de nouvelles perspectives ?
Je ne suis pas Jonas Vingegaard. Il faut garder les pieds sur terre, je ne vais sans doute pas gagner un Grand Tour. Mais les courses par étapes d’une semaine, c’est possible. La preuve ! (rire).

Tu contribues totalement au regain du cyclisme américain, avec la victoire de Sepp Kuss au Tour d’Espagne !
Il y a une nouvelle vague de bons cyclistes américains, c’est cool. On est la génération inspirée par Lance Armstrong. Je l’ai vu à la télé quand j’étais jeune. On est tous de cette génération là avec les Brandon (McNulty), Sepp (Kuss), Quinn (Simmons) et d’autres. On est beaucoup maintenant, ça fait plaisir. C’est impressionnant de voir autant de coureurs américains au plus haut niveau et je suis fier de ça. 

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